Stephanie Dixon, C.M., nageuse (née le 10 février 1984 à Brampton, Ontario). Stephanie Dixon est une des athlètes paralympiques les plus médaillées au Canada. Elle a remporté dix-neuf médailles paralympiques (sept d’or, dix d’argent et deux de bronze), six médailles d’or aux Jeux parapanaméricains et dix médailles d’or aux championnats du monde de l’IPC. Elle a établi des records du monde dans neuf épreuves de nage en bassin long – dont certains à plusieurs reprises – et détient toujours le record du monde dans le 200 m dos femmes. Stephanie Dixon travaille comme entraîneuse depuis qu’elle a quitté la compétition en 2010. Elle a aussi été chef de mission d’Équipe Canada aux Jeux parapanaméricains de 2020. Elle a été intronisée dans le Panthéon des sports canadiens et reçue membre de l’Ordre du Canada.
Enfance et handicap
À sa naissance, Stephanie Dixon n’a pas de jambe ni de hanche du côté droit. Elle est également atteinte d’une condition médicale rare appelée omphalocèle, où certains organes saillent par le nombril à l’extérieur de l’abdomen. Ses parents sont Mark Dixon et feu Joanne MacDonald, décédée d’un cancer à l’âge de 60 ans. Stephanie Dixon a aussi un frère plus âgé, Matthew.
Alors qu’elle a 11 mois, Stephanie Dixon reçoit une jambe artificielle. Quand elle n’utilise pas sa prothèse, qui est très inconfortable, elle saute sur un seul pied ou utilise des béquilles. Elle prend des leçons de natation à l’âge de deux ans et devient immédiatement une passionnée de ce sport. Elle confiera un jour à CBC Sports : « Me sentant davantage comme une sirène que comme une personne, je me sentais libérée – physiquement, de ma jambe artificielle, et émotionnellement, de toute forme de limitation ou de jugement imposés. L’eau ne vous juge pas, elle n’a pas pitié de vous, ou ne vous facilite pas les choses parce que vous avez un handicap – des choses dont je faisais l’expérience chaque jour. J’étais libre d’être moi-même. Dans l’eau, j’ai trouvé la confiance en moi, ma propre estime en rapport avec mon corps non conventionnel. »
Stephanie Dixon apprend à marcher sur ses mains et à conduire une bicyclette. Elle excelle aussi au saut en hauteur, remportant la compétition de saut en hauteur de sa région en 7e et 8e années. L’école secondaire est éprouvante pour Stephanie. Ne voulant pas être étiquetée comme « handicapée », elle s’efforce de dissimuler sa particularité en portant sa prothèse le plus souvent possible.
Début de carrière en natation
Stephanie se lance en natation de compétition à l’âge de 12 ans. À 13 ans, elle affronte des athlètes ayant leur pleine capacité physique. À 14 ans, elle entre dans l’équipe nationale de natation paralympique du Canada, dans la classe S9 (pour les athlètes atteints de limitations sévères ou, comme dans le cas de Stephanie Dixon, à qui il manque une jambe).
Le premier accomplissement significatif de Stephanie Dixon est d’établir un record canadien dans le 100 m dos avec un temps de 1:21,69 alors qu’elle n’a que 13 ans, avant de remporter la médaille d’or aux Jeux d’été du Canada de 1997. Puis elle remporte une médaille d’or, une médaille d’argent et trois médailles de bronze aux Jeux du Canada de 1997.
À 13 ans, Stephanie Dixon remporte quatre médailles d’or aux United States National Championships for Swimmers with a Disability (championnat national de natation des États-Unis pour les personnes ayant un handicap) de 1997. L’année suivante, au Championnat national canadien junior de 1998 à Sherbrooke, Stephanie établit son premier record mondial avec un temps de 2:39,39 dans le 200 m dos femmes. Puis, aux Championnats provinciaux junior de l’Ontario, elle établit le record mondial de bassin court dans le 100 m dos femmes avec un temps de 1:13,87.
Toujours en 1998, Stephanie établit le record de natation en bassin long dans le 100 m dos femmes avec un temps de 1:14,46. Par la même occasion, elle remporte la médaille d’or aux Championnats internationaux du Comité international paralympique de 1998 à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. C’est la première des sept médailles, dont cinq médailles d’or, qu’elle remportera aux Championnats du monde, et l’un de ses deux records mondiaux, puisqu’elle fait en même temps partie de l’équipe canadienne qui établit le record mondial féminin dans le 4x100 m relais quatre nages femmes (5:22,18).
Jeux paralympiques de 2000
Avant les Jeux paralympiques de 2000 à Sydney, Stephanie domine les USA Disability Swimming Championships (championnats de natation pour personnes ayant un handicap) de 1999 à l’Université du Minnesota. Elle remporte sept médailles d’or et bat son propre record dans le 200 m dos femmes (2:30,24). Puis, aux essais paralympiques de natation de 2000 à Montréal, Stephanie établit deux autres records du monde dans le 100 m libre (1:07,93) et dans le 100 m dos femmes (1:11,06).
Aux Jeux paralympiques de 2000 à Sydney, à l’âge de 16 ans, Stephanie remporte cinq médailles d’or (100 m libre femmes, 400 m libre femmes, 100 m dos femmes, 4x100 m relais quatre nages femmes et 4x100 m relais libre femmes) et deux médailles d’argent (50 m libre femmes et 200 m individuel quatre nages). Elle établit des records mondiaux dans le 100 m libre (1:07,12), le 400 m libre (4:53,83) et le 100 m dos (1:11,04) et fait partie de l’équipe canadienne qui établit des records mondiaux dans le 4x100 m relais quatre nages femmes (5:07,56) et le 4x100 m relais libre femmes (4:38,01).
