Société chorale d'Ottawa/Ottawa Choral Society
Société chorale d'Ottawa/Ottawa Choral Society (Union). Nom de plusieurs choeurs d'Ottawa (Ottawa Choral Society 1865-?, Ottawa Choral Union 1874-?, Ottawa Choral Society 1875-?, Ottawa Choral Society 1897-1914, Ottawa Choral Union 1940-1957, Société chorale d'Ottawa 1957 - aujourd'hui).
1865-1957
La première Ottawa Choral Society est formée en 1865 par Herbert G.R. Fripp, organiste à la Christ Church et à l'église Saint Alban's, et codirecteur de l'Ottawa Musical Union. Un programme de 1866 montre que le groupe interprète des extraits d'opéras. La première Ottawa Choral Union est formée en 1874 sous la direction de Frederick W. Mills. La deuxième Ottawa Choral Society est peut-être la continuation ou la reconstitution de la première. Edward Fisher en est le chef de 1875 à 1879, alors qu'il s'installe à Toronto.
Une troisième société du même nom, qui est distincte de ses prédécesseurs, existe de 1897 à 1914. Elle est à l'origine le Schubert Choir de 75 voix, formé en 1894 par Frank M.S. Jenkins (voir Annie Jenkins) et dirigé parJ. Edgar Birch (1895-1897). Dans le but d'étudier et d'exécuter des œuvres chorales d'envergure, Birch remplace le Schubert Choir par la nouvelle Ottawa Choral Society, un ensemble deux fois plus nombreux, en 1987. Il en dirige le premier concert le 11 janvier 1898. Le répertoire de la société comporte les oratorios traditionnels de même que The Revenge de Stanford et Walpurgisnacht et Chant de louange de Mendelssohn. Birch prépare la société pour le Cycle des festivals de musique du Dominion du Canada de 1903 et en demeure le directeur jusqu'à la dissolution en 1914.
Si la deuxième Ottawa Choral Union (1940-1957) n'offre aucun lien identifiable avec ses prédécesseurs, elle n'en continue pas moins son activité après 1957 comme la quatrième Société chorale d'Ottawa. Constitué de chanteurs amateurs talentueux, le chœur est organisé à l'automne de 1940 afin de se produire au profit d'œuvres charitables en temps de guerre. La société présente son premier concert le 28 janvier 1941 sous la direction de son fondateur, W. Allister Crandall. Elle chante son premier oratorio, Le Messie de Haëndel, avec accompagnement d'orchestre en avril 1943. Le succès remporté lui fait adopter un programme annuel de trois oratorios. Frederick Karam assume la direction de l'union en 1955 et occupe 10 ans ce poste.
1957-1970
Après son changement de nom en 1957, le chœur présentw sa première émission à la radio de la SRC en 1959, Samson de Haendel. Karam est remplacé par Robert van Dine en 1965. Brian Law est nommé chef de l'ensemble en automne 1967 et, cette année-là, pour marquer le centenaire de la Confédération, dirige la société dans un programme d'œuvres canadiennes comprenant The Dance de Ridout, plusieurs chansons à parties de Fleming et Mass Three Four de Kenneth Campbell. L'œuvre de Campbell est commandée pour l'occasion. À partir du milieu des années 1970, la société fournit le noyau des chœurs utilisés pour les célébrations de la Journée du Canada, une activité qui mène à l'enregistrement de This is My Home / Chez nous partout (1991) avec l'Ottawa Regional Youth Choir, le Central Choir du conseil scolaire d'Ottawa et la Musique centrale des Forces armées canadiennes.
Années 1970-1980
La société commence à se produire au Centre national des arts en 1970. Son succès dans ce nouvel environnement aboutit à l'extension de sa saison, incluant de grandes œuvres chorales et orchestrales (Elijah, le Requiem de Verdi, The Dream of Gerontius, etc.). En mai 1977, la société, sous Brian Law, se joint aux Cantata Singers of Ottawa, aux Choristers de l'église anglicane Saint Matthew's, à un orchestre de chambre constitué de membres de l'Orchestre du Centre national des arts, et à l'Orchestre symphonique d'Ottawa pour une exécution du War Requiem de Britten. Il s'agit d'une une entreprise audacieuse mais non inusitée pour un chœur qui grandit en nombre (140 chanteurs), en compétence et en puissance.
