O'Brien, Oscar
Oscar O'Brien. Folkloriste, compositeur, pianiste, organiste, professeur (Ottawa, 7 septembre 1892 - Montréal, 20 septembre 1958). Il travailla le piano et l'orgue avec Amédée Tremblay tout en poursuivant ses études à l'académie de La Salle et à l'Université d'Ottawa. À 16 ans, il fut nommé suppléant de son maître à la basilique Notre-Dame. En 1915, il commença une collaboration de 15 ans avec Charles Marchand à titre d'accompagnateur et d'arrangeur. En 1917, il se fixa à Montréal comme professeur, pianiste d'orchestre et accompagnateur. Sous l'influence de Marchand, le folklore allait demeurer au centre de sa carrière musicale. Cette collaboration s'intensifia - tournées, disques, récitals - jusqu'au premier des festivals du CP (1927) suivi de deux autres festivals annuels (1928, 1930) auxquels O'Brien participa comme compositeur, arrangeur et pianiste. À la mort prématurée de Marchand avant le festival de 1930, O'Brien en devint le dir. mus. adj., mais ce fut la dernière manifestation du genre. Pendant les 15 ans qui suivirent (1930-45), il assuma la direction artistique du Quatuor Alouette pour lequel il écrivit de nombreuses harmonisations. En 1945, il entra au monastère des Bénédictins de Saint-Benoît-du-Lac, Québec, fut profès en 1947, et ordonné prêtre en 1952; il s'appellera alors dom Oscar O'Brien.
Son oeuvre comprend des compositions originales le plus souvent inspirées du folklore, qu'il préconisait comme l'un des éléments majeurs pouvant servir de base à la création d'une musique nationale, ainsi que quelque 400 harmonisations et arrangements de chansons folkloriques pour diverses formations vocales. Dans la première catégorie, on remarque Philippino (1931-33), opérette en trois actes chantée (1943) à la radio de la SRC, et La Belle du Nord (1938), « comédie musicale canadienne »; un Trio (manuscrit perdu) pour piano, violon et violoncelle; une Sonate (1927) pour violoncelle et piano sur le thème « Dans les prisons de Nantes »; quatre Préludes (1922-23) pour piano, et une soixantaine de mélodies pour voix et piano sur textes français ou anglais. On lui doit aussi une Messe de Requiem (1934-35) et une Messe de saint Joachim (1935-36) pour voix égales a cappella. Dans la catégorie des oeuvres reliées au folklore, on remarque, pour le théâtre : Scène des voyageurs (1928), Une noce canadienne-française en 1830 (1929), À Saint-Malo (1930), Dix Danses limousines (1930), Pastorale (1930), et La Passion (1935). Il écrivit l'accompagnement pour piano des trois volumes des Chansons d'Acadie du père Anselme et du frère Daniel (La Réparation 1942-48), et collabora à Canadian Folk Songs Old and New (Dent 1927, 1949) et à Vingt-et-une [sic] chansons canadiennes / Twenty-one Folk Songs of French Canada (Harris 1928). Plusieurs de ses oeuvres ou harmonisations ont été publiées dans La Lyre (1924-27). À titre d'arrangeur et/ou accompagnateur, on retrouve son nom sur plusieurs 78t. Starr, Victor, Brunswick, Columbia et Bluebird. Il prononça des conférences et écrivit des articles sur le folklore tel « Le Folklore source d'inspiration pour les artistes » (Le Canada français, janvier 1944, reproduit dans Aujourd'hui, mars 1944). En 1978, la SRC lui rendit hommage au cours d'une série radiophonique de six émissions, « Folklore », consacrée à ses harmonisations. O'Brien compta parmi ses élèves Lionel Daunais, Hector Gratton, Jacques Labrecque et Lucien Sicotte.