Article

Sound Symposium

Sound Symposium. Événement multidisciplinaire créé en 1983 à Saint-Jean, T.-N., sous la direction artistique de Don Wherry et le parrainage de l'Art Gallery de l'Université Memorial, à l'occasion du 400e anniversaire de la province.

Sound Symposium

Sound Symposium. Événement multidisciplinaire créé en 1983 à Saint-Jean, T.-N., sous la direction artistique de Don Wherry et le parrainage de l'Art Gallery de l'Université Memorial, à l'occasion du 400e anniversaire de la province. En 1984 puis tous les deux ans, le Sound Symposium, une « fête du son », allait rassembler musiciens, cinéastes, acteurs, danseurs et artistes visuels de l'environnement et du multimédias - arts du monde entier, traditionnels ou d'avant-garde. Les concerts, ateliers, projections et autres manifestations se sont tenus à l'Université Memorial, dans des galeries de la ville et des studios privés, ou encore en plein air, aux alentours de Saint-Jean. En 1990, seul le Festival international de musique actuelle de Victoriaville pouvait rivaliser d'audace avec ce symposium qui était devenu mondialement connu. Le premier festival (7-14 juillet 1983) rassembla près de 100 artistes, dont Émile Benoit, Figgy Duff, Fusion, le Jeff Johnston Trio, Gordon Monahan, R. Murray Schafer, Michael Snow et Gayle Young. On présenta A Nobleman's Wedding, « opéra folk » de Pamela Morgan (Figgy Duff), ainsi que Harbour Symphony. Cette dernière, ensemble de pièces écrites pour les sirènes et les cloches des navires du port de Saint-Jean, joué chaque jour à 12 h 30 (d'où son titre non officiel de « noon toot », ou « sirène de midi »), est l'exemple type de la volonté affichée par les organisateurs de transformer la ville en un « laboratoire audiovisuel » - laboratoire qui voit chaque jour apparaître une nouvelle oeuvre. Joe Carter et Paul Steffler composèrent la « symphonie » d'ouverture, tandis que Schafer, Wherry, Snow, David Keane, Alvin Lucier, Pauline Oliveros, Jean Piché, Yu Wakao et bien d'autres y ont ajouté des pièces.

D'autres projets ont mis à profit l'environnement : Circular Road (Robin MacKenzie; cornemuses, voix et océan; jouée en 1983), Sitelines (Joe Carter; cloches de navires, pleine lune, lampes de poche et avion à réaction; présentée dans le port en 1984), Aztec Dreams (Don Stein et Rick Roberts; quatre locomotives, orchestre de cornemuses, percussionnistes, etc.; zone ferroviaire du CN, 1986), « Long Aeolian Piano » (sculpture sonore de Gordon Monahan installée en 1988 au sommet de Signal Hill), Bells (Wherry; cor des Alpes, cloches d'église et sirènes de bateau; jouée en 1988), Le Porteur des peines du monde (Yves Sioui Durand; interprétée en 1988 par des autochtones canadiens, américains, boliviens et péruviens, près du lac Quidi Vidi) et Flume (Wherry; percussion, bois et danseur; jouée en 1990 au Flume Tank du College of Fisheries).

Schafer est venu plusieurs fois au Sound Symposium, tout comme Benoit, Figgy Duff, Johnston, Keane, Monahan, Young, Anita Best, Lori Clarke, Paul Dutton, George Morgan, Public Hearing, Dorman Ralph, Christina Smith, Casey Sokol, le Thomas Trio and the Red Albino, et Buddy Wassisname. On a pu voir aussi les Canadiens Raymond Gervais, Marvin Green, et John Oswald (1984); Kristi Allik, Bill Bissett, Mychael Danna et Tim Clement, l'Evergreen Club Gamelan Orchestra, Michele George, Bryan Highbloom, Eleanor James (qui joua Tantrika de Schafer, en première mondiale), Catherine Lewis, Fred Stone, les Throat Singers, et Wondeur Brass (1986); Martin Bartlett, Ellen Band, Elise Bédard, Peter Chin, Jean Derome et René Lussier, André Duchesne, Graeme Kirkland, Jon Loretan, Claude Ranger, Rawlins Cross, Bill Smith, Art Stoyles, et Hildegaard Westerkamp (1988); Sergio Barroso, Christopher Butterfield, Cymbali, Lisle Ellis, Four the Moment, Inter Le Lieu, Joseph Petric, David Prentice, Sound Pressure, Thomson Highway, le duo Richard Underhill et Tom Walsh, et Eric West et Heather Griffin (1990).

Les musiciens des É.-U. n'ont pas été en reste. Citons par exemple Jane Ira Bloom, Jay Clayton, Jerry Hunt, Richard Lerman, David Moss, et Pauline Oliveros (1986); Moss, Eugene Chadbourne, Alvin Lucier, et John King (1988); Marilyn Crispell, Tom Guralnick, Gerry Hemingway, Michael Peppe, et Susan Rawcliffe (1990). D'autres artistes vinrent de Belgique (Logos Duo, 1986), du Japon (Yu Wakao, 1986), de Grande-Bretagne (Trevor Wishart, 1986; Phil Minton et Roger Turner, 1990), de Gambie (Mammatongue, 1988), d'Allemagne (Cassiber, 1988; Die Audio Gruppe, 1990), du Brésil (Uakti, 1990), de Tchécoslovaquie (Iva Bittova, 1990) ou de France (Vivenza et Jacques Dudon, 1990).

La revue Musicworks et les organisateurs du festival ont produit diverses cassettes. Des documentaires ont été réalisés par Barbara Doran (Une symphonie du havre / A Harbour Symphony, symposium de 1988) et Fleeting Glimpse Productions (Alien Soundscapes, symposium de 1990). En 1991, la fondation Arthur and Beatrice Minden institua le prix Freddie Stone, qu'elle chargea les organisateurs de décerner aux musiciens faisant preuve « d'authenticité et d'innovation ». Lisle Ellis en fut le premier récipiendaire.

Don (Donald George) Wherry, percussionniste et compositeur (Hamilton, Ont., 3 juin 1935), étudia avec Art Cooper (de l'OS de Detroit). Il fut membre du TS (1961-73) et joua aussi avec les orchestres du CBC Festival, de la COC, du Ballet national et des Ten Centuries Concerts avant de s'installer en 1973 à Saint-Jean. Percussionniste solo de l'OS de Terre-Neuve, il y a travaillé aussi avec plusieurs troupes de théâtre et de danse. En 1976, il fut cofondateur (avec Paul Bendzsa et Mike Zagorski) de Fusion, une formation de musique nouvelle qui, durant la tournée canadienne qu'elle effectua en 1984 avec Jeff Johnston, Cathie Ferri et John Oswald, interpréta des extraits du programme du symposium de la même année. Outre Sitelines, Bells et Flume, Wherry a composé Mixtum (pour ensemble percussif) et des bandes sonores pour des oeuvres multimédias auxquelles collabora Frank LaPointe (The Pond, Birds). En 1987, il se mit à concevoir des sculptures sonores - par exemple Kaddy's Trash Guitar (1990), qui nécessite un canot en aluminum - puis s'intéressa au domaine des instruments « maison », ce qui l'amena à composer Basement Music (1990, pour ce genre d'« instruments ») ou encore 105 MM (1990, pour cinq obusiers).