Dans les années 1980, la Société chorale d'Ottawa continue de mettre au programme un mélange de grandes œuvres chorales et de pièces moins connues, souvent contemporaines. Ainsi, elle fait entendre à son public la Missa solemnis de Beethoven, The Whale de John Taverner, Five Tudor Portraits de Vaughan Williams, Carmina Burana de Carl Orff, Cantate pour une joie de Mercure et la scène du couronnement de Boris Godounov. Elle commande aussi des oeuvres telles que Love Songs for Spring Time de Paul Halley (1981). La saison de 1983 inclut un concert de musique canadienne pour chœur et cuivres. En 1982, l'ensemble de 150 voix se rend en Italie pour chanter Le Messie au Festival international de musique et d'architecture de L'Aquila. En 1989, il est invité en Espagne pour exécuter Lobgesang de Mendelssohn avec le Barcelona City Orchestra (auj. Barcelona Symphony), sous la direction de Franz-Paul Decker.
De 1990 à aujourd'hui
Les activités du chœur durant sa 50e saison anniversaire sont tournées à la fois vers le passé et l'avenir, alors qu'il honore ses traditions tout en encourageant la formation de jeunes chanteurs. Au cours de la saison, l'ensemble fait entendre, pour la première fois à Ottawa, le Requiem de Berlioz, avec quatre chœurs invités, une oeuvre commandée à Derek Holman, La Romance du vin (1991), et il chante la Missa gaia du Paul Winter Consort de New York avec ce groupe. Le choeur commande également des œuvres à un membre du Consort et ancien accompagnateur, Paul Halley. Ces grands concerts font intervenir des ensembles de jeunes chanteurs : l'Ottawa Regional Youth Choir et le Central Chamber Choir du conseil scolaire d'Ottawa lors du Requiem de Berlioz, et un chœur de 150 voix préparé par Barbara Clark, spécialement mis sur pied pour la Missa Gaia.
Directeur depuis longtemps, Brian Law, quitte son poste en 1991 pour continuer à diriger en Nouvelle-Zélande. En 1992, Law est remplacé par un professeur de l'Université McGill et chef de chœur pour l'Orchestre symphonique de Montréal, Iwan Edwards. La nomination d'Edwards marque le début d'une nouvelle ère pour le chœur. À la recherche d'un son agile plus discret et raffiné, Edwards agrandit le répertoire déjà exigeant du chœur pour inclure un plus grand nombre d'œuvres plus variées comprenant un accompagnement d'ensemble de chambre. Sous Edwards, la société entreprend une troisième tournée européenne en République Tchèque et en Allemagne en 1996 et, la même année, elle établit la série « Debut Performance » pour les lauréats des auditions annuelles de la Société chorale d'Ottawa destinées aux jeunes concertistes. Edwards quitte son poste en 1997 et est remplacé par le chef new-yorkais Daniel Gordon en 1998.
De retour en Europe en 2000, le chœur visite le pays de Galles et l'Irlande du Nord où il participe à une représentation remarquable diffusée à la télévision de la BBC d'A Child of Our Time de Michael Tippet avec l'Orchestre philharmonique de Belfast et l'Orchestre symphonique d'Ulster. En 2001, Iwan Edwards reprend le poste de directeur artistique et dirige le chœur pendant quatre saisons additionnelles. La saison 2004-2005 de la société est particulièrement mémorable à cause de ses interprétations de Berliner Messe d'Arvo Pärt, d'In Flanders Field de Michael Capon, d'In Remembrance d'Eleanor Daly et de From Darkness to Light de Ruth Watson Henderson pour les célébrations du souvenir du Musée canadien de la guerre ainsi que pour celle de l'oratorio Saul de Haëndel avec l'OCNA et Thirteen Strings et la première dans l'est du Canada de l'œuvre d'envergure de Christos Hatzis, Sepulcher of Life. L'œuvre de Hatzis nécessite un chœur de 180 voix et est commandée par la Société chorale d'Ottawa en collaboration avec le Chœur St-Laurent de Montréal, la Chorale Bach de Vancouver, les Richard Eaton Singers d'Edmonton. Iwan Edwards se retire une seconde fois en 2005 et est remplacé par Matthew Larkin.
La Société chorale d'Ottawa offre une saison annuelle de trois concerts et continue à se produire régulièrement avec l'Orchestre symphonique d'Ottawa, Thirteen Strings et l'OCNA.