« Quand un pays était libéré, ils jouaient non seulement pour les soldats mais aussi pour les civils. »
Jean Adams était une WREN pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voir ci-dessous son témoignage complet.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada
Transcript
Je m’appelle Jean Adams et je suis une ancienne WREN. J’étais membre du Service féminin de la Marine royale du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Mon numéro de matricule était le W5440, et il y avait plus de six mille WREN enregistrées à la fin de la guerre.
Mon instruction élémentaire, comme celle de toutes les autres WREN de la Marine, s’est déroulée sur le NCSM Conestoga à Galt, en Ontario. Après cela, j’ai été affectée au NCSM Protector à Sydney, en Nouvelle-Écosse, pour recevoir une formation médicale en tant que préposée aux malades. À la fin de cette formation, le jour de l’An 1945, j’ai été affectée au NCSM Stadacona à Halifax, et j’ai servi comme préposée aux malades à l’Hôpital naval royal canadien de Stadacona. De plus, pendant mon séjour là-bas, on m’a demandé de me joindre aux services spéciaux en tant que danseuse et chanteuse. Nous avons alors monté des spectacles et diverti les troupes le long du littoral atlantique.
Puis, en septembre 1945, après le jour de la Victoire en Europe et le jour de la Victoire sur le Japon, j’ai été envoyée sur le NCSM Naiobi, en Écosse, pour participer au spectacle de la Marine royale canadienne dans le cadre du tournage de la revue musicale « Meet the Navy ». J’ai rejoint la revue pour faire un film, en fait. Le spectacle de la revue était joué depuis très longtemps, très longtemps… deux ou trois ans, puis la troupe a été envoyée outre-mer. Elle a fait des tournées en Grande-Bretagne. Au fur et à mesure que les pays étaient libérés, la troupe ne jouait plus seulement devant des militaires, mais aussi devant des civils. Donc le film essayait de reconstituer ces tournées. Je dois reconnaître le mérite des personnes qui ont construit les décors, car elles ont essayé de reproduire aussi fidèlement que possible ceux des théâtres dans lesquels a été joué le spectacle de la Marine. Ainsi, beaucoup de numéros ont été réalisés comme s’ils avaient été sur cette scène. C’était très divertissant. Nous avons tous beaucoup appris sur la réalisation de films. Ils gagnent bien leur pain, parce que vous vous levez le matin, et bien sûr, nous avions un capitaine du spectacle, le capitaine Connelly, qui insistait pour que le spectacle sur la marine soit à l’image de la marine. Et nous devions nous lever le matin, entièrement vêtus de la tenue du jour, sortir pour les divisions, hisser le drapeau, etc., puis filer de là au déjeuner ou autre, aller au maquillage, ce qui prenait des heures, puis sur le plateau. Donc nous étions là une longue journée complète. Et je pense que c’est ce qui a appris à tout le monde que, vous savez, tous les gens qui se faisaient des illusions sur le monde du cinéma devaient y réfléchir à deux fois. Une revue musicale en tournée et une revue dans un studio de cinéma pour tourner un film sont certes deux choses bien différentes, je dois l’admettre.
Je suis rentrée au Canada en février 1946. Au lieu d’être libérée comme je le pensais, les préposés aux malades étaient considérés comme des emplois essentiels. On m’a donc gardée dans la marine et on m’a envoyée sur le NCSM Carlton, à Ottawa, où nous faisions passer des examens médicaux à de jeunes hommes de 17 ans qui voulaient s’engager dans la marine. J’ai finalement été libérée à Toronto le 24 avril 1946.