Rita Wong
Rita Wong (1968, Calgary, Alb.). En 1990, elle obtient un baccalauréat ès arts de l'UNIVERSITÉ DE CALGARY. Elle obtient par la suite une maîtrise en anglais de l'UNIVERSITÉ DE L'ALBERTA en 1992 et une maîtrise en archivistique de l'UNIVERSITÉ DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE en 1996. À l'UNIVERSITÉ SIMON FRASER, en 2002, elle défend avec succès sa thèse de doctorat sur les « mobilités provisoires : repenser le travail par le biais de la racialisation asiatique en littérature » [traduction libre] (Provisional Mobilities: Rethinking Labor Through Asian Racialization in Literature). Elle est professeure adjointe en études critiques et culturelles à l'Emily Carr University of Art and Design et est professeure invitée à l'Université de Miami. Elle demeure à Vancouver.
Dès le début de sa carrière, Rita Wong fait preuve d'une voix poétique forte et personnelle. Ses techniques d'écriture s'inspirent du modernisme classique, à ceci près que Wong transforme la profonde subjectivité associée au modernisme en une identification dynamique à son environnement naturel. Elle fait preuve d'une conscience aigüe des responsabilités éthiques inhérentes à la vie quotidienne des gens et de leur rapport aux considérations sociales de sexe, de race et de classe. Sa voix littéraire a une vaste portée, allant d'une douceur contemplative à une colère noire contre les forces du monde politique qui corrompent le fragile équilibre entre les rapports humains et le milieu de vie, théâtre de notre existence.
Rita Wong se fait connaître rapidement en tant que lauréate de l'Asian-Canadian Writers Workshop Emerging Writer Award (1997). En 1998, elle publie monkeypuzzle, son premier recueil de poèmes. Bien que son opposition à l'oppression reste toujours vive, elle fait néanmoins preuve d'expérience et de grande sagesse, des qualités éprouvées par les passions de sa vie. Comme elle l'affirme avec ironie dans son poème « A wandering daughter's grammar » : « langue : coincée entre la représentation de gala qu'est la communication et la danse glissante de sa propre langue. » (traduction libre)
S'ensuivent de nombreuses parutions dans des anthologies et des revues telles que Swallowing Clouds: An Anthology of Chinese-Canadian poetry (1999), Ribsauce: A CD/Anthology of Words by Women (2001), The Common Sky: Canadian Writers Against the War (2003) et Making a Difference: Canadian Multicultural Literatures in English (2006). Elle publie également prose et poésie dans Shift and Switch: New Canadian Poetry (2006) et Parser (2007).
En 2007 paraît forage, son second recueil de poèmes. Il s'agit jusqu'ici de l'expression la plus complète de sa confrontation avec les forces du pouvoir politique et commercial, qui se chargent de perturber les réseaux ténus des rapports humains façonnant notre quotidien. C'est en fait l'appréciation de ces milieux, de l'amour personnel à l'identification ethnique, qui renforce sa vision et son expression créative, comme dans le poème « after "The Stars" by Ping Hsin » : « nous réclamons des principes préventifs/en agriculture, dans le secteur manufacturier/simplicité volontaire/ les coyotes montrent leurs crocs acérés/ sont ceux qui hurlent le plus fort. » (traduction libre) forage vaut à Wong le Dorothy Livesay BC Book Prize et la met en lice pour les Asian-American Literary Awards (2008). Par la suite, elle reçoit également, pour forage, la bourse Contemplative Practices du Center for Contemplative Mind in Society ainsi que la bourse Basant Singh du CONSEIL DE RECHERCHES EN SCIENCES HUMAINES DU CANADA.
En 2008, Rita Wong étend ses moyens d'expression lors d'une collaboration avec Larissa LAI dans un poème intitulé sybill unrest. Ce long poème est un concentré de la pensée et de l'intention artistique de Wong, à savoir que nous nous efforçons de nous définir spirituellement, parmi les déterminants culturels, par un engagement créatif envers la vie.
C'est cette conscience éthique profonde et constante au cœur de sa vision artistique qui permet à Rita Wong de s'ériger en tant qu'une des voix les plus particulières et distinctes à l'œuvre dans la littérature canadienne.