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Musique à l'Université de la Colombie-Britannique

Université de la Colombie-Britannique. Établissement non confessionnel d'enseignement et de recherche qui offre des programmes de premier, deuxième et troisième cycles.

Musique à l'Université de la Colombie-Britannique

Université de la Colombie-Britannique. Établissement non confessionnel d'enseignement et de recherche qui offre des programmes de premier, deuxième et troisième cycles. Incorporée à Vancouver en 1908, l'université annexe en 1915 le McGill University College de Vancouver (affilié à l'Université McGill) et décerne ses premiers diplômes en 1916. Elle est particulièrement réputée pour ses programmes en génie forestier, en géologie et en océanographie et elle propose un vaste éventail de programmes en arts, en sciences et en professions libérales.

Enseignement de la musique

Corps professoral et étudiants
Ida Halpern inaugure des cours d'appréciation musicale en 1940 au Département d'éducation aux adultes, mais la musique n'a pas de statut officiel à l'Université de la Colombie-Britannique avant 1946, année où Robert Fiddes, un brasseur de Vancouver, prend à sa charge l'engagement de Harry Adaskin, qui devient le directeur du Département de musique. Frances Marr Adaskin et Jean Coulthard sont parmi les premiers professeurs du département. Barbara Pentland se joint à eux en 1949.

Jusqu'en 1958, le département offre des cours dans le domaine des arts en général et présente chaque semaine des concerts avec le couple Adaskin, d'autres membres du corps enseignant et des artistes invités. Ces concerts rehaussent la vie musicale de Vancouver et préparent le terrain pour l'appréciation de la musique contemporaine.

Après 1958, l'accroissement de l'aide gouvernementale permet au département de grossir. Adaskin ne veut pas assumer les lourdes tâches administratives d'un département plus important, mais y demeure à titre de professeur jusqu'en 1973. Ses successeurs sont G. Welton Marquis (1958-1971), Donald McCorkle (Cleveland, Ohio, 1929 - Vancouver, 1978; professeur à l'Université de la Colombie-Britannique jusqu'en 1978 et directeur du Département de musique de 1972 à 1975), Robert Morris (directeur intérimaire, 1975-1976), Eugene Wilson (secrétaire administratif, 1976-1977) et Wallace Berry (1978-1984). William Benjamin prend la tête du département en 1984 et y demeure en tant que directeur lorsque le département est restructuré pour devenir l'École de musique en 1986. Robert Silverman succède à Benjamin (1991-1996), puis est suivi de Jesse Read (1997-2007) et de Richard Kurth en 2007.

Durant le mandat de Marquis, le département connaît une expansion rapide. Le programme de baccalauréat en musique, instauré en 1959 et comprenant alors 27 étudiants et 8 professeurs, compte 170 étudiants et 41 professeurs en 1964. En 1970, le département se compose de 311 étudiants (280 au premier cycle et 31 aux cycles supérieurs) et 55 professeurs. En 1990, il compte 325 étudiants (265 au premier cycle et 60 aux cycles supérieurs) et 69 professeurs (29 à temps plein et 40 à temps partiel) et, en 2008, 409 étudiants (291 au premier cycle et 118 aux cycles supérieurs) et 85 professeurs (29 à temps plein et 56 à temps partiel).

Diplômes et programmes
Les diplômes offerts sont le B. Mus. (interprétation, composition, histoire de la musique et études générales, incluant des niveaux élémentaire et secondaire), le B.A. avec majeure en musique, la M. Mus. (interprétation, composition, direction chorale), la M.A. (musicologie historique, théorie musicale, ethnomusicologie), le D.M.A. (interprétation, composition) et le Ph. D. (musicologie, théorie, ethnomusicologie). La Faculté d'éducation offre un B. Éd., une M. Éd. et un D. Éd. avec majeure en éducation musicale.

