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Peinture votive

\u00ab Ex-voto \u00bb
Commémoration du naufrage \u00e0 Lévis, anonyme, 1754, huile sur panneau de bois, 32,4 cm x 52,1 cm (avec la permission du Musée Historique, Basilique Sainte-Anne).

Peinture votive

Le terme « ex-voto » vient du latin « ex voto suscepto », ce qui signifie « suivant le voeu fait ». Il peut s'agir d'une peinture, d'une plaque ou de tout autre objet placé dans une église ou une chapelle, en mémoire d'un voeu ou en remerciement d'une faveur obtenue. Cette pratique, témoignage religieux fait lorsque qu'une personne est confrontée à la mort ou simple expression de gratitude envers Dieu, existe de tout temps et est introduite en Nouvelle-France avec l'arrivée des colons français. Le musée historique de STE-ANNE-DE-BEAUPRÉ (vis-à-vis de l'île d'Orléans) possède la plus grande collection au Canada de peintures votives, dédiées à Ste-Anne, la patronne des marins. Ces peintures remontent aux XVIIe et XVIIIe siècles, et chacune d'elle raconte une histoire particulière.

Les ex-voto de remerciement, offerts pour une faveur obtenue, sont les plus communs : par exemple l'Ex-voto de saint François, l'Ex-voto du Saint-Esprit de Québec, l'Ex-voto à sainte Anne et dit de saint Antoine, l'Ex-voto des cinq naufragés de Lévis, l'Ex-voto de Le Moyne d'Iberville, l'Ex-voto du capitaine Édouin (tous à Ste-Anne-de-Beaupré) et l'Ex-voto de L'Aimable Marthe exposé à l'église Notre-Dame-des-Victoires. Pour solliciter la protection de la puissance divine, le donneur peut aussi offrir un ex-voto propitiatoire, comme celui de Madame Riverin, avant l'événement. Les ex-voto commémoratifs, comme celui de Louis Prat, évoquent un événement passé. Les ex-voto peuvent aussi être offerts par simple dévotion. Habituellement, le saint est peint dans la partie supérieure du tableau et l'événement pour lequel l'ex-voto est offert est peint dans la partie inférieure. L'artiste ne fait pas de lien entre la scène et le saint, et les deux parties sont souvent disproportionnées.

Dans le passé, les peintures votives étaient parfois considérées comme ayant peu de valeur artistique et, ayant perdu de leur importance pour les prêtres en charge des lieux de pélerinage, beaucoup d'exemplaires connus ont disparu, y compris l'Ex-voto de saint François offert par Antoine Lamorille et le capitaine Pierre d'Astaritz après le démâtage de leur bateau le 29 septembre 1732. Les plaques de marbre apparaissent au Canada au milieu du XIXe siècle et remplacent graduellement les ex-voto d'art. Les peintures votives conservées jusqu'à aujourd'hui sont inestimables non seulement pour l'histoire du pays, mais aussi parce qu'on trouve peu d'exemplaires ailleurs datant des XVIIe et XVIIIe siècles.

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