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Annette Saint-Pierre

Annette Saint-Pierre, auteure, éditrice (née en 1925 à Saint-Germain, au Québec).

Annette Saint-Pierre, auteure, éditrice (née en 1925 à Saint-Germain, au Québec). Elle effectue ses études dans les établissements religieux de Saint-Hyacinthe et obtient un brevet d'enseignement en 1950. En 1969, alors étudiante en Lettres à l'U. d'Ottawa (Ont.), elle rencontre l'écrivain Gabrielle Roy qui la confirme dans sa vocation littéraire et à qui elle consacre sa maîtrise, Gabrielle Roy sous le signe du rêve (éd. des Plaines, 1975), une sensible et rigoureuse étude des symboles de son œuvre. Après l'obtention de son doctorat pour une thèse intitulée Le rideau se lève au Manitoba (des Plaines, 1980), essai fourmillant de détails érudits, d'anecdotes et d'études sur le théâtre de l'Ouest, elle devient professeure au Collège universitaire de Saint-Boniface (Man.), où elle inaugure le premier cours de littérature canadienne-française (1970).

Pionnière de l'histoire de la littérature de l'Ouest, elle fonde successivement, dans la même ville, les Éditions du Blé (en partenariat, 1974), le Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest (CEFCO, 1978), destiné à réunir des chercheurs de tous horizons, les Éditions des Plaines (1979), puis le Bulletin du CEFCO (devenu, en 1989, Les Cahiers franco-canadiens de l'Ouest). Parallèlement, elle poursuit sa propre œuvre littéraire: articles, conférences, romans (La fille bègue, 1982; Sans bon sang, 1987; Coups de vent, 1990; Faut placer l'père, 1997), recueils de chroniques (Le Manitoba au cœur de l'Amérique, 1992; De fil en aiguille au Manitoba, 1995), essais, anthologies (Répertoire de la littérature de l'Ouest canadien, 1984), etc., qui l'imposent comme l'un des écrivains les plus marquants de l'Ouest du XXe s. Membre de l'Ordre des Francophones de l'Amérique du Nord (1985), elle a reçu la médaille d'honneur du Conseil de la vie française en Amérique (1987), ainsi qu'un doctorat honoris causa de l'Université du Manitoba (1992).

Figure de proue de l'élite culturelle franco-manitobaine, cette grande dame œuvre depuis toujours, avec un rare désintéressement, à la promotion des Lettres de l'Ouest qu'elle a contribué à faire rayonner au Québec, en France et aux États-Unis. « Metteure en scène » de drames humains et sociaux, elle excelle à peindre, dans ses romans, des atmosphères lourdes de malaise et de sourde révolte, révélant des aspects insoupçonnés de l'Ouest. À l'image de son héroïne, La fille bègue, elle symbolise le combat de la minorité franco-manitobaine pour la survie de sa langue et de sa dignité.