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The Band

The Band. Groupe rock, populaire sur le plan international à la fin des années 1960 et durant les années 1970. D'abord connu sous le nom de The Hawks, il fut formé à partir d'un groupe des É.-U. venu en Ontario en 1958 à l'invitation de Ronnie Hawkins.

The Band

The Band. Groupe rock, populaire sur le plan international à la fin des années 1960 et durant les années 1970. D'abord connu sous le nom de The Hawks, il fut formé à partir d'un groupe des É.-U. venu en Ontario en 1958 à l'invitation de Ronnie Hawkins. Les membres du groupe original, à l'exception du batteur Levon Helm (Marvell, Ark., 26 mai 1935), furent graduellement remplacés par des musiciens nés en Ontario : Robbie Robertson, guitare, Rick Danko, guitare basse (Simcoe, près Hamilton, 29 décembre 1942), Garth Hudson, orgue (London, 2 août 1937), et Richard Manuel, piano (Stratford, 3 avril 1943 - Winter Park, Fl., 4 mars 1986). Sous le nom de The Hawks, ils travaillèrent avec Hawkins à Toronto et en tournée au début des années 1960, leur style blues-rock expressif influençant plusieurs autres formations canadiennes dont Luke and the Apostles, Mandala et Sparrow (Steppenwolf). Après avoir quitté Hawkins, le groupe continua à se produire dans le sud de l'Ontario et, sous le nom de Levon and the Hawks ou des Canadian Squires, enregistra quelques 45t. chez Ware et Atco, dont la chanson de Robertson « The Stones That I Throw (Will Free All Men) » qui eut un certain succès au Canada. En 1965, le groupe se fixa aux É.-U. où, sous le nom de The Crackers, il devint l'accompagnateur de Bob Dylan durant sa période de transition du folk au rock. Le groupe, sans Helm, voyagea alors avec Dylan à travers les États-Unis, l'Europe, l'Australie et l'Asie en 1965 et 1966, faisant des apparitions controversées au Newport Folk Festival, Newport, R.I., et à l'Albert Hall de Londres. Ils se retirèrent ensuite dans une quasi réclusion à Woodstock, N.Y. (1966-68). Cette dernière période fut très importante dans l'évolution de leur propre style. Tout en continuant à faire des tournées avec Dylan jusqu'en 1974, ils mirent sur le marché en 1968 leur premier micr., Music From Big Pink, et firent leurs « débuts » comme The Band en 1969, à la Winterland Ballroom de San Francisco. La popularité de The Band s'accrut grâce à ses micr. subséquents, bien qu'une série de 45t. ait aussi connu un certain succès : « The Weight » (1968), « Up on Cripple Creek » (1969), « Rag Mama Rag » (1970), « The Shape I'm In » et « Life Is a Carnival » (1971), « Don't Do It » (1972) et « Ain't Got No Home »(1973). Parmi d'autres chansons populaires associées au groupe figurent « We Can Talk About It Now » et « The Night They Drove Old Dixie Down » (dont une version par Joan Baez fut un 45t. à succès en 1971), « Stage Fright » et « Chest Fever ». Établi à Woodstock jusqu'en 1974 et, par la suite, à Los Angeles, The Band se produisit à travers l'Amérique du Nord et l'Europe en plus de participer aux plus grands festivals rock du moment, dont Woodstock, N.Y. (1969), l'île de Wight (1970) et Watkins Glen, N.Y. (1973). Au Canada, il prit part au Toronto Pop Festival (Varsity Stadium, 1969), à deux tournées transcanadiennes en 1970, à la CNE de 1976 et à plusieurs concerts avec Dylan. The Band donna son dernier concert (« The Last Waltz ») le 25 novembre 1976 à la Winterland Ballroom, avec Hawkins, Dylan et plusieurs autres vedettes de rock dont Joni Mitchell et Neil Young. (Un film et un enregistrement de ce concert parurent en 1978.)

Conséquence possible de son association avec Hawkins et Dylan, The Band assuma une identité essentiellement américaine - plus marquée que celle qu'entretenaient la plupart des groupes des É.-U. - au point qu'il fit le sujet d'un chapitre de Mystery Train (« Images of America in Rock 'n' Roll ») signé par le critique amér. Greil Marcus. Des chansons de la même époque comme « We Can Talk About It Now » ou « Acadian driftwood » reflètent cependant les sentiments des Canadiens expatriés. The Band s'inspira des nombreux genres de musique populaire aux É.-U. pour créer « un style unique, cohérent - des voix élevées qui se lamentent, des rythmes haletants et bizarres... une instrumentation inusitée et des harmonies imprévisibles n'ayant ni la beauté apprêtée ni le son strident recherchés par la plupart des groupes quand ils unissent leurs voix » (The Sound of the City de Charlie Gillet, New York 1972). Tous les membres chantaient - Danko, Helm et Manuel étaient les solistes de The Band - et chacun en était venu à jouer de plusieurs instruments, dotant The Band d'un saxophoniste (Hudson), d'un violoniste (Danko), de deux batteurs (Helm, Manuel) et de divers guitaristes, tous utilisés sous la direction de Robertson avec un sens délibéré de l'atténuation à l'opposé des excès de la musique rock de l'époque.

Après « The Last Waltz », Helm et Danko commencèrent à faire des tournées avec leurs propres groupes mais divers membres de The Band continuèrent à collaborer aux projets des uns ou des autres. Le groupe se réunit, sans Robertson, pour donner des concerts en 1983; ils poursuivirent par une série de tournées. Au cours de l'une d'elles, Manuel se suicida (1986) et Robertson se joignit au reste du groupe à New York pour un concert à sa mémoire. À l'occasion de l'admission de The Band au Juno Hall of Fame en 1989, Robertson, Danko et Hudson se produisirent avec Blue Rodeo lors de la cérémonie de remise des récompenses.

Bien que le groupe, sous sa nouvelle forme, n'ait pas enregistré dans les années 1980, il a maintenu un certain niveau de popularité. Le fait qu'il ait été invité à faire partie des nombreuses étoiles de The Wall, produit par Roger Waters le 21 juillet 1990 à Berlin et visionné par environ un milliard de personnes, témoigne de l'estime que le milieu lui portait encore.