Robert Laidlaw MacMillan | l'Encyclopédie Canadienne

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Robert Laidlaw MacMillan

Robert Laidlaw MacMillan, cardiologue (né le 23 mai 1917 à Toronto, en Ontario; décédé le 5 septembre 2007 à Toronto, en Ontario). Robert MacMillan était un cardiologue et un professeur de médecine à l’Université de Toronto, ainsi qu’un cofondateur de la première unité de soins coronariens au monde en 1962. Il est le père de Margaret MacMillan, une historienne et autrice de renom.

Robert Laidlaw MacMillan

Jeunesse et éducation

Robert MacMillan est né dans une famille qui œuvre en médecine. Son père, Robert Johnson MacMillan, obtient son diplôme à l’école de médecine de l’Université de Toronto en 1906, il sert en France avec le Royal Army Medical Corps durant la Première Guerre mondiale, et il devient spécialiste en anesthésie au Wellesley Hospital. Sa mère, Elizabeth Merle Laidlaw, est une infirmière diplômée de la Training School for Nurses de l’Hôpital général de Toronto en 1905. Lorsque Robert MacMillan a environ 13 ans, sa famille passe un an en Suisse, où il apprend le français. Après le retour de la famille à Toronto, Robert MacMillan et son frère Hugh terminent leur école secondaire à la University of Toronto Schools. En 1938, Robert MacMillan obtient son baccalauréat spécialisé en sciences biologiques et médicales au Trinity College de l’Université de Toronto. En 1941, il obtient son diplôme de médecine à l’Université de Toronto.

Mariage et enfants

Robert MacMillan rencontre Eluned « Lyn » Carey Evans, la petite-fille de l’ancien premier ministre britannique David Lloyd George, en 1939. À l’époque, Lyn Carey Evans vit au St. Hilda’s College, la résidence pour femmes du Trinity College, et elle suit des cours de médecine à l’Université de Toronto. Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale fait en sorte qu’il est impossible pour elle de retourner au Royaume-Uni. Le couple se marie à la chapelle du Trinity College en 1942 et ils ont cinq enfants : l’historienne et autrice Margaret Olwen (née en 1943), la journaliste de la CBC Ann Elizabeth (née en 1946), le financier Thomas Carey (né en 1948), l’urologue Robert David Hugh (né en 1951), et le conseiller en énergie David John (né en 1953).

Leur mariage est heureux. Dans son essai de 2020 intitulé « My Mother’s House », Margaret MacMillan décrit ses parents et la maison de son enfance : « [Ma mère] aurait pu épouser (et a peut-être failli le faire) un riche et étouffant jeune homme de Toronto, mais par chance, et parce qu’elle jugeait les gens de manière avisée, elle a épousé mon père qui, durant le demi-siècle suivant, croyait que tout ce qu’elle faisait était parfait et admirable. » En 2021, dans un essai sur H-Diplo intitulé « On Becoming an Historian », Margaret MacMillan rend à nouveau hommage à ses parents en écrivant : « J’ai moi aussi été chanceuse avec mes parents qui croyaient fermement à l’éducation, et tout aussi important, au fait de permettre à leurs enfants de poursuivre leurs propres champs d’intérêt. Notre maison était remplie de livres, et nous étions encouragés à lire tout ce que nous voulions. Et nos parents nous racontaient des histoires… Celles de mon père étaient au sujet d’un Toronto beaucoup plus petit et différent, ou au sujet d’être un médecin dans la marine canadienne durant la guerre. »

La Deuxième Guerre mondiale

Après avoir obtenu son diplôme à l’école de médecine en 1941, Robert MacMillan fait sa résidence à l’Hôpital général de Toronto, et il s’enrôle ensuite dans la Marine royale canadienne, devenant chirurgien lieutenant-commandant sur le NCSM Prince Robert. Ce navire est l’un de plusieurs paquebots convertis pour l’usage naval en temps de guerre. Le Prince Robert est construit en 1930 pour le Canadien National, et il transporte le roi George VI et la reine Elizabeth (plus tard la reine mère) de Vancouver à Victoria lors de la tournée royale de 1939. Il est acheté au début de la Deuxième Guerre mondiale par la Marine royale canadienne, il est converti en croiseur marchand armé en 1940, et en croiseur antiaérien en 1943. Robert MacMillan sert au Royaume-Uni via le canal de Panama sur le NCSM Prince Robert, qui devient le plus gros et le plus lourdement armé des navires de la Marine royale canadienne, naviguant sur plus de kilomètres opérationnels que tout autre navire de la marine canadienne. Robert MacMillan est démobilisé en 1946, et il retourne à la médecine civile. (De même, le NCSM Prince Robert est retourné à la vie civile, et sert de navire de passagers jusqu’en 1962.)

