« Je voyais la forêt exploser sous les tirs des Typhoon, ou ‘’tiffies’’, et je me disais en moi-même ‘’Allez les gars, mettez-y toute la sauce !’’. »
Pour le témoignage complet de M. MacDonald, veuillez consulter en bas.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
J’étais dans le Lake Superior Regiment au Canal Kusten en Allemagne. J’étais dans la compagnie D, qui était sur le côté nord du canal. La compagnie A se trouvait elle sur le côté sud. On avait nos camions et nos chars d’assaut et les véhicules de transport du personnel en rangs sur une route bien pavée. Notre travail c’était d’empêcher des éléments de l’armée allemande d’arriver plus bas sur la route du côté de la forêt de Hochwald où une bataille était en train d’avoir lieu. Je regardais les Typhoon, ou les « Tiffies » faire sauter une forêt et je pensais, faites leur en baver, les gars. Soudain ils sont revenus et ont mitraillé notre colonne et ont lâché deux roquettes, qui ont atterri dans le canal.
J’avais un fossé et un talus pour m’aider à échapper au mitraillage. Ils sont passés au dessus dans un sens, j’ai sauté dans le coude. Quand ils ont survolé le fossé dans l’autre sens, je me suis caché dans le coin en face. Pendant que tout ça se déroulait autour de moi, le soldat allemand était dans un gourbi avec un bazooka, une mitraillette. Son boulot c’était de descendre un char et de bloquer la route. On avait jeté deux grenades à main, qu’il a rabattues avec ses mains.
Un char du British Columbia Regiment (Duke of Connaught’s Own) traversait le pont et l’allemand a touché le char à l’arrière. Le conducteur a rampé hors du char pour voir les dégâts qui avaient été causés et l’allemand a fait feu et l’a touché au coin de l’œil. La balle est sortie par le haut de son crâne. Il a survécu, mais il a eu de l’épilepsie pour le restant de ses jours. L’allemand pensait que son travail était terminé, alors il a sorti sa tête de l’abri lentement et un gars de la compagnie A l’a touché entre les deux yeux avec un Browning de calibre 50. On n’a pas continué sur cette route parce qu’on nous a rappelés en Hollande pour prêter assistance à la 2ème division près de Appeldorn.
En 1944 à peu près, on descendait à pied la grand-rue de Werl en Allemagne, quand les allemands ont commencé à tirer avec des obus fusants au dessus de nos têtes. J’ai vu la porte d’une maison qui était ouverte et je me suis précipité là pour me protéger. Il y avait un lit juste à la porte, alors je me suis glissé dessous pour me protéger. J’ai levé les yeux et j’ai vu qu’il n’y avait pas de matelas sur le lit et pas de toit sur la maison. Je me suis bien moqué de moi-même.
En Allemagne, je regardais une grande ferme qui avait de nombreuses dépendances, chacune d’elles étant plus étroite du côté où je me tenais. Mon objectif était de prendre des œufs dans celle de ces dépendances qui était le poulailler. Le toit de la dernière dépendance était seulement à une trentaine de centimètres au dessus de ma tête et je suis resté là à me demander laquelle de ces dépendances était en fait le poulailler, un obus perforant a heurter le toit en tuiles et il a continué son chemin pendant des kilomètres, en faisant le même bruit qu’une Harley Davidson. Si cet obus avait été un obus explosif au lieu d’un obus perforant, je ne serais plus là pour vous raconter ces histoires.