Ornithomimus était un genre de dinosaure théropode herbivore, de taille moyenne, qui ressemblait à une autruche. Les paléontologues reconnaissent deux espèces d’Ornithomimus, dont l’une, Ornithomimus edmontonicus, était présente au Canada, en Alberta, il y a entre 72,6 et 69,6 millions d’années, bien que certains individus, qui vivaient il y a 76,5 millions d’années, aient également été rattachés à cette espèce. Ornithomimus était couvert de plumes primitives, ressemblant à du duvet, et d’ailes tachetées qu’il utilisait pour la parade nuptiale et l’envoi de signaux visuels. Un Ornithomimus à plumes a été mis au jour, en 2008, par François Therrien, paléontologue au Royal Tyrrell Museum of Palaeontology, marquant ainsi la première fois qu’un dinosaure à plumes était découvert dans l’hémisphère occidental.
Description
Mesurant jusqu’à 3,8 m de long et pesant jusqu’à 170 kg, Ornithomimus appartenait à un groupe de théropodes appelés ornithomimidés, qui ressemblaient aux autruches modernes. Il avait une longue queue, un long cou relié à une petite tête, un gros intestin, de longs membres postérieurs puissants et de longs membres antérieurs, chacun portant trois orteils. Les doigts de la main étaient munis de longues griffes droites, peut‑être utilisées pour saisir les branches.
Contrairement à la plupart des théropodes, qui avaient des dents acérées et dentelées pour trancher la chair, Ornithomimus était dépourvu de dents. Il était plutôt, à l’instar des oiseaux, doté de longues mâchoires minces couvertes d’un petit bec kératinique. Il avait aussi de très grands yeux, suggérant qu’il bénéficiait d’une excellente vision.
Bien que souvent représenté dans les films et les livres avec une peau coriace, plusieurs squelettes découverts en Alberta démontrent qu’Ornithomimus était muni de plumes. Le corps était couvert de plumes courtes qui ressemblaient à du duvet ou à des poils fins. Cependant, le dessous de la queue et la plus grande partie des membres postérieurs ne présentaient pas de plumes. Les adultes avaient des plumes plus grandes et rigides sur l’avant‑bras, formant une aile primitive, les jeunes individus étant, eux, dépourvus d’ailes. Dans l’état actuel des connaissances, la couleur du plumage d’Ornithomimus est encore inconnue.
Le saviez‑vous?
Les termes « Ornith » et « mimus » dérivent des mots grecs pour « oiseau » et « imiter ». Ornithomimus edmontonicus a été nommé d’après l’unité rocheuse au sein de laquelle il a été découvert, la formation d’Edmonton inférieure (maintenant appelée formation de Horseshoe Canyon). Un autre genre de dinosaure qui vivait au Canada, Edmontosaurus, a également été nommé d’après cette même unité rocheuse.
Aire de répartition et habitat
Les paléontologues ne connaissent qu’une seule espèce d’Ornithomimus ayant vécu au Canada, O. edmontonicus. Ils ont trouvé des restes fossiles, attribuables à cette espèce, qui vivait il y a entre 72,6 et 69,6 millions d’années, dans la formation de Horseshoe Canyon, située dans le centre‑sud de l’Alberta. Ils ont, en outre, mis au jour plusieurs squelettes, au sein de la formation du parc Dinosaur, dans le sud de l’Alberta, qu’ils ont également attribués à O. edmontonicus, en dépit d’une ancienneté légèrement plus importante (entre 76,5 et 75,5 millions d’années), sachant qu’il pourrait, toutefois, s’agir de fossiles d’une espèce différente.
Ornithomimus vivait sur une plaine côtière subtropicale, sur la rive ouest de la mer intérieure de l’Ouest, une mer intérieure qui reliait l’océan Arctique actuel au golfe du Mexique, divisant l’Amérique du Nord en deux. Les habitats dans lesquels vivait Ornithomimus, qui allaient de zones humides chaudes à des paysages forestiers secs et frais, ont considérablement évolué au cours des millions d’années qui se sont écoulées, en réponse aux changements du niveau de la mer et des conditions de drainage, ainsi qu’aux fluctuations climatiques.
Reproduction et développement
Bien que l’on présume qu’Ornithomimus pondait des œufs, les paléontologues n’ont découvert ni œufs ni fragments de coquille d’œuf provenant d’individus appartenant à ce genre ou à tout autre membre de la famille des ornithomimidés. Il est possible que cela soit dû au fait que les ornithomimidés nichaient dans des environnements au sein desquels il était peu probable que leurs œufs soient enfouis sous les sédiments des cours d’eau et finalement fossilisés. Cependant, une étude récente suggère que la plupart des dinosaures pondaient, à l’instar de nombreuses espèces de lézards et de tortues, des œufs à coquille molle qui sont moins susceptibles de se fossiliser que les œufs à coquille dure.