NCSM Prince Robert

Cardiologie

En 1947, Robert MacMillan termine ses études supérieures à Londres et à Oxford, et il devient membre du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Il retourne ensuite au Canada en 1948 où il commence une carrière de plusieurs décennies en tant que cardiologue de l’Hôpital général de Toronto. Robert MacMillan et son collègue Kenneth Brown effectuent des recherches sur la manière de réduire les taux de mortalité élevés chez les patients qui se remettent d’une crise cardiaque aiguë, taux qui sont de 40 % au début des années 1960.

En 1962, Kenneth Brown et Robert MacMillan créent une unité de soins coronariens révolutionnaire à l’Hôpital général de Toronto, financée par des subventions provinciales et fédérales, ainsi que par un important don privé de la part du manufacturier de laiton et philanthrope de Toronto, Percy Gardiner. Les patients sont connectés à des appareils d’électrocardiogrammes nouvellement développés et surveillés 24 heures sur 24. Les infirmières sont formées pour reconnaître les complications et pour commencer les procédures vitales pour ajuster ou redémarrer les battements cardiaques en attendant l’arrivée des médecins. Les approches adoptées au sein de cette nouvelle unité de soins coronariens réduisent les taux des mortalités de 10 %.

Kenneth Brown et Robert MacMillan présentent leurs résultats dans un article du journal médical The Lancet en 1963, et ils sont acclamés pour avoir fondé la première unité de soins coronariens au monde. Cette même année, Robert MacMillan, Kenneth Brown, Hugh Smythe, et William T. Mustard fondent la Blood and Vascular Disease Research Unit située au 86 Queen’s Park à Toronto, qui devient plus tard le site du Planétarium McLaughlin de 1968 à 1995.

En 1965, Robert MacMillan devient le premier boursier John Oille Scholar de l’Université de Toronto pour l’enseignement, les recherches, et les soins aux patients dans les domaines de la cardiologie et des maladies cardiorespiratoires.

Kenneth Brown écrit au cardiologue et auteur Harold N. Segall pour le livre de 1988 Pioneers of Cardiology in Canada 1820–1970 : The Genesis of Canadian Cardiology :

« Je crois que la plus grande exaltation de ma carrière a été ma chance d’être étroitement associé au docteur R. L. MacMillan, et le fait que, conjointement, lui et moi avons mis sur pied la première unité de soins coronariens du monde. Lorsque nous avons ouvert notre unité de soins coronariens à l’Hôpital général de Toronto, et que nous avons admis notre premier patient le 13 mars 1962, nous ne savions pas à quoi nous attendre concernant cette approche, mais il semblerait maintenant que ce type de soins ait apporté une nette amélioration dans les chiffres de mortalités de cette horrible maladie. »


Robert MacMillan exerce une importante pratique médicale, et il a une longue carrière en tant que professeur de médecine à l’Université de Toronto. Il devient professeur adjoint en 1965, professeur agrégé et médecin-chef en 1968, et professeur de médecine et chef du département de la médecine interne générale de l’Hôpital général de Toronto en 1976.

Vie ultérieure

Robert MacMillan prend sa retraite de l’enseignement en 1982, à l’âge de 65 ans, mais il continue à exercer la médecine durant une autre décennie. Durant sa retraite, il passe du temps sur sa ferme à Vaughan, où il entretient un rucher. Ses passe-temps sont composés de canotage, de plongée sous-marine, de randonnées, de camping, de tennis, et de ski de fond. Il survit à une crise cardiaque en 2001, il lit son propre cardiogramme et il pose lui-même son diagnostic de la présence d’un caillot au cœur. Il meurt des complications d’une maladie cardiaque à Toronto en 2007.