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Nattiez, Jean-Jacques

En 1970, Nattiez fut engagé à l'Université de Montréal, d'abord au dépt de linguistique et à celui d'études françaises, puis à la faculté de musique où il enseigne la musicologie depuis 1972. De 1974 à 1980, il y fut dir.

Nattiez, Jean-Jacques

 Jean-Jacques Nattiez. Musicologue (Amiens, France, 30 décembre 1945, naturalisé canadien 1975). L.èsL. modernes (Aix-en-Provence) 1967, Licence de linguistique (ibid.) 1968, M.èsL. modernes (ibid.) 1968, Certificat d'aptitude pédagogique à l'enseignement secondaire (Paris) 1970, doctorat 3e cycle (Paris) 1973. Il étudia la musique au Cons. d'Amiens et se consacra au piano en privé. Ses études universitaires furent vouées aux lettres et à la linguistique, d'abord à Aix-en-Provence puis, au doctorat, à Paris où il a soutenu une thèse sur la sémiologie musicale.

En 1970, Nattiez fut engagé à l'Université de Montréal, d'abord au dépt de linguistique et à celui d'études françaises, puis à la faculté de musique où il enseigne la musicologie depuis 1972. De 1974 à 1980, il y fut dir. du Groupe de recherches en sémiologie musicale dont les travaux portèrent notamment sur les Préludes de Debussy et sur la musique des Inuit. Il est également dir. de la collection Sémiologie et analyse musicales aux Presses de l'Université de Montréal. Paru en 1975, son ouvrage Fondements d'une sémiologie de la musique, qui adapte des modèles de la linguistique structurale à l'analyse musicale, retint l'attention des musicologues du monde entier. En 1987, il en a publié une nouvelle version entièrement refondue sous le titre Musicologie générale et sémiologie. De 1980 à 1985, il fut corédacteur en chef des six premiers numéros de la Revue de musique des universités canadiennes. En 1991 paraissait aux Presses de l'Université de Montréal le premier numéro de Circuit, « revue nord-américaine de musique du XXe siècle » dont il est rédateur en chef. En 1981, Pierre Boulez lui proposa la codirection de la prestigieuse collection Musique/Passé/Présent chez l'éditeur Christian Bourgois (Paris). Outre les ouvrages de Nattiez, on y retrouve les écrits de Varèse, Berg, Hanslick, Kagel, etc., et trois volumes de Boulez dont il a préparé l'édition. Son livre Tétralogies « Wagner, Boulez, Chéreau », essai sur l'infidélité, paru en 1983, traite des détails d'interprétation dans l'oeuvre de Wagner, tandis que Wagner androgyne (1990) porte sur la relation entre la poésie et la musique dans ses opéras. Les autres ouvrages de Nattiez sont consacrés à l'influence de la musique dans l'oeuvre du romancier Marcel Proust, ainsi qu'à la sémiologie et la musicologie. Après avoir suivi des cours de direction d'orchestre avec Jacques Clément à Montréal, Fernand Quattrochi et Pierre Dervaux à Nice, et Charles Bruck à Hancock, Me, il fut dir. mus. de l'OS de Joliette-Lanaudière de 1984 à 1987.

À partir de 1973, Nattiez a donné de nombreuses conférences à travers le monde, notamment sur la sémiologie musicale, sur Wagner et Proust, ainsi que sur la musique des Inuit, plus particulièrement l'analyse de leurs jeux vocaux. Ses travaux sur la musique des Inuit ont mené à l'édition, en 1978 sur micr., des Chants et jeux des Inuit (collection Musical Sources de l'Unesco, Philips 6586036, Auvidis D-8032 et Auvidis AD-090), couronnés l'année suivante du Grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros, et à celle, en 1989 sur CD, des Jeux vocaux des Inuit (Inuit du Caribou, Netsilik et Igloolik, Ocora C-559071). Pour la collection de l'Unesco, il collabora aussi à Chants des Aïnou (1982, Philips 6586045). Sa réédition sur micr. des enregistrements de musique de tradition orale réunis par l'ethnomusicologue roumain Constantin Brailoïu dans les années 1950, sous le titre Collection universelle de musique populaire enregistrée (1985, Musée d'ethnographie de Genève 6-VDE-30-425-340), lui valut un deuxième Grand prix Charles-Cros en 1987.

Boursier Killam du CAC (1988-90), Nattiez fut aussi élu membre de la Société royale du Canada en 1988. La même année, il se vit attribuer la médaille Dent de la Royal Musical Assn d'Angleterre pour l'ensemble de ses travaux. En 1989, l'Assn canadienne-française pour l'avancement des sciences lui décerna son Prix André-Laurendeau pour les sciences humaines. Récipiendaire du Prix Molson 1990, il fut nommé membre de l'Ordre du Canada la même année. Il a collaboré à l'EMC.