Arthur Cyril Art Stebbing (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Arthur Cyril Art Stebbing (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Arthur Cyril Art Stebbing a servi dans la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Canada, Département de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-104438
Canada, Département de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-104438
Matelots non identifiés équipant une arme à feu anti-aérienne two pounder, à bord d'undestructeur de classe navale non identifié de la Marine Royale Canadienne,1940. Art Stebbing a utilisé des armes semblables lorsqu'il servait avec le HMS Alynbank. Canada, Département de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-104438.
Canada, Département de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-104438
Arthur Stebbing
Arthur Stebbing
Art Stebbing et sa mariée Marjorie à Vancouver, Colombie-Britannique, le jour de leur mariage, le 19 janvier 1946.
Arthur Stebbing
« Nous étions en route vers Archangel, mais tout était glacé et nous sommes restés coincés jusqu’à l’arrivée d’un brise-glace. Et laissez-moi vous dire que c’est angoissant d’être pris dans les glaces en sachant qu’un avion allemand peut nous attaquer à tout moment. »

Transcription

J’ai toujours été heureux avec la marine parce que ça donne l’occasion de bouger. J’ai toujours rêvé de servir en mer. D’accord, après avoir fini mes classes, j’ai été posté à Portsmouth. Donc j’attendais au large de Portsmouth. Et mon premier transfert ça a été sur un navire antiaérien, le NSM Alynbank. J’avais une excellente vue, 10/10 aux deux yeux et grâce à ma vue, j’ai été envoyé à Whale Island (Hampshire) pour l’entraînement à l’artillerie navale. Je servais des petits canons, pas des gros, comme j’étais petit en taille, je suppose. Je servais ce qu’ils appelaient des canons « pom pom » (canon antiaérien de 1 ou 2 livres) et des Bofor (canon antiaérien de 40 mm) et des mitrailleuses (Vicker) de calibre 0,5, de petites armes dans l’éventualité d’une attaque aérienne. J’ai fait partie de deux convois à destination de la Russie. Je vais parler du premier convoi qui s’est fait sans avions à bord. On avait beaucoup de destroyers et des engins d’escorte. C’était un très grand convoi, sans doute 25 à 30 navires marchands et on avait à peu près autant d’engins d’escorte. Et on avait aussi un bateau, on l’appelait le bateau de sauvetage et il nous suivait à l’arrière et essayait de récupérer le plus de survivants possible après qu’ils aient été bombardés. On a eu un navire de munitions qui a été bombardé. Il a explosé comme un pétard. Il projetait des trucs sur les bateaux qui étaient à proximité en blessant des matelots quand tout ça c’est retombé du ciel. Il y avait des attaques en permanence, d’avions et des sous-marins. On a subi une attaque qui a duré cinq jours et on avait utilisé pratiquement toutes nos munitions, alors ils ont dû renvoyer un destroyer à toute vitesse en Angleterre pour nous en rapporter un peu, pour renouveler nos munitions. Quand vous êtes à votre poste de combat (prêt pour le combat), évidemment, vous passez quelquefois 24 heures ou presque à votre poste de combat et ça nous épuisait petit à petit. Et mon poste de combat à moi c’était sur un canon « pom pom » de deux livres et quatre canons, comme on le connaissait à l’époque. Et comme je l’ai dit, on avait utilisé pratiquement toutes nos munitions. On a été attaqués tout particulièrement par des bombardiers en piqué. On a eu beaucoup de chance. Il s’en est fallu de peu une fois, c’est tombé à une centaine de mètres seulement mais à part ça, on s’en est plutôt bien sortis. Mais, malheureusement ou je devrais peut-être dire heureusement, on n’a pas fait la route de Mourmansk (Russie). On est entré dans Archangel (Russie). Quand on était sur le chemin d’Archangel, c’était complètement pris dans les glaces et on est restés coincés jusqu’à ce qu’un brise-glace vienne. Et je peux vous dire, ça vous met vraiment sur les nerfs d’être coincés par la glace, sachant que les avions allemands peuvent vous attaquer à n’importe quel moment. Et finalement, j’étais, j’ai eu un bateau appelé le NSM Ameer, qui est un petit porte-avions d’escorte. J’ai été affecté à ce porte-avions et on devait aller à Vancouver au Canada pour aller chercher le bateau. Et on est resté là-bas en Extrême-Orient jusqu’à la fin de la guerre. Et quand la guerre s’est terminée, on a récupéré des avions qui avaient été laissés, différents types d’avions qui étaient sur le continent et on a ramené le bateau en Angleterre. Et quand nous sommes arrivés en Angleterre, j’avais l’intention de rester sur le bateau parce qu’il devait être retiré de la circulation en Amérique, alors on a pris à bord 450 hommes de troupe et on les a ramenés à Norfolk en Virginie. Et pendant que j’étais à Norfolk en Virginie, j’ai demandé à l’amirauté la permission d’aller à Vancouver pour me marier. Et c’est exactement ce qu’on a fait. Je suis allé à Vancouver et ma femme m’a retrouvé à la station. Bon, ce n’était pas ma femme, c’était ma petite amie à l’époque et on avait entretenu une correspondance pendant 18 mois pendant que j’étais en Extrême-Orient. En tout cas, on s’est mariés. J’ai été là-bas, je l’ai vu six fois avant qu’on se marie. Mais les lettres avaient dû être très utiles. Et ensuite ça a été à mon tour d’être rendu à la vie civile. J’ai été libéré de mes obligations militaires au Canada. Et on vit au Canada depuis lors.