Al Bacon (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Al Bacon (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Al Bacon a servi dans la marine marchande norvégienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Al Bacon ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Discussion sur la commémoration de la RNAF et la visite du roi et de la reine de Norvège, municipalité de Muskoka.
Soirée de commémoration de la RNAF (Force aérienne royale de Norvège) tenue dans le nord de l’Ontario, en présence du roi et de la reine de Norvège.
Fairchild baptisé le « Spirit of Little Norway ».
Monument érigé au camp d’entraînement de la RNAF en l’honneur de la princesse et du prince héritiers de Norvège.
Eh bien… c’est vraiment émouvant de me rappeler cet accueil et la générosité qu’on nous a témoignée.

Transcription

Cet épisode fait partie de notre histoire et doit être raconté. Je m’appelle Al Bacon. J’ai servi pendant la guerre dans la marine marchande norvégienne, de 1939 à 1945. Quand les Alliés ont été envahis par l’Allemagne, la Norvège leur a prêté un millier de navires. Ils devaient les rapporter mais ne l’ont jamais fait. Quisling, un traître, en avait ordonné le retour mais ils ont plutôt suivi les instructions du roi Haakon et les ont rendus aux ports alliés. En tout, 570 navires et 4 795 vies ont été perdus, sans compter 6 000 blessés. La Force aérienne royale de Norvège est venue s’entraîner au Canada car elle ne pouvait le faire en Grande-Bretagne en raison de la guerre. C’est la marine marchande qui a payé les 14 108 893 millions de dollars que cela a coûté. C’est ainsi que 4 000 Norvégiens ont été formés à Toronto ou à Muskoka en tant que pilotes de chasse, bombardiers ou mécaniciens. En 1943, un Américain a déclaré que l’aéroport de la Petite Norvège devait être désigné lieu historique. On y a entraîné 600 pilotes, dont 270 ont survécu à la guerre. Mais cela ne compte pas les victimes parmi les équipes aérienne et terrestre. Je voulais me joindre à mes trois frères déjà enrôlés. Heureusement, nous avons tous survécu. Quand est venu mon tour, on m’a accueilli comme un membre de la famille. Et quand j’y pense…. eh bien, c’est vraiment émouvant de me rappeler cet accueil et la générosité qu’on nous a témoignée. J’ai traversé l’Atlantique Nord et la Méditerranée à bord d’un avion ravitailleur qui volait seul la plupart du temps. Pour ce qui est des convois, ils étaient généralement basés à Halifax, dans le Bassin de Bedford. C’est la Marine canadienne – mon deuxième frère aîné naviguait sur une corvette – qui a escorté la marine marchande jusqu’au Royaume-Uni. La Norvège a fait traverser la moitié du pétrole et du mazout nécessaire et 30 % de l’approvisionnement en nourriture, matériel, tanks et autres trucs. Sur le Vintor II, Ralph Hoga et cet équipage ont encerclé pendant 15 heures un avion abattu qu’ils croyaient être un appareil ennemi quand ils l’avaient repéré grâce aux fusées éclairantes. En s’approchant, ils ont constaté qu’il s’agissait d’un avion de l’Aéronautique navale de l’ARC qui était aussi en patrouille de sous-marins. Depuis l’Écosse et l’Irlande, la Norvège a envoyé des appareils en reconnaissance de même qu’en patrouille de sous-marins, et ils ont escorté les convois jusqu’en zone Nord de l’Écosse et de l’Irlande. C’était une partie de notre histoire et elle méritait d’être racontée.