Basil Winter Charman a servi dans la marine marchande pendant la Deuxième Guerre mondiale. Vous pouvez lire et écouter le témoignage de Basil Winter Charman ci-dessous.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je suis resté dans la marine marchande jusqu’en 1947. Ensuite, nous avons fait des allers-retours entre l’Angleterre et Vancouver et après mon séjour à bord du SS Tecumseh Park, nous avons connu du mauvais temps. Ça a été tout un voyage! Nous avons quitté Cherbourg en France et nous étions censés retourner à Halifax et prendre une autre cargaison, je crois. Le carburant était assez rare en France à cette époque, alors on a mis juste la quantité nécessaire à bord. C’était censé être un voyage de deux semaines pour revenir à Halifax. Puis nous avons eu du mauvais temps, du très mauvais temps. Nous étions à court de carburant parce qu’il nous a fallu tellement de temps pour y arriver. Nous nous sommes retrouvés aux Bermudes pas deux semaines, mais bien 26 jours plus tard. Au cours de la tempête, le navire a commencé à avoir des problèmes (une fissure est apparue sur le pont) et on a craint qu’il se brise en deux. Quoi qu’il en soit, on nous a envoyés aux Bermudes pour des réparations et nous avons passé un très bon moment. Si je ne m’abuse, nous avons passé environ un mois aux Bermudes pendant les réparations. Nous recevions notre paie, même si nous étions littéralement en vacances.
À cette époque, tous les navires marchands étaient équipés de canons; ils étaient construits avec. Ils avaient un équipage composé généralement de 10 ou 12 hommes de la marine qui devaient s’occuper des canons, les entretenir et ainsi de suite. Ils montraient aussi à l’équipage comment s’en servir. Nous avions un canon de quatre pouces à l’arrière qui pouvait être utilisé comme canon antiaérien ou de surface. Nous avions aussi des mitrailleuses de calibre 50 et des canons Oerlikon de calibre 20 pour la défense contre les avions. Mais dans l’Atlantique Sud, nous avions très peu de raisons de nous en servir.
En ce qui concerne le service de guerre proprement dit, je n’ai jamais vraiment été témoin de violences armées. Pas que je l’aurais souhaité. Mais c’est un peu décevant quand on y pense, pour un jeune homme de cet âge. Je ne suis pas vraiment déçu en fait, je ferais peut-être mieux de remercier le Seigneur de n’avoir vécu rien de pire. Mais ça aurait été bien si nous avions eu un peu plus de choses à nous dire après coup.