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Aurélie Rivard

Aurélie Rivard, nageuse (née le 14 mai 1996, à St‑Jean‑sur‑Richelieu, au Québec). L’une des meilleures para‑athlètes au Canada, Aurélie Rivard a remporté 10 médailles paralympiques (cinq d’or, trois d’argent et deux de bronze), 14 médailles aux Championnats internationaux paralympiques du monde de natation et 7 médailles aux Jeux parapanaméricains de 2015. Elle n’a cessé d’établir des nouveaux records du monde sur 50 m, 100 m, 200 m et 400 m nage libre. Elle a été nommée paranageuse de l’année de Natation Canada, en 2014, 2015, 2016 et 2019, et a été la porte‑drapeau du Canada, lors des cérémonies de clôture des Jeux paralympiques d’été de 2020. CBC News l’a qualifiée de « reine incontestée des Jeux paralympiques de Tokyo ».

Enfance et famille

Aurélie Rivard, fille de Nadine Galipeau et André Rivard, naît avec une symbrachydactylie modérée (une main sous‑développée, sans doigts et avec seulement une partie du pouce). Elle a une sœur jumelle, Charlotte, née sans handicap physique. Le père d’Aurélie a joué, comme gardien de but, avec les Chevaliers de Longueuil de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, en 1984‑1985.

Aurélie Rivard commence à nager à l’âge de 3 ans et débute la compétition en natation, à 11 ans. Enfant, elle souhaite apprendre à nager, parce qu’elle veut être maître‑nageuse. Cependant, le succès d’Aurélie n’a pas été facile; au début, elle rate deux ou trois niveaux.

Adolescente, elle n’est pas épargnée par l’intimidation : elle a, plus tard, admis qu’elle souffrait, alors, de timidité, d’attaques de panique et d’un trouble de l’alimentation. En 2019, elle déclare à Radio‑Canada : « […] quand je vivais tout ça enfant, l’une des choses dont j’avais le plus besoin, c’était d’avoir quelqu’un qui me comprenne. J’avais beaucoup de mal à en parler. Ce n’est vraiment pas une période que j’aime évoquer. »

Dans une vidéo de Sport Canada, traduite par la Presse canadienne, elle explique l’importance de la natation dans sa vie :

« Le jour où je me suis autorisée à me libérer des difficultés que je vivais, j’ai décidé de me concentrer sur la natation. Quand je me présentais à l’entraînement, je ne m’intéressais à rien de ce qui se passait d’autre. D’une certaine façon, cela a façonné ma personnalité et mon identité actuelles, en tant que personne et en tant qu’athlète. Je ne pense pas que, sans la natation, j’aurais eu cette force de caractère; donc, je crois que oui, le sport peut sauver des vies. »

Cependant, même à la natation elle subit de l’intimidation. Selon Teddy Katz de CBC Sports, Aurélie est traitée de « prune » et un jour l’une de ses coéquipières jette une bouteille d’eau dans sa direction. À ce moment‑là, elle réalise que, pour mettre fin à tout ce harcèlement, elle va devoir se battre. Elle ramasse alors la bouteille d’eau et la jette vers sa coéquipière, la frappant au visage. Elle explique : « Ce jour-là a changé ma vie! »

Natation en compétition

Aurélie Rivard découvre qu’elle aime la natation, lorsqu’elle commence la compétition. Elle a 12 ans, lors de sa première compétition notable, une manifestation sportive organisée à Saint-Hubert, au Québec. Elle termine deuxième du 50 m dos, dans la catégorie des 11‑12 ans, avec un temps de 44,8 sec. En juillet 2009, elle goûte pour la première fois à une certaine forme de mainmise sur ses rivales, lors d’une manifestation organisée à Montréal, par groupe d’âge, au cours de laquelle elle décroche six médailles d’or et une d’argent. Elle bat, à cette occasion, son record personnel sur 50 m papillon, dans un temps de 42,56 sec.

Compétitions internationales, 2010 à 2015

En mars 2010, Aurélie Rivard participe à sa première manifestation sportive internationale, à l’occasion des Championnats paralympiques de printemps Can‑Am, à San Antonio, au Texas. À cette occasion, elle glane trois médailles, dont l’or au 100 m brasse.

