Project Mémoire

John Hallett Thompson (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

John Hallett Thompson a servi dans l'Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Vous pouvez lire et écoutez son témoignage ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

John Thompson (à droite) et un soldat non-identifié de l'armée de l'air avec des enfants hollandais. Octobre 1944, Hollande.
Photo de classe prise après la remise des diplômes de l'Ecole Elémentaire de Pilotage no. 2 à Fort William, ON, août 1942. John Thompson se trouve dans la rangée du milieu, c'est le troisième à gauche.
John Thompson, prêt à partir en mission en Allemagne. Il se tient devant un avion de combat Typhoon. Avril 1945.
John Hallett Thompson
John Hallett Thompson
Prospectus de propagande distribué par la Luftwaffe allemande dans l’aérodrome. John Thompson était en poste en Normandie, juillet 1944.
John Hallett Thompson
Photo prise après un défilé de pilotes à l'école de pilotage n°14 à Aylmer, Ontario. Novembre 1942.
Et il a dit, ça va être un grand jour pour nous. Alors on n’a pas arrêté de voler ce jour-là, attaquant les blindés allemands et l’armée de terre allemande et tout.

Transcription

Le jour J.

On ne savait pas exactement quel jour ça allait être mais l’endroit était tout simplement rempli de chars et de gars de l’armée de terre et tout ce qui avait rapport avec la guerre était là. Et tous les ports, les petits ports étaient remplis à craquer de petits bateaux, alors vous saviez que quelque chose se profilait. Vers 10 ou 11 heures cette nuit-là, on nous a emmenés à la salle des comptes rendus et briefés au sujet du rôle de notre escadron allait jouer dans l’assaut du jour J. (le 6 juin 1944). Et notre travail pendant l’invasion, l’invasion de Normandie le jour J. était de mitrailler le littoral et les emplacements allemands. Et là où les troupes avaient du mal à passer, on rendait les choses plus faciles en essayant de diminuer leurs pertes, si possible. Et de rendre leur avance plus aisée.

Comme j’étais le dernier arrivé dans l’escadron, mon boulot ce jour-là a été de servir de rechange au cas où. Or quand l’escadron faisait une sortie, il y avait toujours un appareil de rechange qui volait avec eux au cas où quelqu’un ait des ennuis de moteurs ou prenne peur et veuille rentrer. Le lendemain matin, on a décollé et je ne suis pas certain d’avoir eu envie que quelqu’un ait des problèmes de moteur ou reparte ou alors je, vous savez. Mais en tout cas, ça n’est pas arrivé et j’ai fait la moitié de la traversée de la Manche et puis j’ai fait demi-tour et ai dû rentrer.

Bon, rien n’aurait pu arrêter ça, c’était complètement incroyable. Je veux dire, il y avait des centaines de bateaux et de navires de guerre et de cuirassés et il y avait de tout. Et ils traversaient tous la Manche. Ça faisait 90 milles, vous savez, depuis l’endroit où la plupart d’entre eux sont partis jusqu’à la côte normande. Mais ces gars sur les barges de débarquement et sur les plus grosses barges, ça a dû être l’enfer ces 90 milles, je vous le dis. Parce que la Manche est une mer agitée et ces bateaux-là roulaient et balançaient tout le temps.

La poche de Falaise

Notre commandant d’escadre est sorti un matin (à la mi-août 1944), de bonne heure, pour enregistrer la météo et voir si le temps permettait de faire voler des Typhons équipés de lance-roquettes. Il a pratiquement roulé jusque dans la tente des comptes rendus, il était tellement excité. Et il a dit, Dieu, a t-il dit, il y a des centaines de chars en rangs là-bas et ce n’était pas très loin de notre camp. Et toutes sortes de véhicules blindés légers et soldats se dirigeaient tous vers l’est (fuyant devant les tentatives des alliés pour encercler et détruire la 7ème armée allemande). Et il a dit, ça va être un grand jour pour nous. Alors on n’a pas arrêté de voler ce jour-là, attaquant les blindés allemands et l’armée de terre allemande et tout. Et bien sûr la nuit, on est restés tranquille en quelque sorte on a tout arrêté pendant la nuit. On n’a pas volé de nuit.

Mais alors pendant la journée, il y avait des quantités de cibles. Et ils se sont faits battre comme plâtre dans cette poche de Falaise, les Allemands. Le bruit courait dans notre escadre que nous avons trouvé le commencement de la poche de Falaise et qu’il se pourrait qu’on ait été les premiers appareils à participer. Ça reste à voir, seulement l’histoire pourra vérifier cela. Et jusqu’ici, je n’ai pas réussi à lire quoi que ce soit confirmant qu’on était les premiers sur place.