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Pat Burns

​Patrick John Joseph Burns, policier, entraîneur de hockey (né le 4 avril 1952 à Saint-Henri, au Québec; décédé le 19 novembre 2010 à Sherbrooke, au Québec).

Patrick John Joseph Burns, policier, entraîneur de hockey (né le 4 avril 1952 à Saint-Henri, au Québec; décédé le 19 novembre 2010 à Sherbrooke, au Québec). Pat Burns, qui a remporté à trois reprises le Trophée Jack Adams remis au meilleur entraîneur de la saison et la Coupe Stanley en 2003 avec les Devils du New Jersey, est considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs de la Ligue nationale de hockey. Il a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2014.

Jeunesse

Pat Burns est le fils d’un Irlando-Canadien, Alfred Burns, et de Louise Geraldeau, une Franco-Canadienne. Il est le plus jeune d’une fratrie de six enfants (Violet, Alfred Jr, Lillian, Phyllis et Diane). Pat Burns passe ses premières années à Saint-Henri, un quartier ouvrier de Montréal où habitent des francophones et des émigrants irlandais, jusqu’à ce que sa famille déménage à Châteauguay. À la suite du décès accidentel de son père, il déménage avec sa mère et sa sœur Diane à Gatineau, au Québec.

Durant son enfance et son adolescence, Pat Burns joue au hockey organisé, tout en se passionnant pour la musique : il apprend la guitare en autodidacte et créera plus tard un groupe de garage.

Carrière dans la police

Après avoir quitté l’école à l’issue de sa 10e année, Pat Burns s’inscrit à l’école technique à Ottawa pour étudier le soudage. Toutefois, âgé de 17 ans, il abandonne cette voie et rejoint le service de police d’Ottawa en ayant dû mentir sur son âge. Selon sa biographie rédigée par Rosie DiManno, sa mère, préférant le voir travailler à Gatineau, convainc le chef de la police locale de l’embaucher. En 1970, il amorce une carrière de 16 ans dans la police à Gatineau.

Débuts d’entraîneur

Pat Burns commence à entraîner à temps partiel dans les années 1970, tout d’abord des joueurs bantams puis en ligue midget. Son travail avec des équipes de hockey amateur de moins de 16 ans est remarqué par les Olympiques de Hull (devenus les Olympiques de Gatineau) de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) qui lui offre un poste de dépisteur à temps partiel pour la saison 1978‑1979.

En 1983, Pat Burns accepte un poste d’entraîneur adjoint auprès des Olympiques de Hull tout en conservant un travail à temps complet dans le service de police de Gatineau. Lors de la saison 1984‑1985, il devient entraîneur en chef et directeur général des Olympiques et se voit contraint de se mettre en congé du service de police.

Lorsque son congé sabbatique d’une année se transforme en absence de deux ans, Pat Burns doit prendre une décision entre sa carrière d’entraîneur et son poste dans la police. Le propriétaire des Olympiques de l’époque, Wayne Gretzky, lui promet qu’un jour il sera entraîneur en Ligue nationale de hockey. Cette confiance que lui témoigne celui que l’on surnomme « la merveille » l’incite à quitter la police après 16 ans de service.

Avec Pat Burns comme entraîneur en chef, les Olympiques terminent premiers de la saison régulière 1985‑1986 et gagnent le championnat LHJMQ en battant les Voltigeurs de Drummondville, remportant la Coupe du Président, une première pour la franchise. En tant que champions LHJMQ, les Olympiques participent à la Coupe Mémorial à Portland en Oregon, mais perdent face aux Platers de Guelph, une franchise de l’Ontario Hockey League. La saison suivante, 1986‑1987, l’équipe atteint les séries éliminatoires, mais perd au premier tour.

Entraîneur international

En 1987, Pat Burns est nommé entraîneur assistant de l’équipe canadienne pour les championnats du monde juniors IIHF. Se tenant à Piešťany, en Tchécoslovaquie, le tournoi est devenu tristement célèbre pour la « bagarre de Piešťany » au cours de laquelle l’ensemble des joueurs du Canada et de l’Union soviétique se lèvent du banc pour participer à un pugilat généralisé sur la glace; les deux équipes seront finalement toutes deux exclues de la compétition.

Trois ans plus tard, à l’été 1991, Pat Burns est choisi comme entraîneur adjoint sous la responsabilité de Mike Keenan pour la Coupe Canada. L’équipe canadienne, avec six victoires et deux matchs nuls, reste invaincue pendant toute la compétition et remporte le championnat.

Entraîneur professionnel

En 1987, Pat Burns est approché par Serge Savard, directeur général des Canadiens de Montréal, pour entraîner la filiale de l’équipe en ligue mineure à Sherbrooke. Il accepte l’offre et lance ainsi sa carrière d’entraîneur professionnel en Ligue américaine de hockey.

À Sherbrooke, Pat Burns montre que la confrontation avec les autres entraîneurs et même avec les arbitres ne lui fait pas peur et nombreux sont les matchs au cours desquels il hurle contre les uns ou les autres. Avec ses joueurs, il est toutefois considéré comme étant dur, mais juste.

Pat Burns reste à Sherbrooke pendant une saison avant de décrocher le poste « suprême » à Montréal. Le 8 juin 1988, il est nommé entraîneur en chef des Canadiens à l’âge de 36 ans, ce qui fait de lui le plus jeune entraîneur de l’histoire de la franchise.

