Le NCSM Conestoga était un établissement de formation de base pour le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) pendant la Deuxième Guerre mondiale. Situé à Galt, en Ontario, il a fonctionné de 1942 à 1945. Sur près de 6 800 femmes ayant servi au sein du SFMRC, la plupart ont été formées au NCSM Conestoga.
Centre de formation du SFMRC
Le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) est fondé en juillet 1942, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Peu de temps après, le NCSM Conestoga est créé, en tant que centre de formation de base pour les recrues du SFMRC (WRCNS, en anglais; les membres sont surnommées les « Wrens »). Le centre de formation est situé à Galt, en Ontario, sur le site vacant de l’Ontario Training School for Girls, un centre d’éducation surveillée pour jeunes délinquantes. Le site comprend des dortoirs, une cafétéria, des salles de classe et un bâtiment administratif. En octobre 1942, le NCSM Conestoga accueille sa première classe de Wrens. En juin 1943, le Lieutenant‑commandant Isabel Macneill devient commandante du NCSM Conestoga.
Le saviez‑vous?
Dans la marine, les établissements à terre ayant reçu la désignation de NCSM sont surnommés des « frégates de pierre ». En tant que commandante du NCSM Conestoga, Isabel Macneil a été la première femme à commander un navire de guerre dans le Commonwealth britannique.
Au NCSM Conestoga, la formation de base s’étale sur trois semaines. À l’issue de cette période, la plupart des Wrens sont envoyées vers d’autres installations ou établissements à terre. Certaines sont employées immédiatement dans le métier pour lequel elles ont été formées, tandis que d’autres suivent une formation d’officière ou de spécialiste dans d’autres installations, comme le NCSM Cornwallis, à Halifax, en Nouvelle‑Écosse, et le NCSM St. Hyacinthe, à Saint‑Hyacinthe, au Québec. Au début, les Wrens servent dans des métiers et des professions considérés comme domestiques ou typiquement féminins, notamment en tant que cuisinières, blanchisseuses, assistantes d’approvisionnement et adjointes médicales. Rapidement, cependant, des métiers plus spécialisés et plus techniques s’ouvrent à elles, notamment dans différents domaines des communications, comme la télégraphie sans fil, la signalisation visuelle et le codage. À la fin de la guerre, près de 6 800 Wrens avaient servi dans 39 métiers de la Marine, dans des établissements à terre, partout au Canada et outre‑mer, la plupart d’entre elles ayant été formées au NCSM Conestoga.
Le NCSM Conestoga est mis hors service en 1945, le SFMRC étant dissous en 1946.
Le saviez‑vous?
En octobre 1972, une statue de « Jenny Wren » est offerte à la Ville de Galt (aujourd’hui Cambridge) par des anciennes du SFMRC. La statue est dévoilée 30 ans après l’ouverture du NCSM Conestoga en tant que centre de formation. La cérémonie réunit plus de 3 000 personnes, dont la sculptrice Frances Gage, ayant elle‑même fait partie des Wrens, l’ex‑commandante Isabel Macneil, plusieurs anciennes du SFMRC et de la MRC, ainsi que des dignitaires et des membres du public.
Grandview Training School for Girls (anciennement Ontario Training School for Girls)
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le NCSM Conestoga est mis hors service et l’Ontario Training School for Girls retrouve son emplacement d’origine. L’ancienne officière du Wrens Isabel Macneil occupe les fonctions de directrice de l’école, de 1948 à 1954. Au cours des six années qu’elle passe à ce poste, elle supervise la transformation de cet établissement, engageant des psychologues et des travailleurs sociaux et fournissant aux filles une véritable formation et une prise en charge thérapeutique.
En 1967, le centre est rebaptisé Grandview Training School for Girls, avant de fermer définitivement, en 1976, à la suite d’une enquête sur de mauvais traitements infligés aux jeunes pensionnaires de l’établissement, du milieu des années 1960 au début des années 1970. À l’époque, aucune accusation formelle n’est portée; toutefois, en 1991, l’affaire devient publique et huit personnes, anciennement employées au centre d’éducation surveillée, sont mises en accusation, deux gardiennes étant finalement inculpées. Les victimes reçoivent une indemnisation financière, bénéficient d’une thérapie et se voient offrir des excuses officielles du gouvernement de l’Ontario.