Faisant désormais preuve d’une confiance accrue sur les longues distances, Aurélie Rivard remporte sa première médaille paralympique aux Jeux paralympiques d’été de 2012, à Londres. Elle termine deuxième du 400 m nage libre dans la classe S10. Non seulement elle remporte sa première médaille paralympique à l’âge de 16 ans, mais, en 4 min 36,46 sec, elle bat, de plus de 37 secondes, le temps de 5 min 13,72 sec qu’elle avait réalisé aux Championnats du Québec 2010, à La salle.

Aux Championnats du monde du CIP de 2013, à Montréal, Aurélie Rivard repart avec cinq médailles (trois d’argent et deux de bronze), soit la moisson de médailles la plus importante réalisée par un nageur canadien ou une nageuse canadienne à l’occasion de cette compétition.

Aux jeux du Commonwealth 2014 (qui, contrairement aux Jeux olympiques, comprennent des épreuves pour para‑athlètes) à Glasgow, en Écosse, Aurélie Rivard décroche une médaille de bronze au 200 m quatre nages individuel dans la classe SM10. En 2015, elle retourne à Glasgow pour les Championnats du monde de natation du CIP, qui la voient mettre la main sur quatre médailles supplémentaires, dont l’or aux épreuves du 50 m et du 400 m nage libre.

Aurélie Rivard revient au Canada pour participer aux Jeux parapanaméricains de 2015, organisés à Toronto. À cette occasion, elle établit un record du monde sur 100 m libre, dans la classe S10, avec un temps de 59,17 sec, finissant la compétition avec, à son actif, six médailles d’or et une d’argent.

Jeux paralympiques d’été 2016

Aux Jeux paralympiques d’été 2016, à Rio de Janeiro, Aurélie Rivard domine les épreuves nage libre, dans la classe S10, qui regroupe les athlètes ayant un handicap moteur léger (la classe S1 correspond à un handicap physique très lourd, les classes 11 à 13 accueillant des athlètes présentant différentes gravités de déficience visuelle et la classe 14 correspondant aux déficiences intellectuelles). Lors de ces jeux, elle remporte des médailles d’or aux épreuves du 50 m, du 100 m et du 400 m nage libre. Elle établit également deux records du monde : au 50 m nage libre, en un temps de 27,37 sec, et au 400 m nage libre, en 4 min 29,96 sec. Elle termine aussi deuxième, avec, à la clé, une médaille d’argent, au 200 m quatre nages individuel. Elle est nommée porte‑drapeau du Canada pour les cérémonies de clôture.


Compétitions internationales, 2017 à 2020

Le 6 juillet 2017, Aurélie Rivard bat le record du monde du 200 m nage libre, en 2 min 10,98 sec, lors d’une épreuve de la Série mondiale de paranatation, à Berlin, en Allemagne. Elle revient à Berlin, toujours dans le cadre de la Série mondiale de paranatation, l’année suivante, battant, à deux reprises, son propre record du monde en 2 min 10,57 sec, lors des séries, et en 2 min 8,64 sec, en finale.

Aux Jeux du Commonwealth de 2018, à Gold Coast, en Australie, Aurélie Rivard décroche l’argent au 200 m quatre nages individuel, dans la classe S10. Toujours en 2018, elle remporte trois médailles d’or aux Championnats panpacifiques de paranatation, à Cairns, en Australie, se classant première aux 50 m, 100 m et 400 m nage libre, battant, dans cette dernière épreuve, son propre record du monde, dans un temps de 4 min 29,27 sec.

Aux Championnats du monde de natation du CIP 2019, à Londres, la dernière grande compétition internationale avant les Jeux paralympiques d’été de 2020, Aurélie Rivard décroche cinq autres médailles, dont l’or aux 50 m et 100 m nage libre.

Jeux paralympiques d’été 2020

À l’approche des Jeux paralympiques d’été à Tokyo (reportés à 2021 en raison de la pandémie de COVID‑19), Aurélie Rivard se présente, encore une fois, comme une sérieuse prétendante à une médaille, dans de nombreuses disciplines. Elle y décroche finalement cinq médailles, faisant ainsi grimper sa moisson de médailles aux Jeux paralympiques à un total de dix. Dans la classe S10, elle termine première au 100 m et au 400 m nage libre et deuxième au 100 m dos, remportant également le bronze au 50 m nage libre et au relais 4 x 100 m. Une nouvelle fois, ses médailles d’or sont accompagnées de records du monde : 58,14 sec au 100 m et 4 min 24,08 sec au 400 m. Après les Jeux, CBC News la qualifie de « reine incontestée des Jeux paralympiques de Tokyo ».

Voir aussi Les para‑athlètes de haut niveau; Le Canada aux Jeux paralympiques