Pacifique, pays côtiers du
L'expression « pays côtiers du Pacifique » désigne l'ensemble des pays qui bordent l'océan Pacifique. Ces dernières années toutefois, elle est devenue synonyme de la région de l'Asie et du Pacifique, qui englobe l'Asie de l'Est et du Sud-Est, l'Asie du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Amérique du Nord. Cette nouvelle terminologie traduit le sentiment croissant de l'interdépendance régionale et reflète l'importance grandissante de cette région au cours du XXe siècle sur les plans économique et politique.
Comme il possède une longue côte sur le Pacifique, le Canada a toujours eu certains liens économiques et culturels avec les pays en bordure du Pacifique. Il y a environ 25 000 ans, les premiers habitants du Canada arrivèrent d'Asie en empruntant le détroit de Béring (voir BÉRINGIE). Vers la fin du XVe siècle, les explorateurs européens essaient à plusieurs reprises, mais en vain, de trouver un passage par la mer, à partir du Canada, qui leur ouvrirait la porte des richesses de l'Asie. Au XVIIIe siècle, époque où commencent le commerce et la colonisation européenne sur la côte Est, d'autres Européens effectuent les premiers échanges commerciaux avec l'Asie à partir de la CÔTE DU NORD-OUEST du Canada. De là, on expédie des fourrures et du bois d'oeuvre en Asie qui fournit en échange des articles de luxe comme la porcelaine et le thé.
Après l'achèvement de la liaison ferroviaire transcontinentale en 1885, le Canada est enfin en mesure d'offrir à l'Angleterre une autre route vers l'Asie, continent qui l'intéresse au plus haut point. La construction de ce chemin de fer et la première RUÉE VERS L'OR du fleuve Fraser coïncident également avec la première grande vague des temps modernes de l'immigration asiatique au Canada. Pendant que celle-ci s'intensifie, l'identité culturelle et les priorités économiques du Canada dépendent encore de ses liens historiques avec l'Angleterre et de sa population, d'origine européenne surtout. Cependant, au cours de la période qui suit la Deuxième Guerre mondiale, où s'amorcent un processus général de décolonisation et un déplacement de l'économie et de la politique internationale de l'Europe vers la région de l'Asie et du Pacifique, le Canada commence à modifier son identification culturelle et ses priorités économiques. De nos jours, les principaux partenaires commerciaux du Canada sont les États-Unis et le Japon, l'Europe ne venant plus qu'au troisième rang.
Le Canada étant parmi les pays qui dépendent le plus du commerce, son développement continuel repose sur l'acquisition de nouveaux marchés où il peut vendre ses matières premières et ses produits manufacturés. Le gouvernement fédéral et les entreprises du secteur privé sont conscients du potentiel des marchés canadiens dans la région Asie-Pacifique, mais ils reconnaissent aussi que cette expansion ne va pas sans une meilleure compréhension des divers facteurs culturels, économiques et politiques qui influent sur les pratiques commerciales propres à cette région. En réponse à cette nécessité, le Canada fait partie d'associations régionales, telles que le Conseil économique des pays du bassin du Pacifique, et a mis sur pied des organismes gouvernementaux et privés comme le Comité national canadien de la coopération économique avec la région du Pacifique.
D'ici l'an 2000, il y aura 25 mégalopoles dans le monde, d'une population de plus de 10 millions de personnes. Treize de ces villes se trouvent en Asie et seulement trois en Europe et en Amérique du Nord. Il est évident que le développement économique futur du Canada sera assuré dans la mesure où celui-ci pourra s'identifier à la communauté des pays qui bordent le Pacifique.