Tout au long des années 1960, le département met l'accent sur l'interprétation. Plusieurs ensembles d'étudiants - orchestres, harmonie de concert, chœurs, ensembles de chambre et Collegium Musicum (Vancouver) - donnent régulièrement des concerts gratuits. Un atelier d'opéra, mis sur pied en 1962, connaît de nouveaux développements après l'arrivée au sein de la faculté (1964) du metteur en scène lyrique French Tickner, un Américain né en 1930. Cette même année, l'université est la première au Canada à offrir le B. Mus. et la M. Mus. avec majeure en opéra. On encourage les étudiants de premier et deuxième cycles à étudier au moins un instrument ancien, comme la viole de gambe ou la viole d'amour. Le programme d'ethnomusicologie du département propose l'apprentissage d'instruments japonais tels que le koto, le shakuhachi et le shamisen. Durant les années 1970, on porte un intérêt grandissant à la recherche et à la mise sur pied de programmes d'études supérieures dans les domaines universitaires. Dans ce sens, un travail remarquable est notamment effectué par Donald et Margit McCorkle (Brahms), Dimitri Conomos (musique byzantine), Ming-Yueh Liang et Michael Tenzer (ethnomusicologie), David Metzer (musicologie), Evan Kreider (Pierre de la Rue), Edward Gregory Butler (rhétorique), John Sawyer (musique anglaise pour la viole), Elliott Weisgarber (musique japonaise) et Nathan Hesselink (musique sud-coréenne). Parmi les chercheurs en interprétation et en éducation, on compte Allen Clingman, Ronald de Kant, Cortland Hultberg, Hans-Karl Piltz, Marie Schilder et Robert Silverman.

Parmi les membres qui viennent s'ajouter par la suite à la faculté, on retrouve les compositeurs Stephen Chatman et Keith Hamel; les pianistes Jane Coop, Terence Dawson et Corey Hamm; les chefs de chœur James Fankhauser et Bruce Pullan; les chanteurs Peter Barcza et Nancy Hermiston; l'altiste Gerald Stanick; les violonistes Andrew Dawes et Jasper Wood; l'ethnomusicologue Alan Thrasher.

Au niveau des deuxième et troisième cycles, on met l'accent sur la composition, les matières théoriques et le piano, un reflet des changements au sein de la faculté, des nouveaux programmes de théorie et des nouvelles installations, surtout en électroacoustique. Une conception générale du premier cycle comme programme de formation professionnelle plutôt que d'enseignement des arts libéraux prend forme. On donne de l'importance au programme de formation pour orchestre. De nouvelles majeures en théorie, en guitare et en études générales ainsi que de nouveaux cours en jazz, en ethnomusicologie, en musique assistée par ordinateur, en accompagnement du chant et dans d'autres domaines offrent un vaste choix de musique et d'approches à son étude.

Installations et ressources

L'édifice de quatre étages du Département de musique de l'Université de la Colombie-Britannique est doté de 35 salles de pratique, de 38 studios, d'une des plus considérables bibliothèques musicales au Canada (qui contient, en 2009, 80 000 livres et partitions ainsi que plus de 23 000 enregistrements) et d'une salle de récital de 289 places, utilisée pour la majorité des concerts des étudiants et des professeurs. Les opéras se donnent dans l'Old Auditorium de 600 sièges, construit en 1925, et les importantes représentations de l'université ont lieu dans le Chan Shun Concert Hall de 1400 sièges, ouvert en 1997 en tant que division du Chan Centre for the Performing Arts.

Un orgue Casavant à traction mécanique est installé en 1970 au coût de 100 000 $. Le département acquiert également un orgue de pratique et un orgue portatif; un violon (Saluzzo, 1690) de Goffredo Cappa, élève d'Amati; un violon de Richard Duke (Londres, 1764); des violons d'Alessandro et Ferdinand Gagliano (Naples, 18e siècle); un piano à queue ancien d'Aloys Biber (Vienne, v. 1835); un clavecin allemand à deux claviers de Craig Tomlinson (1986); un clavecin flamand à un clavier de Kenneth Bakeman et Robert Silverman (1979); des répliques modernes de plusieurs clavecins, instruments à cordes et à vent de l'époque baroque et de la Renaissance; 125 pianos ainsi que des instruments classiques chinois, japonais, coréens, indiens et indonésiens.

