Al Swance (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Al Swance (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Al Swance a servi dans la marine pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Al Swance ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Al Swance
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Portrait d'Al Swance lorsqu'il s'est enrôlé en 1943.
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Page du journal'Al Swance qu'il a gardé tout au long de son service, 1944.
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Pages du journal d'Al Swance qu'il a gardé tout au long de son service, 1944.
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Commissionné en 1944, le <em>HMCS St Thomas</em> a été le navire sur lequel Al Swance a servi.
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On voyait les marins allemands quitter le sous-marin et nous les avons capturés. Nous en avons eu une trentaine à bord pendant deux semaines environ.

Transcription

On a fini par faire partie d’un groupe de convois qui amenait les convois de St. John’s, Terre Neuve jusqu’en Angleterre. Chaque traversée prenait entre dix et douze jours, parfois plus. On ne pouvait pas aller plus vite que le plus lent de tous les navires du convoi et il y avait entre 80 et 90 navires et parfois plus. Bien sûr, quand les mers devenaient plus houleuses, et essayer de garder tous ces navires ensemble, aucun des navires n’était autorisé à laisser voir de la fumée [émission de suie] ou de la lumière pendant la nuit. Pour Noël 1944, il était prévu qu’on quitte le port le jour de Noël, alors on a fêté Noël à bord le 23 décembre, on a quitté le port le 25, et rejoint ce jour-là un convoi de 90 navires je pense. On était à deux jours de St. John’s, Terre-Neuve quand le bateau a été attaqué par un sous-marin. On est resté en arrière et on larguait des grenades sous-marines [armes anti-sous-marines] et le convoi a continué à avancer pendant peut-être cinq ou six heures. On a continué à larguer des grenades sous-marines, et finalement on s’est dit, soit on l’a endommagé et il n’était plus en état de service, ou bien il est parti. En tout cas, quand on s’est tourné pour rattraper notre convoi, le sous-marin a fait surface derrière nous. On s’est retourné rapidement et on a commencé à lui tirer dessus mais le sous-marin était endommagé. On voyait les marins allemands quitter le sous-marin et on les a repêchés. On avait environ 30 marins allemands à bord pendant une période de deux semaines, jusqu’à notre arrivée en Angleterre. Notre bateau n’était pas grand et on avait 30 personnes en plus alors qu’on était déjà à l’étroit. Ils ont dégagés les chauffeurs, c’est le personnel qui s’occupe du fonctionnement des machines sur un bateau, ils les ont fait sortir de l’endroit qu’ils occupaient et les ont mis avec nous dans les lits superposés et les prisonniers allemands ont eu leur quartier. On les a eu avec nous pendant cette période de temps jusqu’à ce qu’on se retrouve avec le convoi qui allait en Angleterre où on les a déposés. Je me souviens des survivants allemands du sous-marin. Ils flottaient dans l’eau et on a jeté des filets par-dessus bord et ils essayaient d’y grimper. Ils avaient tous des combinaisons en cuir et des gilets de sauvetage bien sûr. Mais le capitaine du sous-marin, j’avais une photo de lui, je ne sais pas si je l’ai encore, mais il était allongé sur la table du carré des officiers, c’est là que les officiers mangeaient, et le spécialiste en premiers soins du bateau, ce n’était pas un docteur, essayait de traiter ce capitaine. On voyait l’ouverture au sommet de sa tête causé par un éclat d’obus. Les premiers soins lui ont réussi et je pense qu’il a survécu pour pouvoir raconter son histoire. [Rires]