Canadiens de Montréal

Avec Pat Burns comme entraîneur, les Canadiens terminent premiers de la division Adams lors de la saison 1988‑1989 avec 115 points et un bilan impressionnant de 53‑18‑9. Lors des séries éliminatoires, ils atteignent la finale de la coupe Stanley qu’ils perdent contre les Flames de Calgary dans une série à six matchs. Cette première saison remarquable en LNH vaut à Pat Burns le Prix Jack Adams octroyé chaque année au meilleur entraîneur de la ligue.

Pat Burns entraîne les Canadiens pendant trois saisons supplémentaires, mais démissionne après la saison 1991‑1992. Il laissera plus tard entendre que sa décision était motivée par les relations tumultueuses entretenues avec les médias de Montréal. Durant ses quatre saisons à la tête des Canadiens, il enregistre un bilan de 174‑104‑42.

Maple Leafs de Toronto

À la suite de son départ de Montréal, Pat Burns est courtisé par les Kings de Los Angeles, mais choisit d’accepter un poste d’entraîneur auprès des Maple Leafs de Toronto. En rejoignant les Leafs, il devient seulement le deuxième entraîneur, Dick Irvin ayant été le premier, à avoir entraîné Toronto et Montréal, deux des franchises les plus légendaires parmi les six équipes originales de la LNH.

Pat Burns produit un impact immédiat à Toronto. Lors des deux années précédant son arrivée, l’équipe n’avait pas réussi à se qualifier pour les séries éliminatoires. Lors de sa première saison, en 1992‑1993, Pat Burns conduit les Leafs à un bilan de 44‑29‑11 en saison régulière et à une place en finale d’association contre les Kings de Los Angeles. Les Leafs sont battus lors d’une série controversée en sept matchs; toutefois, cette série marque la plus longue suite de matchs après la saison régulière depuis la victoire en Coupe Stanley en 1967. Lors de l’intersaison, il reçoit son deuxième Prix Jack Adams.

La saison suivante, Pat Burns mène à nouveau les Leafs en finale d’association, une finale qu’ils perdent toutefois en cinq matchs face aux Canucks de Vancouver. Sa troisième saison est limitée par un lock-out et les Leafs sont éliminés au premier tour des séries.

L’année suivante, lors de la saison 1995‑1996, Pat Burns est licencié par Toronto, alors qu’il reste 17 matchs à jouer et que les Leafs affichent un bilan de 25‑30‑10, après la plus longue série sans victoire qu’a connue l’équipe au cours des cinq dernières saisons. Globalement, le bilan de Pat Burns en saison régulière avec les Leafs s’établit à 133‑107‑41.

Bruins de Boston

Après avoir quitté Toronto, Pat Burns reste éloigné du jeu pendant un an avant de rejoindre les Bruins de Boston en 1997. Lors de sa première saison à la tête de Boston, l’équipe termine deuxième de la division Nord-Est, mais est éliminée au premier tour des séries.

À l’intersaison, Pat Burns décroche son troisième Prix Jack Adams qui fait de lui l’entraîneur ayant remporté cette distinction le plus grand nombre de fois dans l’histoire de la LNH, mais également le seul à l’avoir fait avec trois équipes différentes.

Pat Burns entraîne les Bruins encore deux saisons avant d’être licencié durant la saison 2000‑2001 pour être remplacé par Mike Keenan.

Devils du New Jersey

Pat Burns est embauché comme entraîneur en chef des Devils du New Jersey pour la saison 2002‑2003. Selon Lou Lamoriello, président et directeur général des Devils, Pat Burns est recruté pour ses compétences en matière de gestion du banc et pour la façon dont il responsabilise ses joueurs.

Après avoir terminé en tête de la division Atlantique, les Devils progressent pendant les séries avant de battre les Mighty Ducks d’Anaheim en finale lors d’une série en sept matchs particulièrement disputée. Cette victoire offre à Pat Burns une première victoire en Coupe Stanley. Il revient à la tête de l’équipe l’année suivante et amène la franchise du New Jersey à marquer 100 points lors de la saison, l’équipe étant toutefois éliminée au premier tour des séries.

Décès et héritage

Après un diagnostic de cancer du côlon, Pat Burns est obligé de renoncer à ses fonctions d’entraîneur en 2004. Il se bat avec succès contre la maladie; toutefois, l’année suivante, il contracte un cancer du foie. En 2009, son cancer du côlon se manifeste à nouveau et, ultérieurement, il métastase dans ses poumons. Pat Burns décède le 19 novembre 2010 à Sherbrooke au Québec.

Pat Burns est largement considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire de la LNH. Sur 1 019 matchs en saison régulière, il affiche un bilan de 501 victoires, 353 défaites, 161 matchs nuls et 14 défaites en prolongation. En date d’avril 2015, il se classe 20e parmi les entraîneurs de la LNH quant au nombre total de victoires.

Pat Burns est intronisé à titre posthume au Temple de la renommée du hockey en 2014. Sa femme, Line, et ses enfants, Maureen et Jason, participent à la cérémonie d’intronisation.

Avant son décès, des milliers de personnes avaient signé une pétition pour qu’il soit intronisé au Temple de la renommée du hockey. Lou Lamoriello, directeur général des Devils du New Jersey durant le mandat de Pat Burns, a déclaré le 6 avril 2015 à l’auteur Mike Commito : « Pat a connu de son vivant ce qui était plus important pour lui que d’être intronisé au Temple de la renommée du hockey, à savoir remporter la Coupe Stanley. » De fait, Pat Burns a demandé que ses cendres soient placées dans une urne réplique de la coupe Stanley.

Au printemps 2011, l’aréna Pat Burns ouvre à Stanstead au Québec sur le terrain du Collège de Stanstead.