Richard Francis Nolan, chanteur, auteur‑compositeur, guitariste (né le 4 février 1939 à Corner Brook, à Terre‑Neuve; décédé le 13 décembre 2005 à Carbonear, à Terre‑Neuve). L’un des ambassadeurs musicaux les plus en vue de Terre‑Neuve, Dick Nolan a enregistré plus de 40 albums, la plupart d’entre eux proposant une fusion entre musique country, musique traditionnelle de Terre‑Neuve et des Maritimes et musique folklorique irlandaise. Il a été le premier Terre‑Neuvien sélectionné pour un prix Juno, le premier à se produire lors du Grand Ole Opry et le premier dont les enregistrements ont été certifiés or au Canada. Ses albums Fisherman’s Boy, paru en 1972, Home Again This Year, toujours en 1972, et Happy Newfoundlanders, en 1973, se sont vendus à plus de 50 000 exemplaires chacun. Il a reçu un prix pour l’œuvre de toute une vie de la Music Industry Association of Newfoundland and Labrador et a été récompensé lors des prix de la musique de la Côte Est.
Jeunes années et début de carrière
Jeune adolescent, Dick Nolan chante sur une radio locale de sa ville natale Corner Brook et se produit pour la première fois à la radio de la CBC en 1954. En 1959, il déménage à Toronto où il occupe différents emplois tout en se produisant dans des boîtes de nuit. Au début des années 1960, il joue avec ses Blue Valley Boys en tant que « groupe maison » à la Horseshoe Tavern, accompagnant des vedettes américaines de la musique country comme Willie Nelson, Waylon Jennings, Bobby Bare et Charley Pride.
Carrière : les points saillants
Entre 1959 et 1969, Dick Nolan enregistre quatorze 33 tours pour Arc Records, notamment deux albums de chansons de Johnny Cash. Ses enregistrements pour Arc s’articulent autour du style country qu’affectionnent les routiers, de morceaux folkloriques de Terre‑Neuve et des Maritimes et de chansons de Noël. Il sort un album avec les Blue Valley Boys, un autre en duo avec sa fille Bonnie Lou Nolan, et deux avec Marlene Beaudry. Il commence à rencontrer le succès au milieu des années 1960, sa reprise de Golden Rocket de Hank Snow atteignant le deuxième rang du classement country RPM en 1965 et le morceau The Fool la huitième place de ce même palmarès en 1967.
Dick Nolan revient à Corner Brook en 1968. Au début des années 1970, il se produit dans sa propre émission de télévision hebdomadaire sur CJON‑TV ainsi que dans des boîtes de nuit de toute la province. En 1972, il commence à enregistrer pour RCA (voir Musique BMG du Canada). Son premier 33 tours, Fisherman’s Boy, sorti en 1972 sous référence CAS‑2576, comprend la chanson « Aunt Martha's Sheep » dont la musique a été composée par son compatriote terre‑neuvien Ellis Coles. Écrite dans le style traditionnel de la ballade avec, toutefois, des paroles faisant référence à la Terre‑Neuve contemporaine, cette chanson au style folklorique empreinte de drôlerie atteint la 35e place du classement country RPM et reçoit un certificat d’honneur BMI dans la catégorie Meilleur auteur‑compositeur. Elle devient le morceau emblématique de Dick Nolan, dynamisant les ventes de l’album Fisherman’s Boy qui atteignent plus de 50 000 exemplaires. Deux autres albums à succès suivent : Home Again This Year, en 1972, qui culmine à la neuvième place du palmarès de la musique country et Me and Brother Bill, en 1973.
Dick Nolan retourne à Toronto en 1973 où il se produit dans des restaurants et des boîtes de nuit fréquentés par les Terre‑Neuviens. On le voit dans les émissions télévisées diffusées sur CBC The Tommy Hunter Show, Elwood Glover’s Luncheon Date et Stompin’ Tom’s Canada et il se produit à Nashville lors du Grand Ole Opry. Il sort, en tout, 41 vinyles chez Arc, RCA, Pickwick et Boot Records, notamment Fisherman’s Boy en 1972, Home Again This Year également en 1972 et Happy Newfoundlanders en 1973 qui se vendent chacun à plus de 50 000 exemplaires. Cependant, ces albums sont sortis avant la mise en place du système de certification des ventes de Music Canada et ne sont donc officiellement pas certifiés or. En 1975, l’artiste est sélectionné pour les prix Juno dans la catégorie Meilleur chanteur country de l’année.
En 1992, Dick Nolan se produit sur l’album Singers for Fishermen,une réponse musicale à la fermeture des pêcheries de morue à Terre‑Neuve. Parmi ses enregistrements suivants, on compte l’album gospel Family Bible sorti en 1994, Pretty Girls of Newfoundland sorti en 1996, Down By the Sea sorti en 1998, Christmas Morn in Newfoundland,avec Eddie Coffey, sorti également en 1998 et Newfoundland Good Times sorti en 1999. Dick Nolan revient à Terre‑Neuve en 2004 où il termine sa vie sur l’île Bell. Ses chansons ont été publiées par Bay Music et Dunbar Music.
Traits caractéristiques
Bien qu’elle soit imprégnée de couleur locale et des traditions de la musique folklorique comme en témoigne son interprétation extrêmement personnelle de I'se the B'y, la musique de Dick Nolan n’est en aucune façon destinée exclusivement à un public de Terre‑Neuve. Ses succès commerciaux, notamment Aunt Martha’s Sheep, ont su séduire l’imaginaire du public partout en Amérique du Nord. Dick Nolan a partagé la scène avec des vedettes de la musique country comme Loretta Lynn, Dolly Parton et Stompin 'Tom Connors, parmi tant d’autres. Ses chansons sont parfois critiquées, peut‑être injustement, comme perpétuant certains stéréotypes sur Terre‑Neuve.
Distinctions et héritage
En novembre 2005, peu avant sa mort un mois plus tard, Dick Nolan reçoit un prix pour l’œuvre de toute une vie de la Music Industry Association of Newfoundland and Labrador. Une compilation rétrospective intitulée The Best of Dick Nolan est publiée en 2006. En 2009, il reçoit le prix posthume Helen Creighton pour l’œuvre de toute une vie lors des Prix de la musique de la Côte Est. Ultérieurement cette année‑là, le festival théâtral de Stephenville lance Fisherman’s Boy, un hommage musical à l’œuvre de Dick Nolan.
Dick Nolan a joui d’une popularité sans précédent parmi les Terre‑Neuviens expatriés. On ne peut nier ni l’attrait magnétique qu’a exercé sa riche voix de baryton, similaire à celles de Stan Rogers et de Burl Ives, ni son impact durable sur la culture populaire canadienne. On se souvient de lui dans sa province natale comme d’un pionnier qui a aidé à ouvrir de nouvelles avenues sur la scène internationale pour les générations de musiciens à venir.
Une version de cet article est parue initialement dansl’Encyclopédie de la musique au Canada.