Beatrice Mary Geary (née Shreiber) (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Beatrice Mary Geary (née Shreiber) (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

« Jamais les femmes n’avaient exécuté ce genre de tâches, et nous voulions faire nos preuves. Je crois que c’était en partie pour ça. Et les hommes acceptaient notre présence. »

Pour le témoignage complet de Mme Geary, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

École de signal à St Hyacinthe, Québec, 1944. Des marins et des WRENS, sur la place de défilé, se préparant à lire le code Morse avec une petite lampe.
École de signal à St Hyacinthe, Québec, 1944. Des marins et des WRENS, sur la place de défilé, se préparant à lire le code Morse avec une petite lampe.
Avec la permission de Beatrice Mary Geary
WREN lançant des signaux en code Morse avec un spot, à un bâteau dans le port, Halifax, Nouvelle Écosse, 1945.
WREN lançant des signaux en code Morse avec un spot, à un bâteau dans le port, Halifax, Nouvelle Écosse, 1945.
Avec la permission de Beatrice Mary Geary
Beatrice Mary Schreiber (Geary), Halifax, Nouvelle Écosse, 1945.
Beatrice Mary Schreiber (Geary), Halifax, Nouvelle Écosse, 1945.
Avec la permission de Beatrice Mary Geary
Classe "E" de signal des WREN en formation à l'école de signal de St Hyacinthe, Québec, 1944.
Classe "E" de signal des WREN en formation à l'école de signal de St Hyacinthe, Québec, 1944.
Avec la permission de Beatrice Mary Geary
WREN, sur le pont des drapeaux, pratiquant l'envoi de signaux, 1944.
WREN, sur le pont des drapeaux, pratiquant l'envoi de signaux, 1944.
Avec la permission de Beatrice Mary Geary
Jamais les femmes n’avaient exécuté ce genre de tâches, et nous voulions faire nos preuves. Je crois que c’était en partie pour ça. Et les hommes acceptaient notre présence.

Transcription

La présence des femmes dans les forces armées pendant la Seconde Guerre mondiale a vraiment permis aux femmes d’occuper des emplois non traditionnels, car nous avions toutes ces emplois merveilleux pour aider les hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. En fait, les marins félicitaient souvent les « Wrens » [membres du Service féminin de la Marine royale du Canada], les « Wrens » des transmissions pour le bon travail qu’elles faisaient, parce qu’ils estimaient que les filles étaient meilleures que les garçons pour les transmissions.

Nous étions plus consciencieuses. Les femmes n’avaient jamais eu de travail comme celui-là auparavant et nous voulions faire nos preuves. Je pense que c’est en partie pour ça. Et les hommes nous ont acceptées.

Pour l’apprentissage, nous devions apprendre le code Morse et le déchiffrer alors que le code était écrit avec une toute petite lampe. On était deux sur le terrain de parade, par exemple. L’une écrivait et l’autre lisait. Et puis nous devions apprendre le sémaphore, parce que si les lumières ne fonctionnaient pas dans la tour, s’il se passait quelque chose, je ne sais pas, le message ne pouvait être écrit qu’avec le sémaphore, alors nous devions apprendre le sémaphore; et nous devions l’apprendre très vite et être capables de faire les signes rapidement. Vous aviez un drapeau dans chaque main, les bras ballants, et vous deviez savoir que si vous le leviez à mi-hauteur, c’était B, puis un peu plus haut, C, et tout droit avec le drapeau jusqu’à votre tête, c’est D. Et puis de l’autre côté aussi. Et vous aviez des signaux différents pour chaque lettre.

On pouvait donc apprendre à les faire très rapidement et on pouvait les lire rapidement si on les connaissait bien. Et nous avions souvent l’habitude de nous exprimer par signaux les unes avec les autres; par exemple si nous étions au mess en train de souper et que vous vouliez envoyer un message ou parler à quelqu’un à l’autre bout de la pièce, vous pouviez simplement envoyer un petit message du doigt en sémaphore.

Je crois que mon dernier jour de signalisation à l’arsenal maritime a été quand une patrouille côtière est venue escorter deux d’entre nous jusqu’à la caserne. Et, bien sûr, nous ne savions pas ce qui se passait à ce moment-là; et apparemment, c’était la fin de la guerre ce jour-là et nous avons été escortées par la patrouille côtière jusqu’à nos casernes parce que, je suppose, il y avait des émeutes en ville. Quoi qu’il en soit, j’ai fini par m’asseoir sur ma couchette du haut et regarder du côté de la porte nord du NCSM Stadacona et j’ai vu la patrouille côtière ramener des marins qui avaient, je suppose, fait des bêtises dans les magasins d’alcool et jeté des bouteilles d’alcool par terre.

Nous avons entendu dire que le maire d’Halifax et l’amiral [Leonard] Murray, je crois, avaient tout fermé plutôt que de tout ouvrir pour célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque le jour de la Victoire sur le Japon est arrivé, bien sûr, ils avaient appris leur leçon et tout a été ouvert. Nous avions les plus longues lignes de danse conga qui traversaient les baraquements du Stadacona et du papier hygiénique qui tombait des fenêtres des baraquements et nous nous sommes bien amusés. [rires]

La formation de Wren que j’ai reçue et l’expérience que j’ai vécue ont été parmi les jours les plus heureux de ma vie, j’ai appris à communiquer par signaux et j’avais le sentiment d’avoir de l’importance en apportant mon aide. C’était génial, j’ai adoré ça.

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