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Musiciens autochtones d'influence au Canada

La musique divertit et apaise, mais elle peut également éduquer et provoquer. Ces artistes talentueux comptent parmi les nombreux musiciens et musiciennes autochtones populaires du Canada. Leurs œuvres célèbrent les cultures autochtones et mettent en lumière d’importants enjeux concernant les peuples autochtones du Canada.

1. The Halluci Nation (A Tribe Called Red) (groupe créé en 2007)

Le groupe The Halluci Nation, anciennement connu sous le nom de A Tribe Called Red, est un groupe de musique électronique célèbre pour sa musique de danse basée sur les tambours de pow-wow. Créé en 2007 sous le nom Electric Pow Wow, The Halluci Nation est décrit comme l’un des groupes musicaux qui représente ce que Wab Kinew appelle la « Indigenous Music Renaissance » (la renaissance de la musique autochtone). Depuis sa création, The Halluci Nation remporte de nombreux prix, dont le prix Juno du groupe révolutionnaire de l’année, en 2014 et en 2018. Une grande partie de la musique de The Halluci Nation est d’inspiration politique et le groupe collabore avec d’éminents musiciens et artistes, notamment John Trudell et Tanya Tagaq.

A Tribe Called Red

2. Willie Dunn (né le 14 août 1941; décédé le 5 août 2013; Mi’kmaq)

Willie Dunn se produit dans des festivals de musique folk au cours des années 1960 et 1970 avec ses compositions qui sont inspirées des cultures et des préoccupations autochtones. Willie Dunn enregistre six albums et il écrit de la musique pour la radio, la télévision, et les films. Sa chanson la plus populaire est « I Pity the Country », un portrait dévastateur du colonialisme et du prix que les peuples autochtones ont eu à payer.

En 1968, Willie Dunn devient le premier réalisateur autochtone de l’Office national du film avec la sortie de The Ballad of Crowfoot. Il réalise ensuite deux autres films de l’ONF : These Are My People et The Other Side of the Ledger: An Indian View of the Hudson’s Bay Company.


3. Robbie Robertson (né le 5 juillet 1943; Kanyen’kehà:ka [Mohawk])

Alors qu’il est adolescent, Robbie Robertson fait des tournées avec le groupe The Hawks, groupe de la légende du rock’n’roll Ronnie Hawkins. En 1968, le groupe The Hawks devient The Band, avec Robbie Robertson en tant que guitariste et auteur-compositeur principal. Il compose plusieurs chansons à succès, incluant « The Weight », « The Night They Drove Old Dixie Down », et « Up on Cripple Creek ». Robbie Robertson devient également un guitariste et un producteur de sessions respecté.

Après la séparation du groupe The Band en 1976, Robbie Robertson compose de la musique de film. Ses enregistrements, comme l’album Music for the Native Americans, et ses chansons comme « Showdown at Big Sky » et « Somewhere Down the Crazy River » explorent les thèmes autochtones.

Robbie Robertson

4. Tom Jackson (né le 27 octobre 1948; Métis)

Au cours des années 1960 et 1970, la voix riche de baryton de Tom Jackson divertit le public dans les cafés et les festivals à travers le Canada. Ses chansons originales explorent une gamme d’intérêts qui incluent les préoccupations autochtones. Son premier d’une douzaine d’albums de country rock à succès, No Regrets, est lancé en 1994. Tom Jackson devient également un dramaturge et un acteur de renom.

Il utilise sa musique pour son activisme social; il attire l’attention sur la faim, la pauvreté, et la santé mentale. À partir de 1988, son Huron Carole Benefit Concert Series Christmas Tour annuel fait voyager des artistes d’un océan à l’autre pour recueillir des fonds pour divers enjeux. Son Dreamcatcher Tour attire l’attention sur les suicides chez les jeunes autochtones.

Tom Jackson

5. Susan Aglukark (née le 27 janvier 1967; Inuite)

L’album de 1995 de Susan Aglukark, This Child, contient la chanson « O Siem » qui devient le premier succès international d’un artiste inuit. Susan Aglukark croit profondément en l’efficacité des arts pour promouvoir et protéger les cultures autochtones. Elle enregistre un bon nombre d’albums et elle a à son actif de nombreuses chansons à succès qui combinent des thèmes pop autochtones et traditionnels, incluant « Hina Na Ho ».

