Project Mémoire

Carvil James Ritcey (source primaire)

« La pire bataille a eu lieu le 8 juillet. »

Pour le témoignage complet de M. Ritcey, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Carvil Ritcey suite à son enrôlement dans l’Armée canadienne, le 2 septembre, 1939.
Carvil Ritcey suite à son enrôlement dans l’Armée canadienne, le 2 septembre, 1939.
Avec la permission du Projet Mémoire
Carvil et son frère, Lloyd (g.).
Carvil et son frère, Lloyd (g.).
Avec la permission du Projet Mémoire
Carvil (d.), outre-mer avec un ami.
Carvil (d.), outre-mer avec un ami.
Avec la permission du Projet Mémoire
Carvil Ritcey a atterri sur les plages de Normandie à bord d’un navire de débarquement comme celui-ci. Le 6 juin, 1944.
Carvil Ritcey a atterri sur les plages de Normandie à bord d’un navire de débarquement comme celui-ci. Le 6 juin, 1944.
Avec la permission du Projet Mémoire
Le bataillon de Carvil Ritcey en marche à Bognar Regis en Angleterre.
Le bataillon de Carvil Ritcey en marche à Bognar Regis en Angleterre.
Avec la permission du Projet Mémoire

Transcription

Je m’appelle Carvil Ritcey, et j’ai été soldat de première classe avec le Régiment Royal Canadien. Je me suis enrôlé en septembre 1939 et nous sommes partis outre-mer juste avant Noël. On a atterri en Angleterre. La première année, il a fait un temps glacial. Il y a eu de la pneumonie et autres maladies. Plusieurs sont tombés malades. Je suis allé en France en 1940. Nous sommes rentrés en Angleterre, à Douvres, au moment de la bataille de Dunkerque. Ils appelaient au renforcement mais, une fois sur place, la situation était si critique que tout ce que nous avons pu faire c’était de voir à l’évacuation des troupes. Par la suite, nous avons fait du camouflage de tanks. J’ai eu un accident de moto. Je conduisais une Norton lorsque qu’un poids lourd m’a tassé dans un ravin. J’en suis resté handicapé pendant quatre mois. Lorsque je suis sorti de l’hôpital, mon régiment était parti en Italie. Et, puisqu’on m’avait classé ‘’F5’’, ils m’ont laissé en Angleterre. Alors, au lieu de regagner les rangs du Régiment Royal Canadien, je me suis joint à l’Infanterie légère Highland. Au jour J, c’est avec cette unité que je suis allé à terre. Le premier mois a été très difficile ; nous engagions le combat presqu’à tous les soirs. Si vous en êtes revenus, c’est que les choses allaient bien pour vous. La pire bataille a eu lieu le 8 juillet. On l’a surnommée ‘’Bloody Buron’’. Nous avons perdu environ deux cent quatre-vingt hommes et presque tous nos officiers. Notre unité faisait partie du 12e bataillon d’infanterie légère de Highland. Nous avons subi l’attaque de huit tanks Tiger. Et, si nous n’avions pas eu notre canon antitank autopropulsé de dix-sept livres, nous aurions été éliminés. On a pu mettre hors de combat trois des tanks allemands et les autres ont battu en retraite. Ce fut notre pire bataille. Ensuite, nous sommes allés à Falaise, à la bataille de la poche de Falaise. Le corps canadien comptait environ cent milles hommes. Nous avons capturé plus de trois cent mille Allemands. Je n’avais jamais vu une telle scène de ma vie. Le champ de bataille était rempli de cadavres, de chevaux et d’Allemands et remplis de tanks brisés et endommagés. C’est mon pire souvenir de la guerre, et l’odeur de la mort était partout.