Edwin "Ted" Gibbon a servi dans la marine marchande pendant la Deuxième Guerre mondiale.
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Transcription
Je suis Edwin Robert Gibbon, ancien, dans ce cas ci, opérateur radio sur des bateaux canadiens naviguant dans l’Atlantique et le Pacifique de 1942 à 1945. Bon, premièrement, en convoi, on est partis d’Halifax dans un convoi et on avait un bateau de 5000 tonnes, le (SS) Victoria Park. Et il ne pouvait pas suivre le rythme des navires américains. On marchait au charbon et la marine des Etats-Unis utilisait des chaudières au pétrole. Donc ils n’avaient pas à s’arrêter pour le charbon et des trucs comme ça. On était à la queue du convoi parce que ces navires américains pouvaient avancer bien plus vite et l’amiral du convoi disait qu’on ne pouvait pas arriver à suivre, mais il était à la queue, il a dit, bon, on ne pouvait pas continuer de cette manière. Alors on nous a dit de retourner à Halifax, ce qu’on a fait. Et dans le bassin de Bedford et on a fait de nouveaux arrangements. Et à partir de là jusqu’à – c’était en 1942 – à partir de là jusqu’à la fin de la guerre, on a navigué tout seuls, et on n’avait pas de destroyers ou quoi que ce soit pour nous protéger, on a fait cavalier seul le long de la côte atlantique dans les Caraïbes, descente dans les Caraïbes dans deux ports du nord de l’Amérique du Sud. Mais Port d’Espagne (Port of Spain) et Trinidad étaient les ports qu’on fréquentait la plupart du temps. J’étais chef opérateur radio et commissaire de bord. J’avais une liste de tous les gens sur le bateau et leur demandais, quand on arrivait dans un nouveau pays et qu’on allait descendre dans le port là, ils pouvaient recevoir jusqu’à hauteur de 50 dollars canadiens dans la monnaie du pays où on débarquait. Alors tout le monde, je faisais une liste, tous les matelots venaient et je leur demandais combien voulaient-ils. Certains voulaient 25 dollars, certains voulaient 50 dollars, alors je marquais tout ça. Et quand j’avais fini avec ça, pour tout l’équipage, alors j’additionnais tout et quand on avait la somme totale, alors je remplissais un machin pour montrer combien d’argent il fallait sortir de la banque pour avoir la somme en monnaie locale. On se demandait au début, en descendant d’Halifax à New York, parce que sur toute la côte atlantique, il y avait beaucoup de torpilles. Alors on était trop petits pour être embêtés par eux, par la marine allemande. On n’avait pas le droit de transmettre des messages parce que les transmissions, les sous-marins pouvaient faire un relevé de notre position et ça risquait, alors on recevait juste les messages. Et le résultat c’était – je dois bien le dire, c’était pareil qu’en temps de paix. On n’a jamais été ennuyés par un ennemi quelconque. Le seul mal qu’on avait, on devait aller de port en port et charger des munitions ou des choses comme ça, du matériel de guerre qui étaient transférés de ce port-ci à ce port-là. Et j’ai été, je dirais, j’ai eu beaucoup de chance parce que les autres navires étaient coulés et nous on n’a pas eu le moindre problème du tout.