Roger Sinha

Roger Sinha

 Roger Sinha, danseur, chorégraphe, metteur en scène (Londres, Angleterre, 30 août 1959). De père indien et de mère arménienne, Roger Sinha grandit en Angleterre et au Canada, et déménage à Saskatoon en 1968, peu conscient de son patrimoine indien. Il dit lui-même qu'il connaît mieux les « fish and chips » que le curry. Inspirée par cette dualité, la carrière de Roger Sinha rend compte des tensions interculturelles qui caractérisent les relations Est-Ouest. Mariant l'angularité, le piétinement et les gestes délicats de la main de la danse classique du sud de l'Inde, le bharatanatyam, avec les arts martiaux et la fluidité, l'émotivité et la progression par stades de la danse contemporaine, son style vigoureux se reconnaît instantanément.

Roger Sinha étudie le karaté avant d'en venir à la danse à 23 ans, pour s'y consacrer passionnément après des études en économie à l'Université de Toronto (B.A. 1984). Après un stage estival à l'école du Royal Winnipeg Ballet en 1983, il fréquente l'école du Toronto Dance Theatre de 1984 à 1986. Il se produit d'abord avec Danse Partout à Québec (1986-1988), puis il déménage à Montréal, où il danse dans Joe et Piazza de Jean-Pierre PERREAULT, en plus de créer des rôles pour Hélène Blackburn, Bill James et Sylvain Émard, entre autres.

En 1991, Roger Sinha fonde sa propre compagnie, Misrasena, devenue Sinha Danse en 1999. Sa première œuvre importante, le solo choquant et théâtral Burning Skin (1993), se déchaîne contre l'intolérance culturelle. En 1997, Chai, une suite divertissante, humoristique et ironique, nous montre un Sinha en paix avec son identité ethnique.

Pehla Safar (1994) marque sa première collaboration avec la danseuse de bharatanatyam Natasha Bakht; leur relation allait produire les fruits splendides de Loha (2000) et de Thread (2008).

Roger Sinha chorégraphie aussi des œuvres de groupe tirées de sa propre expérience. Certaines d'entre elles, Thok (2002), par exemple, sont télédiffusées.

Chorégraphiée avec Sandra Laronde, l'œuvre Tono est présentée à Banff, aux Olympiques de Beijing en 2008, aux Jeux de Vancouver en 2010 et à l'exposition universelle de Shanghai en 2010. La même année, elle se mérite un DORA AWARD.

Parmi les autres prix décernés à Roger Sinha, notons celui du CanDance Creation Fund en 1995 et 1999, et le Bonnie Bird North American Choreography Award en 1996.

Il fait un film, Le Barbier de Bangalore, et, en 2010, sa vidéo Haters 'n Baiters : the culture collisionremporte le vote populaire au concours Racines de Radio Canada International.