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Bill Wilson

Bill Wilson (Hemas Kla-Lee-Lee-Kla), chef héréditaire kwakiutl (Kwakwaka’wackw), politicien, administrateur (né en 1944 à Comox en Colombie-Britannique; décédé le 24 janvier 2025). Théoricien de premier plan de la politique autochtone en Colombie-Britannique, Bill Wilson a joué un rôle influent dans le succès d’une proposition visant à amender la Loi constitutionnelle de 1982 afin d’y inscrire les droits des Autochtones. Il était le père de Jody Wilson-Raybould, ancienne membre du Cabinet du gouvernement de Justin Trudeau (2015-2019).

Bill Wilson

Jeunesse et éducation

Bill Wilson naît dans une famille de Kwakiutl. Sa mère, Puugladee (également connue sous le nom d’Ethel ou d’Effery), est l’aînée d’un chef héréditaire qui est également un hamatsa, un poste de très haut rang dans la culture des Kwakiutl. Son père, Charlie Wilson, est l’aîné d’une famille de six enfants, et il travaille avec diligence toute sa vie pour soutenir sa famille nombreuse.

Bill Wilson est diplômé de l’Université de Victoria (baccalauréat ès arts, 1970) et de l’Université de la Colombie-Britannique (baccalauréat en droit, 1973), et il devient la deuxième personne autochtone à être diplômée de la faculté de droit de l’Université de la Colombie-Britannique. Alfred Scow, son cousin, est le premier Autochtone à obtenir un diplôme de la faculté de droit en 1961. Bill Wilson salue l’importance des réalisations d’Alfred Scow, qui devient le premier avocat autochtone de la Colombie-Britannique et le premier juge autochtone à être nommé à la Cour provinciale de la Colombie-Britannique (1971-1992).

Carrière politique

Bill Wilson est déjà activement impliqué dans des organismes de défense des droits autochtones lorsqu’il commence à étudier à la faculté de droit. Entre 1970 et 1973, il occupe le poste de président du Union of British Columbia Indian Chiefs (UBCIC). Durant sa troisième année d’étude à la faculté de droit, Bill Wilson est directeur responsable des titres autochtones et des revendications territoriales pour la BC Association of Non-Status Indians (BCANSI). Tout en s’impliquant dans ces deux organismes, Bill Wilson plaide pour une réduction de leurs rôles en faveur d’un retour à l’unité de tous les peuples autochtones au niveau des bandes traditionnelles. Il devient président fondateur de United Native Nations (1976-1981), la BCANSI renommée, qui cherche à obtenir le soutien de tous les peuples autochtones de la Colombie-Britannique et qui encourage le développement politique des bandes.

De 1982 à 1983, Bill Wilson est vice-président du Conseil national des autochtones du Canada (maintenant le Congrès des Peuples autochtones), et il devient reconnu à l’échelle nationale en tant que porte-parole de cet organisme lors de la Conférence des premiers ministres de 1983. En mars de cette même année, Bill Wilson et d’autres dirigeants autochtones rencontrent le premier ministre Pierre Elliot Trudeau et ils parviennent à négocier avec succès un amendement à la Constitution du Canada. L’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 confirme par la suite le titre des Autochtones sur les territoires traditionnels, leurs droits issus des traités et l’égalité des femmes autochtones.

En 1988, Bill Wilson aide à fonder le BC First Nations Congress et il en est élu président. Le but de ce congrès est d’aider à coordonner les négociations et le règlement des revendications territoriales. En 1990, l’organisme est renommé Sommet des Premières nations, et ses dirigeants rencontrent le premier ministre Brian Mulroney pour discuter des questions liées aux revendications territoriales. En décembre de cette année-là, le BC Land Claims Task Force est créé. En 1992, Bill Wilson, Brian Mulroney et Mike Harcourt, premier ministre de la Colombie-Britannique, signent une entente pour créer la Commission des traités de la Colombie-Britannique, un organisme qui existe toujours.

Bill Wilson retourne éventuellement dans sa propre nation Kwakiutl pour devenir coordinateur du conseil tribal de Musgamagw. Il devient également un hamatsa, et il se voit attribuer le nom de son grand-père maternel : Hemas Kla-Lee-Lee-Kla.

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