Son activisme politique comprend une déclaration publique lors d’une audience, en 2018, pour les femmes et filles autochtones disparues et assassinées, où Susan Aglukark identifie l’homme qui l’a agressée sexuellement lorsqu’elle était enfant. Elle est également cofondatrice de la Aboriginal Literacy Initiative, et elle crée le Arctic Rose Fund pour lutter contre la faim dans les communautés du Nord. (Voir aussi Nourriture traditionnelle inuite au Canada.)

Aglukark, Susan

6. Tanya Tagaq (née le 5 mai 1975; Inuite)

Tanya Tagaq est une survivante des pensionnats indiens, et au début de sa vingtaine, elle entend des enregistrements de chants de gorge inuits. Son premier album, Sinaa, lancé en 2005, combine le chant de gorge avec la musique électronique occidentale, le rock et la musique punk. Le succès de cet album lui vaut un Canadian Aboriginal Music Award (maintenant les prix de la musique autochtone) dans la catégorie de la meilleure artiste féminine.

Tanya Tagaq sort ensuite d’autres albums à succès, y compris Animism, qui remporte un prix Polaris en 2014. Elle se produit également à travers le Canada et les États-Unis, elle aide à créer des documentaires, et elle publie un roman, Split Tooth (2018; trad. Croc fendu, 2020). Ses collaborations et son travail avec des musiciens aussi divers que le rapper canadien Shad, la chanteuse-compositrice islandaise Björk, et l’Orchestre symphonique de Winnipeg, lui valent, à elle et à la musique inuite, une reconnaissance internationale.

Tanya Tagaq Gillis

7. Jeremy Dutcher (né le 8 novembre 1990; Wolastoqiyik, Première Nation de Tobique)

Jeremy Dutcher est un compositeur, un chanteur, et un musicologue qui se consacre à la protection et la célébration des Wolastoqiyik et de leur langue. En 2018, son album Wolastoqiyik Lintuwakonawa combine de vieux enregistrements de musique wolastoqiyik sur cylindres de cire avec ses propres nouvelles compositions, toutes chantées dans la langue wolastoqiyik. Il remporte un prix Polaris en musique et un prix Juno.

Comme il n’y a seulement qu’une centaine de personnes qui parlent couramment la langue wolastoqiyik, Jeremy Dutcher croit qu’il est essentiel d’utiliser la musique autrefois interdite par le gouvernement afin de préserver la mémoire et de promouvoir le message sur ce qui reste vital pour la prochaine génération. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)


8. Leela Gilday (née en 1974; Dénée)

Leela Gilday grandit à Yellowknife et elle obtient un baccalauréat en musique à l’Université de l’Alberta en 1997. Ses compositions parlent de son amour pour le Nord et son environnement escarpé, ainsi que de la résilience de ceux qui y vivent. Pendant plus de 20 ans, elle et son groupe effectuent des tournées au Canada et un peu partout dans le monde, où le public est captivé par sa voix puissante et ses performances remplies d’âme. Ses nombreux albums combinent les traditions et la langue dénée avec de la pop et du blues contemporains occidentaux. En 2021, Leela Gilday remporte le prix Juno de l’artiste autochtone de l’année.


9. Charlie Panigoniak (né le 7 mars 1946; décédé le 6 mars 2019; Inuit)

Parfois surnommé « Johnny Cash du Nord », Charlie Panigoniak est la première personne à enregistrer de la musique en inuktitut. Charlie Panigoniak écrit de la musique dans un style country-folk et il lance deux EP et trois albums par l’intermédiaire du Service du Nord de la CBC. De plus, il produit deux EP diffusés par la CBC. En plus de sa musique, Charlie Panigoniak travaille également comme animateur pour CBC Radio à Rankin Inlet. Il reçoit le prix Commissioner’s Performing Arts du gouvernement territorial du Nunavut et il est nommé membre de l’Ordre du Nunavut.


10. Kashtin (groupe créé en 1984; Inuit)

Kashtin est un groupe country et folk inuit composé de Florent Vollant et Claude McKenzie. Leur premier album, Kashtin, reçoit les du meilleur premier album et du meilleur album country-folk. De nombreuses chansons de Kashtin sont chantées en innu-aimun (la langue inuite). Leur chanson « Tshinanu » est considérée comme un hymne inuit. En plus de leurs prix Félix, les albums de Kashin sont également en nomination aux prix Juno, dont une nomination pour le Best Roots & Traditional Album pour l’album Innu de 1991.

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