Onley, Norman Antony
Norman Antony Onley, dit Toni, artiste peintre (Douglas, île de Man, Royaume-Uni, 20 nov. 1928 - près de Maple Ridge, B.C., 29 fév. 2004). Onley reçoit d'abord une formation en art à Douglas, à l'île de Man, et devient aussi apprenti chez un architecte de la région. Sa famille immigre au Canada en 1948, et il occupe divers emplois en Ontario avant de rejoindre ses parents, qui se sont installés à Penticton, en Colombie-Britannique. En 1957, il reçoit une bourse d'études d'un an pour fréquenter l'Instituto Allende, à San Miguel de Allende, au Mexique. Il organise une vente aux enchères au Knights of Pytheus Hall de Penticton, où il vend 250 de ses oeuvres afin d'être en mesure de quitter son emploi de dessinateur dans un cabinet d'architectes. Les recettes de la vente (1300 dollars) lui permettent d'étudier à l'Instituto Allende, où il a pour professeur l'artiste peintre James Pinto et où ses oeuvres se tournent de plus en plus vers l'abstraction. La possibilité de passer une seconde année à l'Instituto le fait revenir à Penticton pour organiser une autre vente aux enchères. Sur le chemin du retour vers le Mexique, en passant par Vancouver, il montre ses tableaux à Alvin Balkind, de la New Design Gallery, ainsi qu'à Bob Hume, conservateur du MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE VANCOUVER. Cette initiative le conduit à présenter une exposition solo au Musée des beaux-arts de Vancouver à l'automne de 1958. Onley retourne au Mexique et continue d'exposer ses oeuvres au Canada, où il se fait connaître de plus en plus.
Il revient au Canada en 1960 et s'installe à Vancouver. Des expositions remarquées à Vancouver et à Toronto accroissent sa renommée au niveau national. En 1961, il reçoit une bourse du Conseil des Arts du Canada et assiste au EMMA LAKE ARTISTS' WORKSHOP en 1962, dirigé cette année-là par le critique new-yorkais Clement GREENBERG. En 1963, une seconde subvention du Conseil des Arts du Canada permet à l'artiste de retourner en Grande-Bretagne, où il a l'occasion de visiter les plus grandes collections d'oeuvres d'art de Londres, redécouvrant les grands maîtres de la tradition britannique de l'aquarelle. À Londres, il s'intéresse aussi à la gravure à l'eau-forte.
En 1964, il revient à Vancouver et commence bientôt à peindre des paysages austères et formels qui obtiennent un succès tel qu'il peut rapidement vivre de son art. En 1966-1967, il prend des leçons de pilotage et il achète bientôt son propre avion amphibie, ce qui lui facilite l'accès aux paysages éloignés qu'il veut peindre. Sa quête de lieux éloignés le mène peu après dans l'Arctique, qu'il peint pour la première fois en 1974, à bord du brise-glace de la Garde côtière canadienne, le Louis Saint-Laurent. L'année suivante, cette fois aux commandes de son appareil, il retourne en Arctique, où il enseigne la lithographie aux artistes inuits, à Cape Dorset.
En août 1980, il défraie les manchettes nationales lorsqu'il vend 800 oeuvres pour 900 000 dollars. En octobre 1983, Onley fait à nouveau la une des journaux nationaux quand il menace de brûler un ensemble de 1000 gravures originales pour protester contre les réglementations de Revenu Canada, qui imposent aux artistes la même taxe qu'aux fabricants. Pour l'essentiel, ces règles n'admettent pas les dépenses de production d'oeuvres d'art tant que celles-ci n'ont pas été vendues et évaluent l'inventaire d'un artiste à des fins de taxation. Cette action amène quelques réformes fiscales favorables aux artistes, dont des dispositions qui leur permettent de faire don de leurs oeuvres à des institutions reconnues suivant la Loi sur l'exportation et l'importation de biens culturels. Deux ans plus tard, en septembre 1984, Onley fait encore les grands titres lorsqu'il s'écrase aux commandes de son Wilga 80, de construction polonaise, contre un glacier dans le parc provincial Garibaldi. Il avait acheté l'avion en 1981 afin d'avoir accès aux étendues vierges des glaciers, qu'il veut peindre. Heureusement, lui et son passager s'en tirent avec des lésions légères et sont secourus.
En 1985, il produit un livre en collaboration avec George WOODCOCK, The Walls of India. Les ventes de ce livre ainsi que celles des aquarelles originales d'Onley ayant servi à l'illustrer, auxquelles s'ajoutent des subventions à part égale accordées par l'Agence canadienne de développement international, fournissent des revenus à la Canada-India Village Aid Association, qui assure des services de santé publique à des villages indiens.
Les aquarelles d'Onley sont toujours exécutées sur place et expriment sa réaction spontanée devant les paysages qu'il regarde. Il procède par touches amples en utilisant habituellement un large pinceau chinois. Les aquarelles servent de points de départ pour des tableaux à l'huile réalisés en atelier ou pour des sérigraphies.