Ouellette, Fernand
Fernand Ouellette, écrivain (Montréal, 24 septembre 1930). Un des intellectuels les plus actifs de sa génération. Cofondateur et membre du comité de rédaction de LIBERTÉ, en 1959, il crée avec Jean-Guy Pilon la Rencontre québécoise internationale des écrivains. Membre de la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts au Québec (1966-1968), réalisateur d'émissions culturelles à Radio-Canada, il est écrivain en résidence ou professeur invité dans plusieurs universités.
Ses recueils de poésie, publiés aux Éditions de l'Hexagone, notamment Ces anges de sang (1955), Le Soleil sous la mort (1965), Dans le sombre (1967), Ici, ailleurs, la lumière (1977), ont été rassemblés dans Poésie (1972) et En la nuit la mer (1981). Ses plus récentes publications de poésie et d'essais comptent parmi ses meilleures œuvres : les Heures (1987), les dernières heures d'un fils avec son père; Ouvertures (1988) ainsi que Commencements (1992). Métaphysique et mystique, la poésie de Ouellette est profondément incarnée, contrastée, érotique, remplie d'images intuitives. Sa quête de l'absolu s'inspire des Romantiques allemands -- voir Depuis Novalis : errance et gloses (1973) - alors que ses exigences rigoureuses se rapprochent de celles de Pierre-Jean Jouve.
Également critique et théoricien de ses genres préférés, Ouellette est aussi un excellent essayiste. Peu après la proclamation de la LOI SUR LES MESURES DE GUERRE en 1970, pendant la CRISE D'OCTOBRE, il refuse le PRIX LITTÉRAIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL pour Les Actes retrouvés, sur la poésie et la poétique, le pouvoir, la violence et la tolérance. Ecrire en notre temps (1979) étudie les mêmes questions éthiques et esthétiques. Ami de plusieurs peintres, dont Chagall et du compositeur Edgard Varèse, dont il publie une biographie (1966) qui est traduite en anglais en 1968, Ouellette s'intéresse à l'art qui sous-tend tous les arts. Son Journal dénoué (prix de la revue Études françaises, 1974) est une autobiographie intellectuelle importante. Trois de ses romans, Tu regardais intensément Geneviève (1978), La Mort vive (1980) et Lucie ou Un midi en novembre (1985) sèment la controverse.
Bien que Ouellette remporte trois prix littéraires du Gouverneur général, il n'en accepte que deux, dont un pour Lucie ou un midi en novembre en 1985 et un autre pour Les Heures en 1987. Il remporte le prix Athanase-David en 1987, la médaille de la Ville de Laval en 1992, le prix Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1994, le prix Gilles-Corbeil en 2002 et le Prix Alain-Grandbois de l'Académie des lettres du Québec en 2006. En 2005, il est nommé Chevalier de l'ORDRE NATIONAL DU QUÉBEC.