« Et il y avait un panneau, si vous alliez là-bas pour porter des messages, il y avait un panneau qui (disait) "Pas de limite de vitesse – filez à un train d’enfer" »
Pour le témoignage complet de M. Hawn, veuillez consulter en bas.
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Transcription
Je m’appelle Clair Hawn et je suis né à Newington en Ontario le 30 décembre 1924. Bon, l’une des raisons pour lesquelles je me suis engagé c’est que mes trois frères étaient dans l’armée et je me suis retrouvé tout seul. Je suis le plus jeune de la famille, alors je me suis engagé moi aussi.
En 1941, j’ai suivi l’entraînement à Barriefield et puis j’ai été envoyé à, à ce moment-là, à Debert en Nouvelle-Écosse. Et on a suivi l’entraînement à Debert en Nouvelle-Écosse. Et c’est là que je suis retourné à Ottawa et que j’ai été démobilisé car je n’avais pas l’âge. Je me suis engagé à nouveau ; j’ai suivi l’entraînement à Vimy (caserne Vimy). On a débarqué à, on a fait le voyage en bateau et on a débarqué à Greenock en Écosse. Et de là, on est parti en train pour, je crois que ça s’appelait Cove, en Angleterre. Et on a suivi l’entraînement à Cove en Angleterre. Après qu’on ait acquis les compétences, je suis parti en Europe, en France.
En fait, je voulais être un estafette. Ce qui était vraiment un, un genre d’expérience plutôt dangereuse. Mais c’est ce qui me plaisait à cette époque. Ma préférée c’était la Harley Davidson. Ils avaient aussi des motos India, des Matchless et des Norton. Notre travail c’était d’apporter les messages sur les lignes de front. C’est ce que je faisais et j’ai aussi formé d’autres estafettes et de là, je suis parti dans le 2èmeCorps (canadien) et je faisais passer les messages du 2èmecorps aux lignes de front.
On a roulé en moto pendant quelques temps en Europe mais c’était devenu très dangereux parce que l’ennemi mettait des fils en travers des routes pour désarçonner les estafettes avec le fil qui s’enroulait autour de leur cou. Alors ils nous ont supprimé les motos et nous ont donné des jeeps à conduire qui avaient un, une sorte de couteau juste à l’avant de la jeep qui coupait le fil quand on approchait. Et à partir de là, on a continué à se servir des jeeps tout le temps.
J’étais dans la forêt de Reichwald, on campait, notre unité était dans la forêt de Reichwald et quasiment toutes les nuits, on était bombardés. Et je me souviens d’une nuit, ça a fait sauter notre cuisine et toutes les casseroles étaient pleines de trous d’éclats d’obus. Et les allemands s’approchaient vraiment très près chaque nuit et allaient mitrailler la route, pour faire sortir les transports, les faire sortir de la route.
Bon, il y a un souvenir là-bas que je, c’était très sérieux. J’étais à Nimègue en Hollande et dans une jeep, et à Nimègue, il y avait un pont là-bas entre Nimègue et Arnhem, et les allemands tiraient dessus toutes les nuits. Et il y avait un panneau, si vous alliez là-bas pour porter des messages, il y avait un panneau qui (disait) « Pas de limite de vitesse – filez à un train d’enfer ». Alors, mais dans le même coin, je roulais – je crois que c’était au sud de Nimègue – et il y avait des tas de mines. Et il y avait des enfants, je ne sais pas combien, un ou deux, qui jouaient autour de ces mines, ils n’étaient pas censés se trouver là et ils les martelaient avec quelque chose et elles ont explosé. Tué neuf personnes. Donc j’ai eu un des soldats qui a heurté le côté de ma jeep et j’ai déguerpi à toute vitesse parce que c’était vraiment très dangereux, l’arrivée de ceux qui venaient chercher les gens qui s’étaient faits tués là.
Puis on a été, on est allés à Oldenburg en Allemagne et j’étais dans un, dans la guérite d’un théâtre et ça c’était en 1945 je crois. Et c’est là que la guerre s’est terminée. On a entendu dire que la guerre était terminée et on n’y croyait pas parce que vous savez, ça de venait pas d’une source très fiable je pensais. Mais le jour suivant, on, on a découvert que c’était vrai. Je suis rentré chez moi en février 1946.