Project Mémoire

Ian Mair (source primaire)

« Je me suis levé et à ce moment-là, une bombe est tombée et j’ai été blessé à trois endroits différents, la jambe gauche cassée et l’épaule droite, et le poignet gauche. »

Pour le témoignage complet de M. Mair, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Affiche de propagande du Partito Nazionale Fascista qu’Ian Mair a rapportée de la Sicile en 1943.
Affiche de propagande du Partito Nazionale Fascista qu’Ian Mair a rapportée de la Sicile en 1943.
Avec la permission de Ian Mair
Montre de poche de Ian Mair datant de l'époque où il était basé à Alexandire, Egypte, 1943.
Montre de poche de Ian Mair datant de l'époque où il était basé à Alexandire, Egypte, 1943.
Avec la permission de Ian Mair
Ian Mair (à l’extrême droite) et trois autres sergents du 7e Bataillon des Royal Marines en permission à Alexandrie, en 1943.
Ian Mair (à l’extrême droite) et trois autres sergents du 7e Bataillon des Royal Marines en permission à Alexandrie, en 1943.
Avec la permission de Ian Mair
Traceurs antiaériens dans le ciel du port égyptien d’Alexandrie, tel que les a vus Ian Mair avant son départ pour la Sicile en juillet 1943.
Traceurs antiaériens dans le ciel du port égyptien d’Alexandrie, tel que les a vus Ian Mair avant son départ pour la Sicile en juillet 1943.
Avec la permission de Ian Mair
Je me suis levé et à ce moment-là, une bombe est tombée et j’ai été blessé à trois endroits différents, la jambe gauche cassée et l’épaule droite, et le poignet gauche.

Transcription

On est allés là-bas le jour J. On était les derniers à prendre la mer parce qu’on était le seul chaland de débarquement d’infanterie, LCI, qui a fait le chemin entre l’Angleterre et la France, ou la Normandie. On a débarqué derrière le régiment North Shore du Nouveau Brunswick à 8h15 du matin. Je m’en rappelle très bien. J’ai été retardé pendant une heure.

Mais en tout cas, on était à peu près, la chose spectaculaire quand on s’est réveillés à 5 heures du matin le 6 juin, chaque bateau avait un ballon (de protection) - défense contre les tirs aériens à basse altitude - au dessus de lui. Et le ciel était complètement sous l’emprise de l’armée de l’air britannique et l’armée de l’air canadienne et l’armée de l’air américaine ; et on n’a pas vu un seul bombardier ou chasseur allemand nous approcher. On a débarqué à Juno Beach, (secteur) Nan Red. On est restés à peu près 40 minutes sur la plage et puis j’ai entendu le colonel de notre régiment crier, le commando 48 (de la marine royale) rassemblez-vous ici et tout ça. Je me suis levé et à ce moment-là, une bombe est tombée et j’ai été blessé à trois endroits différents, la jambe gauche cassée et l’épaule droite, et le poignet gauche.

Alors on m’a retiré du service actif ; et je suis resté là allongé sur la plage jusqu’à 9 heures du soir. Frank Burton est arrivé sur la plage, sans doute pour récupérer les armes et munitions de ceux qui étaient tombés. On a eu 55 tués le jour J. Et puis on m’a mis dans un fossé sur un brancard et on m’a donné de la pénicilline pour la première fois. Et c’est sans doute ce qui m’a sauvé la vie plus que quoi que ce soit d’autre.

C’était la première partie des trois jours en Normandie, que j’ai passés allongé sur une plage ou plutôt dans un fossé, sur un brancard. Et je suis sûr qu’on m’avait complètement drogué parce que je ne me rappelle de rien du tout. On nous a évacués avec des voitures amphibies, et c’était des chalands de débarquement amphibies qui avaient été amenés ; et on pouvait les utiliser dans la mer et sur la terre ferme. Et on est montés à bord d’un LCT, bâtiment de débarquement de chars, et on nous a ramenés en Angleterre.

On était à Epsom Downs au début quand j’ai eu ma première opération. C’était le champ de course et c’était un samedi. Les premières bombes volantes V1 sont arrivées dans la nuit du samedi et elles se faisaient descendre au dessus du champ de course avec fréquence. Alors on nous a évacués sur Sheffield dans le Yorkshire. Là-bas j’ai eu différentes interventions et différentes remises en état ou recyclages, ou ce que vous voulez. Je suis retourné dans le commando en décembre, après qu’ils aient débarqué à Walcheren en Hollande.

Quand le jour de la Victoire en Europe est arrivé, on était dans un village en Hollande ; et on a été avec les canadiens pendant toute la traversée de la Normandie, de la Sicile et de l’Italie en fait, les canadiens. Alors on se sentait proches et c’est la raison pour laquelle on est venus au Canada.