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Musique au Séminaire de Québec

Dès le printemps 1833, Adam Schott organisa au Petit séminaire un orchestre qui se fit entendre lors des examens de fin d'année. Le premier concert officiel fut donné le 15 août 1834, lors des examens publics.

Séminaire de Québec

Séminaire de Québec. Maison d'enseignement fondée à Québec par Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de Nouvelle-France. Le Grand séminaire fut créé en 1663 afin de pourvoir à la formation d'un clergé autochtone. Le Petit séminaire, fondé en 1668, était à l'origine une école préparatoire pour les futurs prêtres avant qu'il n'offre, après la Conquête, le cours classique donnant accès aux professions libérales. Dès 1666, Mgr de Laval aurait inscrit un cours de chant sacré au programme du Séminaire. Il fallut cependant attendre près de deux siècles pour assister à la fondation de la Société Sainte-Cécile qui allait devenir une activité musicale régulière des élèves en plus de jouer un rôle important dans la vie artistique du Québec d'alors. Active dès 1833, la Société n'adopta ce nom qu'en 1869. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la Société Sainte-Cécile fondée à Montréal par A.J. Boucher (1860) ni avec la Société musicale Sainte-Cécile. Beaucoup plus tard, en 1927, ses règlements la définissaient ainsi : « La Société Sainte-Cécile, Fanfare, Bande ou Harmonie, est une société musicale des élèves pensionnaires de la division des Grands du Petit Séminaire de Québec », ayant pour but « d'initier les élèves à l'art de la musique instrumentale, d'en développer, chez eux, le goût, de les rendre apte à jouer un instrument et aussi de rehausser l'éclat des séances publiques... »

Dès le printemps 1833, Adam Schott organisa au Petit séminaire un orchestre qui se fit entendre lors des examens de fin d'année. Le premier concert officiel fut donné le 15 août 1834, lors des examens publics. Schott fut remplacé par James Ziegler fils, chef du 66e régiment, qui transforma l'orchestre en « bande » militaire (1836-38). Au programme d'un concert (6 avril 1837) figurait l'ouverture Le Calife de Bagdad de Boieldieu.

La direction de la Société changea assez fréquemment de mains. Ses directeurs musicaux furent Vincenzo Mazzocchi (1838-41) et Charles Sauvageau (1841-44); Ziegler fut de retour (1844-48) et James Ross lui succéda (1848-58). Vinrent ensuite un nommé Sprake durant l'été 1858, le père Sébastien Morel (1858-59), de nouveau Sprake (1859-61), Célestin Lavigueur (1861-65), Charles J. Millar (1865-67), de nouveau Lavigueur (1867-68), E. Rochette (1868-73), le père Georges Frazer (1873-75), Henry McKernan (v. 1875-82) et le père Thomas Marcoux (1882-84). Parmi ceux qui enseignèrent au séminaire à cette époque, on remarque Sauvageau (1841-49), Antoine Dessane (1849-50), Louis Sigismond Pfeiffer (1851-52) ainsi que Lavigueur durant 30 ans. Morel était venu d'Europe pour être o. m. c. à la cathédrale. Ross, Sprake et McKernan étaient chefs de musiques régimentaires et le troisième enseigna aussi l'anglais et la comptabilité au séminaire.

Joseph Vézina fut dir. mus. de 1884 à 1924 et effectua des changements radicaux. Pour que la Société puisse jouer lors des cérémonies du culte, il exclut les instruments à vent mais, en 1900, il réadmit les bois. Même si, à partir de 1914, l'ensemble n'était ni plus ni moins qu'une musique militaire, Vézina orienta peu à peu le répertoire vers des oeuvres classiques (Der Freischütz de Weber, Réminiscences des opéras de Verdi et Donizetti, etc.). Un rapport d'une réunion de la Société (1er juin 1897) décrivaient ainsi le répertoire joué jusque-là : « ... des pas redoublés, des galops, quelques valses, voilà à quoi se réduisait, à vrai dire, le programme de presque toutes les séances musicales ». L'abbé Pierre-Chrysologue Desrochers, prof. de musique au séminaire, euphonium dans la Société et répétiteur de celle-ci, devint peu à peu son dir., poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1947. Robert Talbot le remplaça durant quelque temps. Vers cette époque, la Société Sainte-Cécile commença à perdre peu à peu de sa popularité. L'abbé Marc Letarte (1947-50, 1951-60) et Edwin Bélanger (1950-51), professeur au séminaire durant 22 ans, prirent la relève mais, entre 1960 et 1962, l'ensemble fut laissé à lui-même. Le violoniste Claude Létourneau en fut le dernier dir. (1962-v. 1967). Avec lui prirent fin les activités de cette société, la plus ancienne du genre au Canada, les répétitions étant rendues impossibles à cause des fréquentes sorties des élèves.

Parmi les autres professeurs qui, à diverses époques, ont enseigné au séminaire, mentionnons A. Bégin, Ernest Gagnon (piano, orgue), Joseph-Alexandre Gilbert, Théodore Frédéric Molt, G. Raineri et M. Range. Edwin Bélanger, Émile Larochelle et Joseph Vézina sont parmi les élèves les plus connus de l'établissement.

La bibliothèque du séminaire possède une importante collection de partitions imprimées et manuscrites, entre autres des XVIIIe et XIXe siècles.