Les montagnes Rocheuses canadiennes, ou plus communément appelées les Rocheuses, sont la partie canadienne des montagnes Rocheuses d’Amérique du Nord, une chaine de montagnes de l’ouest de l’Amérique du Nord qui s’étend du Nouveau-Mexique au sud jusqu’à l’Alaska au nord. Étendues sur une grande partie de la frontière entre la Colombie-Britannique et l’Alberta, les Rocheuses sont délimitées par les prairies à l’est. Le plus haut sommet de la chaine est le mont Robson, avec son altitude de 3954 m. De nombreux parcs nationaux situés dans ces montagnes, comme le parc national Banff, le parc national Jasper, le parc national Yoho, le parc national Kootenay et le parc international de la paix Waterton-Glacier sont des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Description
Les Rocheuses, le plus grand système de montagnes en Amérique du Nord, sont largement reconnues pour leurs panoramas sur de vastes vallées subalpines et sur des parois rocheuses accidentées et exposées. Le segment canadien des Rocheuses s’étend sur 1200 km des frontières américaines de la Colombie-Britannique et de l’Alberta jusqu’au bassin de la rivière Liard, flanqué du côté ouest par une tranchée distincte, et à l’est par des contreforts vallonnés. Toutefois, les Rocheuses canadiennes illustrées dans les chansons, les films, les peintures et les cartes postales se trouvent dans le chainon principal, près des voies ferroviaires et routières qui traversent deux cols de montagnes. Ces cols, ainsi que d’autres passages, démarquent la frontière sud entre la Colombie-Britannique et l’Alberta et marquent la ligne continentale de partage des eaux, séparant les bassins versants menant à l’océan Pacifique de ceux menant soit à l’océan Arctique, à la baie d’Hudson ou au golfe du Mexique.
Les montagnes Rocheuses sont relativement hautes, le plus haut sommet étant le mont Robson en Colombie-Britannique (3954 mètres d’altitude). Le mont Robson est le 137e plus haut sommet en Amérique du Nord. Les plus hauts sommets d’Amérique du Nord se trouvent principalement dans la chaine de l’Alaska aux États-Unis (par exemple, le mont Denali est d’une altitude de 6190 m, et le mont Foraker est d’une altitude de 5304 m), dans la chaine Saint-Élie au Canada (par exemple, le mont Logan est d’une altitude de 5959 m, et le mont St. Elias est d’une altitude de 5489 m) et dans la cordillère Néovolcanique au Mexique (par exemple, le Citlaltépetl est d’une altitude de 5636 m, et le volcan Popocatépetl est d’une altitude de 5413 m).

Faune et flore
Les montagnes Rocheuses abritent de nombreuses espèces de plantes et d’animaux. Leur écosystème alpin unique et leurs longues pentes en font un habitat idéal pour un bon nombre des animaux canadiens les plus connus. Les wapitis, les mouflons de montagne, les chèvres de montagne, les loups, les pikas, les marmottes, les cerfs et les pumas comptent parmi leurs nombreux habitants. De nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes et de poissons font également partie intégrante de l’écosystème des Rocheuses. Même un crapaud, le crapaud boréal, prospère dans ce paysage unique.
Les vallées entre les sommets regorgent souvent de vie et abritent une des plus grandes biodiversités de la région. Les pentes des Rocheuses sont souvent densément boisées, avec des conifères comme l’épinette qui prospère dans l’environnement froid. Cependant, ces arbres se raréfient au fur et à mesure que la limite forestière approche et ils sont remplacés par une toundra alpine.

Histoire géologique
Les Rocheuses sont relativement jeunes, beaucoup plus jeunes que les Appalaches aux États-Unis. Les montagnes Rocheuses se forment principalement au cours du Jurassique, il y a environ 200 millions d’années. Durant cette période, le supercontinent de la Pangée se disloque le long de ce qui est maintenant l’océan Atlantique. Par conséquent, le continent nord-américain est poussé vers l’ouest où il entre en collision avec plusieurs microcontinents. Cette collision donne lieu à l’orogenèse de la Cordillère, à partir de laquelle les montagnes Rocheuses se forment (voir Régions géologiques).
Le saviez-vous?
Les montagnes Rocheuses sont plus anciennes que le Tyrannosaurus rex, qui existait il y a environ de 68 à 66 millions d’années. Elles ont également vu la création et la disparition de la voie maritime intérieure occidentale, une immense mer qui a divisé le continent nord-américain pendant une grande partie du Crétacé (il y a de 145 à 66 millions d’années, se terminant avec l’impact de l’astéroïde qui a tué les dinosaures non aviaires) et qui reliait l’océan Arctique au golfe du Mexique. Néanmoins, les Rocheuses sont considérées comme une formation géologique « jeune », nettement plus jeune que les Appalaches et le Bouclier canadien.
Peuples autochtones
Les peuples autochtones vivent dans les Rocheuses et aux alentours depuis des milliers d’années, les sites archéologiques les plus anciens de la région remontent à au moins 13 000 ans. Les Ktunaxa (Kootenay), les Secwépemc (Shuswap), les Piikani (Pieds-Noirs), les Siksika (Pieds-Noirs), les Kainai (Pieds-Noirs), les Atsina (Gros Ventre), les Tsuut’ina (Sarsis), les Nakodas (Stoneys), les Nehiyawak (Cris) et les Métis comptent parmi les nombreuses nations qui entretiennent un lien profond avec ces terres. Pour plusieurs d’entre eux, ces montagnes sont un lieu sacré.

