Alfred Victor Stevens a servi dans l’armée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voici son témoignage.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
De l’Angleterre, on [le Perth Regiment] nous a envoyés dans deux gros bateaux, et on a fait débarquer les 150 à 200 soldats que nous étions sur la côte jusque derrière l’endroit où nous devions prendre place pour les combats. Nous allions les prendre par surprise. Tout ce que nous avions à faire, c’est nous déplacer la nuit avec les bateaux sans lumière nulle part tout en demeurant près de la côte jusqu’à ce que le jour commence à poindre. On nous a fait débarquer et, à l’aube, nous avons avancé jusqu’à l’endroit où ils [les Allemands] se trouvaient. Ils dormaient encore, comme vous pouvez imaginer. Ils ont été tellement surpris qu’ils sont restés figés. Nous n’avons pas eu à asséner de coups ni à tirer pour la moitié d’entre eux. Ils n’ont pas pu réagir à notre assaut et ont tout laissé tomber. Ils n’ont même pas pu attraper une arme dans la pièce où ils dormaient. Le manège s’est poursuivi pendant peut-être 20 minutes ou une demi-heure, le temps de faire le tour de tout le monde. Ils étaient, je dirais, tellement surpris qu’ils ne savaient pas où ils étaient ni ce que nous faisions. Tout s’est passé si vite, nous avons eu le dessus sans problème. Nous avons tout fait, nous avions le gros bout du bâton. C’était notre première fois. Les Allemands sont repartis en Allemagne. Nous avons ensuite mis le cap sur les Pays-Bas, lentement, sachant que la zone où nous étions était en sécurité. Les Allemands étaient partis, les Néerlandais attendaient avec impatience notre arrivée. Ils étaient tellement heureux de voir que nous avions pris le dessus et que nous leur étions venus en aide. Nous avons donc avancé et fait partir tous les Allemands sur notre route. Nous n’avons même pas eu à tirer. Ils ont battu en retraite et ont traversé le cours d’eau. L’Allemagne n’était qu’à une courte distance d’où nous étions. Les Néerlandais étaient si contents! Je me souviens très bien, nous nous sommes approchés des premières maisons, et les femmes et filles se sont précipitées dans la rue et nous ont agrippés. Elles nous ont serrés dans leurs bras, j’ai cru que nous allions étouffer. Elles étaient si heureuses que les Canadiens soient arrivés. L’attachement a persisté jusqu’à aujourd’hui. Les Néerlandais pensent le plus grand bien de nous. Je n’oublierai jamais ce moment, c’est le genre d’événement qui ne s’oublie pas.