Société multinationale
Une société multinationale est composée d'entreprises constituées ou non en sociétés, comprenant la société mère (ou maison mère) et ses filiales étrangères. La société mère et chacune des filiales sont établies en vertu des lois et des pratiques des pays où elles sont implantées. Les sociétés sont multinationales dans leur étendue géographique, mais non dans le sens où existerait une instance multinationale qui leur permettrait de fonctionner. Les multinationales se réorganisent de plus en plus en formant des alliances et des réseaux transfrontaliers. Il est donc difficile de déterminer leurs frontières et leur nationalité. De plus, ces sociétés ont recours aux technologies de l'information pour effectuer des opérations transfrontalières, que les gouvernements peuvent difficilement contrôler.
En 1994, parmi les 100 multinationales, autres que financières, classées d'après la valeur de leurs actifs, 32 ont des sociétés mères américaines et 19 des sociétés mères japonaises, 15 oeuvrent dans l'INDUSTRIE DE L'ÉLECTRONIQUE, 12 dans L'INDUSTRIE DE L'AUTOMOBILE et 11 dans L'INDUSTRIE PÉTROLIÈRE. Trois sociétés canadiennes figurent dans ce palmarès : The Thompson Corporation, LA COMPAGNIE SEAGRAM LIMITÉE et ALCAN ALUMINIUM LIMITÉE. Au Canada, on dénombre en tout 1 565 sièges sociaux (sur un total de 38 747 dans le monde) et 4 708 filiales de sociétés étrangères (sur un total mondial de 265 551). Au nombre des grandes sociétés installées au Canada, se trouvent les filiales de multinationales comme GENERAL MOTORS DU CANADA LIMITÉE, qui est une filiale de General Motors, quatrième société en importance dans le monde. Si les multinationales étrangères établissent des filiales au Canada, les multinationales canadiennes ouvrent aussi des filiales à l'étranger, et cette tendance est en progression depuis le milieu des années 80, surtout avec des investissements aux États-Unis.
Les multinationales font l'objet d'une surveillance, au Canada comme ailleurs, en raison de leur impact politique, culturel et social sur les pays d'accueil. Les pays moins développés disent qu'ils ont échangé leur indépendance politique contre une dépendance économique et culturelle. Sur le plan politique, on peut se demander dans quelle mesure les sociétés multinationales servent d'instrument de politique étrangère aux gouvernements des pays où leurs sièges sociaux sont installés. Sur le plan culturel, c'est la perte de l'identité nationale qui suscite de l'inquiétude.
Au Canada et ailleurs, l'hostilité envers les multinationales a été remplacée par des mesures visant à promouvoir l'afflux d'investissements directs étrangers. L'AGENCE D'EXAMEN DE L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER, créée par le gouvernement libéral de Trudeau en 1973, était habilitée à filtrer les acquisitions et les nouveaux investissements étrangers. En 1984, le gouvernement conservateur de Mulroney l'a remplacée par la Loi concernant l'investissement au Canada, avec pour mandat d'attirer les investissements étrangers. En 1996, des discussions sont en cours à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour en arriver à un Accord multilatéral sur l'investissement qui établirait un canevas international de règles régissant les multinationales.
Voir aussi INVESTISSEMENT ÉTRANGER; NATIONALISME ÉCONOMIQUE; INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS, GROUPE DE TRAVAIL SUR LES.