Afin de réduire les inégalités entre les classes, les socialistes réclament une redistribution du pouvoir en faveur de la classe ouvrière et au détriment des riches propriétaires. Ils encouragent les travailleurs à agir collectivement pour surmonter leur situation défavorable et préconisent une organisation économique directe (p. ex. la formation de syndicats, les protestations ouvrières et les grèves) et l'action politique (p. ex. la formation de partis socialistes et/ou travaillistes) afin de réorienter l'État, de sorte qu'il protège les travailleurs ordinaires au lieu de défendre le pouvoir d'un petit nombre.
Les premiers à employer le terme « socialisme » sont des socialistes utopistes du début du XIXe siècle comme Robert Owen, Charles Fourier et Saint-Simon. D'autres utilisent ce terme par la suite, notamment des communistes révolutionnaires comme Karl Marx et Friedrich Engels et des socialistes partisans du changement graduel comme le révisionniste Eduard Bernstein et les socialistes fabiens britanniques. Historiquement, le terme sert donc à décrire à la fois la gauche révolutionnaire et la gauche qui croit au changement graduel, ce qui crée beaucoup de confusion quant à son sens exact. La révolution russe de 1917 clarifie partiellement la question, car les deux traditions socialistes adoptent des appellations distinctes : les révolutionnaires se désignent sous le nom de « communistes » alors que l'aile non révolutionnaire adopte l'étiquette de « socialiste » ou « social-démocrate » (voir Démocratie Sociale).
Révolutionnaires ou non, les socialistes s'entendent sur la nécessité de limiter les excès de la propriété privée et veulent accroître la propriété publique. Ils jugent également que la planification de l'État est nécessaire pour régulariser les fluctuations désordonnées du marché capitaliste. Les socialistes conviennent aussi que la démocratie sociale et économique est un droit important pour rendre la société plus égalitaire. Les désaccords entre les socialistes révolutionnaires et les non-révolutionnaires portent sur le degré de propriété publique et de planification étatique nécessaires (historiquement, les communistes en préconisent un degré étendu, alors que les social-démocrates prônent une économie mixte) et sur les méthodes choisies pour obtenir le pouvoir politique (les communistes recourent à l'action révolutionnaire, les social-démocrates préfèrent les changements législatifs pacifiques). Somme toute, les divergences relatives aux moyens s'avèrent très importantes. Les socialistes pacifiques ou démocrates en viennent à se définir par opposition à la fois au capitalisme et au communisme.
Au fil des années, bon nombre de partis canadiens d'orientations diverses revendiquent l'étiquette socialiste, notamment le Parti socialiste du Canada (1904), le Social Democratic Party of Canada (1911), le Parti communiste du Canada (1921), la Co-operative Commonwealth Federation (CCF; 1932) et le Nouveau Parti démocrate (NPD; 1961). Au Canada, la tradition qui prédomine est celle du socialisme pacifique visant le changement graduel. Le document socialiste canadien le plus célèbre est probablement le Manifeste de Regina (1933), rédigé par le CCF pendant la crise capitaliste mondiale des années 30. Parmi les politiciens marquants du CCF et du NPD, citons J.S. Woodsworth, T.C. Douglas, M.J. Coldwell, David Lewis, Ed Broadbent et Alexa McDonough.
Le gouvernement de Tommy Douglas en Saskatchewan est le premier gouvernement socialiste en Amérique du Nord et le pionnier de l'assurance-maladie au Canada. Ces dernières années, la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, l'Ontario et le Yukon se sont dotés de gouvernements néo-démocrates. En cette fin de siècle, beaucoup de gens appartenant ou non au mouvement socialiste affirment qu'il est nécessaire de reformuler la doctrine socialiste. Ce besoin est affirmé dans les deux camps, révolutionnaire et non révolutionnaire. Les questions débattues sont notamment le rôle de l'État, la propriété publique, la mondialisation du capital, l'endettement intérieur et international, l'organisation nationale ou internationale des syndicats, les changements technologiques et l'avenir du travail. Il est évident que les débats sur la nature du socialisme se poursuivent et que l'idéologie continuera d'évoluer en conséquence.