Howard Sinclair Anderson s’est joint à l’armée comme mineur après que le chef de la réserve George Gordon, un vétéran de la Première Guerre mondiale, a fait le tour en cherchant des volontaires. Anderson est devenu un caporal suppléant du Corps royal d’intendance de l’Armée canadienne lors de la Deuxième Guerre mondiale. Découvrez l’histoire de son service en France après le jour J et de la discrimination qu’il a fait face après son retour.
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« Au moins, ils n'ont pas seulement regarder, que vous êtes un Indien et il vous suffit, vous le savez, on vous a donné, si vous avez été bon à quelque chose, ils vous y mettre. »
Transcription
En 1941, notre chef, qui avait fait la Première Guerre mondiale, il circulait là autour pour dénicher des gars. Il disait comme ça, allez, rejoignons les rangs de l’armée. Et moi je les suivais partout et je, il ne m’a jamais demandé à moi parce que j’étais trop jeune. Mais il en a parlé à mon cousin et à toute la bande – avec mon cousin tous les deux on trainait toujours avec eux – alors je les ai suivis. Et je les ai suivi là-bas et je suis allé m’engager dans l’armée et le gars il a dit, tu as l’air un peu jeune toi. Et le chef il s’est retourné et il a dit, possible, mais il est costaud. Et c’est tout ce qui a été dit et je suis entré dans l’armée, rien d’autre. Parce qu’on était sept à venir de cette réserve, Gordon, ma réserve (près de Punnichy dans le Saskatchewan), qui se sont engagés à l’armée tous ensemble.
On est partis là-bas pour le jour J assez vite après, pas très longtemps. On n’y est allés que dix jours après (l’invasion de Normandie le 6 juin 44). Ils avaient juste fait de la place pour nous et pour mettre nos véhicules dessus. On a fabriqué un dépôt pour les armes et je pense que les américains ont cru qu’on était trop loin devant alors ils, ils ont pris les avions et l’ont descendu. Ils ont tout fait sauté sur nous. Ça nous avait pris quarante-huit heures pour faire ce dépôt pour que les gars puissent avoir des munitions tout le temps et les américains ils nous l’ont fait sauté dessus.
Mais à un endroit, on a vidé un lieu immense où des gens vivaient en souterrain. Et on pouvait, c’était tellement grand qu’on pouvait y descendre avec nos camions de trois tonnes, ces gens-là. Je veux dire, on avait nos vélos, ces gens-là, les gars avaient, et ils avaient l’habitude de descendre là et ils ne venaient pas. Ils disaient non, les allemands sont toujours ici. Alors il nous a fallu prendre un gars avec nous, le ramener en ville et le ramener là-bas et dire, bon dis-leur ce que tu as vu. Alors il leur a dit, il dit, les allemands sont tous partis, les canadiens sont là-bas. Ah, ah bon d’accord, alors ils sont tous sortis. Ils sont repartis en ville.
Ouais, ils étaient tous français mais grand, oh, était-ce jamais. Il y avait un sacré paquet de monde là dedans. Je vous parie qu’on a bien sorti un millier de gens qui vivaient là dedans.
L’armée a été bonne pour nous, vrai de vrai. Il n’y avait pas de discrimination vraiment qui, on en faisait partie, en soldats et c’est à ce titre qu’on nous traitait. J’ai fini par devenir un soldat de première classe. Certains étaient sergents, sergent major ou autre. Au moins ils ne nous regardaient pas seulement, parce que vous étiez indien et vous allez juste, vous savez, ils vous donnaient, si vous étiez bon dans quelque chose, ils vous mettaient là dedans.
Pour moi, ça m’a juste appris à savoir me débrouiller tout seul. Et ça a fait une sacrée différence dans ma vie. Ça a été terrible de rentrer et de découvrir que vous ne pouviez même pas faire ça. Vous ne pouviez pas vous adresser aux Anciens Combattants, ce n’était même pas la peine avec eux, vous ne pouviez pas rejoindre la légion. Et la légion se battait pour nous aussi à un moment et ils se sont juste faits descendre. Le gouvernement qui disait que vous ne pouviez pas les rejoindre, nous a dit qu’on ne pouvait pas aller avec eux. Alors la légion a travaillé à faire en sorte qu’on puisse. Et ils ont essayé de nous faire revenir là où tout le monde était. Mais ils se sont faits complètement décriés aussi.
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