Nouveaux records du monde
Après ses succès aux Jeux paralympiques de Sydney, Stephanie Dixon bat deux de ses propres records mondiaux dans des rencontres en Ontario en l’espace de 10 jours. Le 1er juin 2001, elle obtient un temps de 2:29,09 dans le 200 m dos femmes, puis elle enregistre un temps de 1:10,49 dans le 100 m dos femmes le 10 juin 2001. Elle remporte sept autres médailles d’or aux USA Swimming Disability Championships de 2001.
En 2002, Stephanie Dixon connaît ses plus grands succès aux Essais des Jeux du Commonwealth à Winnipeg, où elle établit des records du monde dans le 50 m libre femmes (30,74 secondes) et le 100 m libre femmes (1:05,23). Aux Jeux du Commonwealth de 2002 à Manchester, elle remporte des médailles d’argent dans le 50 m libre femmes et le 100 m libre femmes. Elle remporte aussi quatre médailles aux Championnats mondiaux de l’IPC 2002 à Mar del Plata, Argentine, et établit un record mondial dans le 400 m libre femmes avec un temps de 4:52,20.
Jeux paralympiques de 2004
Peu avant les Jeux paralympiques d’Athènes, Stephanie Dixon déménage en Colombie-Britannique et étudie de 2003 à 2007 à l’Université de Victoria où elle obtient un diplôme en psychologie. Elle se joint à Pacific Coast Swimming et s’entraîne également à l’université.
Stephanie Dixon établit deux nouveaux records du monde avant Athènes, dans le 100 m dos femmes aux Essais olympiques et paralympiques canadiens de 2004 à Toronto (1:10,12) et dans le 400 m individuel quatre nages au Grand Prix des États-Unis (5:53,78). En général, les temps de Stephanie Dixon sont suffisamment bons pour se qualifier dans les standards universitaires canadiens pour les athlètes ayant leurs pleines capacités physiques. En 2004, elle est nommée athlète féminine de l’année de l’Université de Victoria pour la première de deux années consécutives.
Aux Jeux paralympiques de 2004 à Athènes, Stephanie Dixon remporte huit autres médailles (une d’or, six d’argent et une de bronze). Elle obtient sa médaille d’or dans le 100 m dos femmes, où elle réduit son propre record de 0,11 secondes avec un temps de 1:10,01. Ses six médailles d’argent sont remportées dans le 100 m libre, le 400 m libre, le 100 m papillon, le 200 m individuel quatre nages, le 4x100 m relais libre et le 4x100 m relais quatre nages. Elle remporte le bronze dans le 50 m libre femmes.
Jeux paralympiques 2008
Dans son dernier cycle paralympique complet, durant l’année civile 2005, Stephanie Dixon bat à deux reprises le record du monde dans le 200 m dos femmes, la première fois aux Championnats senior de Colombie-Britannique de 2005 à Vancouver (2:29,01) et la deuxième fois, aux Club Nationals de 2005 à Winnipeg, où elle établit le record mondial actuel avec un temps de 2:28,29.
Aux Championnats mondiaux de l’IPC de 2006 à Durban, en Afrique du Sud, Stephanie Dixon remporte sept médailles (une d’or et six d’argent) et établit à nouveau le record mondial dans le 100 m dos femmes (1:09,62). Aux Jeux parapanaméricains de 2007 à Rio de Janeiro, elle remporte six médailles d’or.
Dans ses derniers Jeux paralympiques, en 2008 à Beijing, Stephanie Dixon remporte quatre nouvelles médailles. Elle remporte l’or en établissant un record du monde avec un temps de 1:09,30 dans le 100 m dos, obtient des médailles d’argent dans le 200 m individuel quatre nages et le 400 m libre femmes, et le bronze dans le 100 m libre femmes.
Après Beijing, Stephanie Dixon établit trois autres records du monde, dans le 50 m dos femmes (33,93) aux championnats Can-Am de paranatation de 2009 à Edmonton et dans le 100 m dos femmes (1:07,83) et le 400 m libre femmes (4:38,84) aux Championnats du monde de natation en bassin court de l’IPC de 2009. En 2010, Stephanie Dixon participe à sa dernière compétition, les Championnats du monde de l’IPC de 2010, où elle remporte le bronze dans le 100 m dos femmes.
Carrière après la compétition
En 2011, Stephanie déménage au Yukon pour devenir entraîneuse en chef du Whitehorse Glacier Bears Swim Club. Après avoir passé deux ans avec les Glacier Bears, elle reste au Yukon, lance sa propre entreprise d’entraînement et demeure active au sein du programme Jumpstart de Canadian Tire et en tant qu’ambassadrice de Right to Play. Au cours de la dernière décennie, Stephanie Dixon est animatrice radio lors d’épreuves internationales. Elle est aussi chef de mission pour le Canada aux Jeux parapanaméricains de 2019 à Lima puis aux Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo.
Distinctions
Stephanie Dixon a été intronisée dans le temple de la renommée de Brampton en 2015, le Temple de la renommée du sport de l’Université de Victoria en 2016 et dans le Panthéon des sports canadiens en 2016. Elle a été reçue membre de l’Ordre du Canada en 2017.