Les paléontologues n’ont pas trouvé de fossiles d’ornithomimidés juste éclos, mais un squelette partiel d’un Ornithomimus âgé d’un an révèle que l’animal mesurait environ 1,5 m de long. Les jeunes individus étaient couverts de plumes filamenteuses, mais n’avaient pas d’ailes comme les adultes. Les ailes se développaient à la maturité sexuelle et auraient été utilisées pour la parade nuptiale (c’est‑à‑dire, pour attirer un partenaire), pour émettre des signaux (par exemple, pour effrayer un concurrent ou un prédateur) et, possiblement, pour garder les œufs et les nouveau‑nés au chaud.
Régime alimentaire
Bien qu’Ornithomimus appartienne à la lignée des théropodes (les dinosaures carnivores), son absence de dents et la présence d’un bec suggèrent qu’il était, en fait, herbivore. La découverte de squelettes d’ornithomimidés asiatiques, avec des pierres arrondies dans l’estomac, appelées gastrolithes, indique que ces animaux, à l’instar de nombreux oiseaux modernes, avalaient des roches pour faciliter le broyage de la matière végétale qu’ils ingéraient. On ne connaît pas le type exact de végétaux que consommaient les ornithomimidés.
Comportement
De nombreux sites présentant des traces et plusieurs gisements d’ossements, mis au jour en Asie, démontrent que les ornithomimidés voyageaient en petits troupeaux, comptant environ 14 individus, voire plus, composés principalement de très jeunes animaux (1 à 2 ans) et de quelques‑uns légèrement plus âgés (3 à 7 ans), à l’exclusion toutefois des adultes qui ne se déplaçaient jamais au sein de ces troupeaux, suggérant que les jeunes ornithomimidés vivaient séparément des individus matures, jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de la reproduction. En Amérique du Nord, ce sont des squelettes isolés qui ont généralement été retrouvés; toutefois, on a découvert, au sein d’un site fossilifère de la formation de Horseshoe Canyon, en Alberta, au moins trois individus ornithomimidés presque entièrement développés, ensevelis ensemble, permettant ainsi de faire l’hypothèse que les ornithomimidés nord‑américains vivaient également en troupeaux.
La forme et la taille de son cerveau indiquent qu’Ornithomimus disposait d’un odorat peu développé, ce qui permet de supposer qu’il s’en remettait probablement davantage à sa vision. Sur la base de leurs longues jambes et de leur puissante musculature qu’ils ont reconstituée, les paléontologues estiment que les ornithomimidés étaient extrêmement rapides à la course, capables d’atteindre des vitesses comprises entre 30 km/h et 60 km/h, et peut‑être même jusqu’à 80 km/h, soit une vélocité similaire à celle des autruches modernes.
Découverte
Les paléontologues, depuis le début du 20e siècle, ont découvert, en Alberta, de nombreux squelettes d’ornithomimidés, désormais exposés dans des musées, une peu partout en Amérique du Nord. En 1901, le paléontologue canadien Lawrence Lambe a découvert le premier squelette d’ornithomimidé canadien dans ce qui est aujourd’hui le parc provincial Dinosaur, en Alberta. Le paléontologue américain George F. Sternberg, qui travaillait alors pour la Commission géologique du Canada, a mis au jour en 1916 le premier squelette d’Ornithomimus edmontonicus près de la ville de Drumheller, en Alberta.
Près d’un siècle plus tard, en 2008, François Therrien, paléontologue au Royal Tyrrell Museum of Palaeontology, observe des traces de la présence de plumes sur un squelette d’Ornithomimus, près de la ville de Drumheller, en Alberta. Cette découverte marque la première fois qu’un dinosaure à plumes est trouvé dans l’hémisphère occidental et la première fois que des plumes sont trouvées sur un ornithomimidé, n’importe où dans le monde.
L’étude de trois spécimens d’Ornithomimus à plumes révèle que leurs ailes sont tout d’abord apparues pour la parade nuptiale et pour émettre des signaux, et que ce n’est que plus tard, au cours de l’évolution, qu’elles sont utilisées à d’autres fins, telles que le vol. On a, en outre, pu déterminer que ces plumes ne nécessitaient pas de conditions particulières pour être fossilisées et qu’elles pouvaient être conservées dans du grès et non pas seulement dans des roches à grain fin, contrairement à ce que l’on pensait auparavant. Il est ainsi possible que les spécimens d’ornithomimidé, découverts au début du 20e siècle, soient également porteurs de plumes, mais qu’elles ne soient pas identifiées à l’époque et qu’elles soient détruites, par inadvertance, lors de la préparation technique.
De nombreux spécimens d’ornithomimidés sont conservés dans une position caractéristique de la mort, le cou et la queue enroulés sur le dos de l’animal et les membres repliés, une posture qui survient lorsqu’une carcasse est immergée sous l’eau, la flottabilité de l’eau permettant aux tendons de l’animal de tirer sur les parties du corps, sans être entravés par la friction du sol ou par la tension musculaire, avant d’être ensevelis sous les sédiments.