Explorateurs européens
Les explorateurs européens ne traversent pas les Rocheuses avant la fin des années 1700, lorsqu’ils s’en rapprochent par les routes du nord. Alexander Mackenzie est le premier (1973) à traverser les Rocheuses en 1793 en empruntant la rivière de la Paix. Sur cette même route, Simon Fraser établit le premier poste de traite des Rocheuses à Hudson’s Hope (1805). Le col Kicking Horse est choisi en 1881 pour la liaison ferroviaire du chemin de fer du Canadien Pacifique entre les Prairies et la côte de la Colombie-Britannique.

Parcs nationaux
Lorsque les Rocheuses canadiennes sont finalement reliées au reste du Canada par le chemin de fer, il ne faut pas attendre longtemps avant que des centres de villégiature et des attractions ne commencent à être construits. Le parc national Banff est créé en 1885, ce qui en fait le plus ancien parc national du Canada. Il est suivi de près par le parc national Yoho et le parc national des Glaciers, tous deux créés en 1886. Le parc national des Lacs-Waterton est créé en 1895. Le parc national Jasper est créé quelques années plus tard, en 1907. Le parc national du Mont-Revelstoke est créé en 1914. Et finalement, en 1920, le parc national Kootenay est créé.
Ensemble, quatre de ces parcs nationaux (Banff, Yoho, Jasper et Kootenay) forment le plus grand ensemble de parcs de montagnes au monde et ils sont déclarés site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984.
En 1932, le parc national des Lacs-Waterton est uni au parc national Glacier des États-Unis, créant ainsi le premier parc international de la paix au monde. Le parc international de la paix Waterton-Glacier est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995.

Importance économique
Les montagnes Rocheuses ont un impact significatif sur l’économie canadienne. Historiquement, une grande partie de cet impact provient de l’extraction des ressources naturelles. Aujourd’hui, l’extraction des ressources naturelles demeure une part importante de l’économie, bien que le tourisme joue un rôle de plus en plus important.
Industrie
Lorsque le Canadien Pacifique construit un chemin de fer à travers la région de Crownest Pass dans les chaines frontalières en 1898, les Rocheuses sont ouvertes à l’extraction de charbon et de minerais grâce au développement des mines. Les mines à ciel ouvert situées près de Sparwood et d’Elkford, en Colombie-Britannique, augmentent considérablement la production de charbon de la région depuis les années 1960.
De plus, les contreforts des Rocheuses du sud de l’Alberta sont un centre d’élevage de bétail depuis les années 1870. Le forage de gaz naturel progresse également dans les régions des contreforts au cours des dernières décennies.
Au nord de la rivière Kakwa, les Rocheuses se trouvent entièrement en Colombie-Britannique. Elles s’affaissent jusqu’à des hauteurs modestes (maximum 2542 m) avec des sommets arrondis, souvent boisés et présentant peu de traces de glaciation. En conséquence, les industries du bois et du bois d’œuvre suivent la construction de l’autoroute (1952) et du chemin de fer (1958) au nord-est de Prince George. Les mines de charbon à ciel ouvert des monts Quintette et Bullmoose dans les contreforts de la Colombie-Britannique commencent à être exploitées en 1983. La fermeture de la mine de charbon de Quintette en 2000 force près de la moitié des habitants de la ville de Tumbler Ridge à partir. Les chainons Muskwa, qui sont plus hauts, au nord de la rivière de la Paix, sont traversés par la route de l’Alaska, mais demeurent moins développés.

Tourisme
Reconnues pour leur beauté naturelle époustouflante, les Rocheuses canadiennes accueillent de grandes quantités de tourismes, tant au cours de l’histoire qu’à l’époque moderne. Les parcs nationaux des Rocheuses canadiennes (parc national Banff, parc national Jasper, parc national Yoho, parc national Kootenay, parc national des Lacs-Waterton, parc national des Glaciers et parc national du Mont-Revelstoke) reçoivent collectivement plus de 9 millions de visiteurs chaque année.
Cette région offre de nombreuses possibilités de loisirs, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de ces parcs nationaux. Le ski, la planche à neige, la randonnée, le vélo de montagne, le vélo d’hiver, l’escalade, le canot, le kayak, le parapente, le deltaplane et la course en sentier sont des sports de plein air populaires. Divers parcs aériens permettent aux visiteurs d’explorer la région de manière unique, par l’entremise de vias ferratas, de tyroliennes, de tours en hélicoptère et de sentiers équestres. Les Rocheuses sont également un haut lieu de photographie, et d’observation des oiseaux et de la faune, et elles inspirent de nombreux artistes canadiens.

Préoccupations environnementales
Une grande partie du paysage du Canada est touchée par le changement climatique ainsi que par diverses formes de dégradation de l’environnement. Les Rocheuses canadiennes ne font pas exception à cette règle.
Dans les Rocheuses canadiennes, le taux de fonte des glaciers est multiplié par huit depuis 2011. En conséquence, de nombreux glaciers emblématiques de cette chaine de montagnes rétrécissent rapidement, même si certaines régions peuvent recevoir jusqu’à 7 m de neige par année. Le glacier Athabasca du champ de glace Columbia recule depuis 125 ans et en 2023, il connait sa fonte la plus importante par rapport aux dix années précédentes. Depuis 1890, le glacier Athabasca a reculé de plus de 1,5 km et il continue de reculer de plus de 5 mètres par année.
La fonte des glaciers peut avoir un impact très profond sur les rivières qu’ils alimentent, provoquant potentiellement des inondations ou des sécheresses.