Interprétation et conférences

L'école organise de nombreux ensembles, dont un orchestre symphonique, un orchestre à cordes, un atelier d'opéra et de théâtre, un ensemble à vent, un orchestre à vent, un ensemble instrumental, un ensemble de percussions, un groupe de musique contemporaine, un ensemble de musique asiatique et un Collegium Musicum, ainsi que les University Singers, les University Chamber Singers et la Choral Union. En 1990, afin de souligner le 75e anniversaire de l'université, l'école fonde l'orchestre de chambre Summer Strings. En 2008, dans le cadre des célébrations du centenaire de l'université, l'École de musique de l'Université de la Colombie-Britannique crée l'opéra de Lloyd BurrittThe Dream Healer (2 mars 2008), sous la direction de David Agler, avec les chanteurs Judith Forst, John Avey et Roelof Oostwoud, ainsi que Earth Songs, commandé à Stephen Chatman par l'Université de la Colombie-Britannique.

L'école présente de nombreux récitals et concerts publics d'ensembles étudiants et de membres du corps enseignant ainsi que des séries d'artistes invités, qui mettent notamment en vedette Jane Coop, Ben Heppner, le Phoenix Chamber Choir et le Quatuor à cordes Borealis, qui devient le premier quatuor résident de l'école en 2000. De plus, des classes de maître sont données par Isabel Bayrakdarian, Angela Cheng, George Crumb, Jane Eaglen, l'Ensemble contemporain de Montréal, Bill Holman, Jon Kimura Parker, Alexina Louie, Catherine Robbin, le Schubert Ensemble, Jean-Yves Thibaudet, Dawn Upshaw et Pinchas Zukerman, entre autres.

L'université est l'hôte d'un atelier du Centenaire sur l'ethnomusicologie, une initiative d'Ida Halpern en juin 1967, et d'un atelier régional du nord-ouest de la National Association of Teachers of Singing en juin 1978. À partir de 1976, l'école collabore avec Early Music Vancouver dans une série annuelle de concerts et d'ateliers connue sous le nom de Vancouver Early Music Program. En 1985, l'université est l'hôte d'une rencontre collective de l'American Musicological Society, la Society for Music Theory, la Society for Ethnomusicology et la College Music Society. Un thème important lors de cette conférence est le tricentenaire Bach-Haendel-Scarlatti. L'école tient aussi un festival d'harmonies pour les écoles de niveau secondaire en octobre de chaque année.

Anciens élèves particulièrement connus

Errol Gay et Zoltan Roman, entre autres, sont les premiers à recevoir le B. Mus., en mai 1962. Le premier Ph. D. en musicologie est décerné à Joanne Dorenfeld en 1976. Parmi les autres importants diplômés de l'École de musique de la Colombie-Britannique figurent Lloyd Burritt, Judith Forst, Ben Heppner, Diane Loomer, Alexina Louie et Barry Truax.

L'université décerne des diplômes h.c. à sir Ernest MacMillan (LL. D., 1936), Ira Dilworth (LL. D., 1948), Harry Adaskin (LL. D., 1980), Kazuyoshi Akiyama (D. ès L., 1986), Jean Coulthard (D. ès L., 1988), Maureen Forrester (LL. D., 1993), Oscar Peterson (LL. D., 1994), Mario Bernardi (LL. D., 1997), Robert Silverman (D. ès L., 2004), Raffi Cavoukian (D. ès L., 2005), Richard Margison (D. ès L., 2006), Irving Guttman (D. ès L., 2009) et Diane Loomer (D. ès L., 2011).

Bibliographie

« Perspectives: the University of British Columbia », The Canadian Music Journal, vol. 3 (été 1959).

MARQUIS, G. Welton. « La Musique canadienne à l'université de la Colombie-Britannique », The Canadian Composer, vol. 2 (août 1965).

-, « Vue de l'Ouest », ibid., vol. 26 (février 1968).

-, « L'Université de la Colombie-Britannique », La Scène musicale, vol. 257 (janvier-février 1971).

LAVENDER, Terry. « Ladies and gentlemen... the University Singers! », Chronicle de l'Université de la Colombie-Britannique (hiver 1984).

UBC High Notes (hiver 1999-hiver 2008).