Éducation et début de carrière
Floyd Roland est un Inuvialuk (Inuk de l’ouest de l’Arctique). Il a grandi dans la petite ville arctique d’Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest. À la fin de ses études secondaires à l’école Samuel Hearne, il quitte le domicile familial pour aller étudier la mécanique automobile au Southern Alberta Institute of Technology (SAIT) à Calgary et au Northern Alberta Institute of Technology (NAIT), à Edmonton, l’institution sœur du SAIT.
Il retourne ensuite dans le Nord pour y travailler comme mécanicien puis fait ses débuts en politique au début des années 1990, en tant que conseiller municipal d’Inuvik. Il assume le poste de maire adjoint d’Inuvik de 1994 à 1995. Durant cette période, Floyd Rolland siège également au sein du Comité de chasseurs et de trappeurs d’Inuvik et est président de la Western Arctic Tourism Association. Il joue également au hockey et entraîne bénévolement une équipe de ligue mineure.
Politique territoriale
Floyd Roland est élu pour la première fois à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest en 1995. En tant que député de la circonscription d’Inuvik Boot Lake, il siège au Comité permanent des T.N.-O. sur les programmes sociaux, est ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre responsable de la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest. De nouveau élu en 1999, il devient président du Comité permanent de la gestion des affaires publiques et du développement économique ainsi que vice-président du Comité permanent de la responsabilité et du contrôle des finances publiques.
En 2000, il se porte candidat au poste de premier ministre des Territoires du Nord-Ouest (élu par les députés dans l’Assemblée non partisane, qui fonctionne par consensus), mais sans succès. En 2003, le premier ministre Joe Handley le choisit comme vice-premier ministre. En tant que membre du Cabinet des Territoires du Nord-Ouest, il assumera d’autres fonctions, entre autres celles de ministre des Finances, président du Conseil de gestion financière, ministre de la Santé et des Services sociaux, ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, ministre des Ressources humaines ainsi que ministre responsable de la Commission des services publics.
Voir aussi Gouvernements territoriaux.
Premier ministre
Lors des élections territoriales d’octobre 2007, Floyd Roland est réélu par acclamation dans la circonscription d’Inuvik Boot Lake. Le 18 octobre 2007, dans l’édifice de l’Assemblée législative, à Yellowknife, Floyd Roland devient le dixième premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, succédant à Joe Handley.
L’autocontrôle de la mise en valeur des ressources du territoire constitue, pour les T.N.-O., un enjeu de longue date et un des axes privilégiés du gouvernement Roland. Ce dernier insiste sur le fait que les habitants des Territoires doivent bénéficier de la mise en valeur des ressources et promet de tenir une position plus ferme face au gouvernement fédéral.
En février 2009, un groupe de députés mécontents tentent en vain de renverser le gouvernement Roland. Ils accusent le gouvernement de ne pas communiquer suffisamment sur plusieurs dossiers, notamment les modifications qu’il entend apporter au régime de prestation complémentaire de soins de santé, l’attribution d’un prêt à une compagnie d’aviation et l’approbation de la construction d’un pont sur le fleuve Mackenzie. Malgré ces défis, une motion de censure contre le gouvernement est rejetée de peu, par 10 voix contre 8.
Scandale sexuel
Certains des députés à l’origine de la motion de censure déclarent que Floyd Roland entretient depuis 2008 une liaison extraconjugale avec Patricia Russell, greffière à l’Assemblée législative. À l’époque, les deux protagonistes sont mariés et ont des enfants. La liaison se serait nouée alors que les deux amants travaillaient ensemble à l’Assemblée. Le scandale est nourri par des déclarations non prouvées voulant que Patricia Russell ait communiqué à Floyd Roland, avant que leur liaison soit rendue publique, des renseignements confidentiels liés aux réunions des comités de l’Assemblée.
Le commissaire aux conflits d’intérêts des Territoires du Nord-Ouest, Gerald Gerrand, déclare dans un rapport publié à l’époque : « Les comités et leurs membres doivent pouvoir compter sur les services d’une greffière qui n’a aucun lien sentimental et n’entretient aucune liaison secrète avec un quelconque des membres Conseil exécutif ».
Floyd Roland reconnaît publiquement, devant l’Assemblée, l’existence de cette liaison, mais nie farouchement tout conflit d’intérêts.
À la suite d’une enquête, un arbitre conclut que Floyd Roland n’a pas révélé en temps opportun l’existence de cette relation et qu’il n’a pas su « maintenir la confiance du public dans son intégrité, son objectivité et son impartialité ». L’arbitre ajoute cependant que Floyd Roland a commis cette erreur en toute bonne foi et qu’il ne mérite aucune punition.
Transfert de compétences d’Ottawa aux Territoires du Nord-Ouest
En tant que premier ministre, Floyd Roland soutient une intensification de la collaboration internationale sur les enjeux circumpolaires et l’importance de l’autonomie décisionnelle dans le Nord face aux intérêts mondiaux croissants visant l’Arctique.
Il mène également les négociations entre les Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement fédéral qui aboutissent, en 2013, à l’accord de décentralisation grâce auquel les T.N.-O. acquièrent des droits et des compétences accrus, comparables à ceux d’une province, notamment le droit de promulguer des lois visant la gestion de l’eau, des terres et des ressources naturelles. Pour peser en faveur du transfert d’autorité d’Ottawa aux Territoires, Floyd Roland fait valoir que les revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles « pourraient être utilisés pour nos hôpitaux et l’éducation de nos enfants, des fonds qui pourraient bénéficier directement à tous les habitants des Territoires du Nord-Ouest ».
En 2011, Floyd Roland annonce son départ et quitte son poste de premier ministre le 26 octobre de cette année-là.
Maire d’Inuvik
Floyd Roland revient alors à Inuvik et se fait facilement élire maire de la ville le 15 octobre 2012. « Je pense que mon expérience peut être mise à profit, explique-t-il lors de la réception organisée pour fêter sa victoire. J’ai toujours dit qu’un jour ou l’autre, pour le meilleur ou pour le pire, je rentrerai chez moi ».
Trois ans plus tard, Floyd Roland quitte son poste de maire pour se présenter aux élections fédérales de 2015 en tant que candidat du Parti conservateur, convoitant le seul siège réservé aux Territoires du Nord-Ouest dans la Chambre des communes. Il est alors le seul à briguer l’investiture du parti. Le 19 octobre, il finit troisième à l’issue du scrutin, avec 18,35 % des voix exprimées dans les T.N.-O., derrière le candidat du Parti libéral, Michael McLeod.