Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je voulais m’enrôler dans l’armée, mais on m’a refusé. J’ai donc essayé la marine marchande étant donné qu’elle manquait de monde et de navires à l’époque. Ça a fonctionné.
Il fallait tout surveiller, des fuites aux sous-marins. Si la chance nous souriait, nous évitions les deux! Les Allemands étaient bien entraînés et positionnés. Ils pouvaient torpiller leurs cibles avec précision d’où ils voulaient.
Au moment d’aller nous coucher en fin de journée, nous ne savions pas où nous allions être le lendemain matin. Nous nous demandions ce que nous allions faire. La bouée de sauvetage était notre meilleure amie, car nous ne savions jamais quand nous en aurions besoin. Il y avait deux couchettes l’une à côté de l’autre, et nous la gardions ainsi près de nous. Le bruit de l’eau contre la proue m’apaisait et m’endormait comme une berceuse. Certains ont pâti, d’autres l’ont eue plus facile. Beaucoup ont été mutilés. J’ai eu de la chance de mon côté, je n’ai jamais été torpillé. Mais je me demandais souvent le soir en me couchant où j’allais aboutir le lendemain. J’étais toujours soulagé de voir le soleil.