Ausma Malik, maire adjointe de Toronto, conseillère municipale, leader civique (née en 1983 ou en 1984). Depuis 2022, Ausma Malik est conseillère municipale du quartier 10, soit Spadina-Fort York. Elle est probablement la première femme musulmane portant le hijab à être élue à une fonction publique au Canada. En août 2023, la mairesse de Toronto Olivia Chow a nommé Ausma Malik première adjointe à la mairesse de Toronto, ainsi que mairesse adjointe de Toronto et de East York (voir York). Ausma Malik est devenue la principale adjointe d’Olivia Chow, avec le pouvoir officiel d’agir au nom de la mairesse si nécessaire. Elle est également vice-présidente du comité exécutif. En tant que conseillère municipale, elle a milité en faveur de logements abordables et accessibles et de l’amélioration des transports en commun. Elle a également contesté le projet de réaménagement de la Place de l’Ontario.
Cet article a ete redige en collaboration avec le Museum of Toronto.

Activisme étudiant
Les parents d’Ausma Malik sont des immigrants pakistanais, et elle grandit à Mississauga en Ontario. Elle est la troisième d’une famille de quatre enfants. (Voir Canadiens de l’Asie du Sud.)
Ausma Malik étudie au St. Michael’s College de l’Université de Toronto. Elle obtient ensuite un baccalauréat ès arts avec une majeure en études internationales et une double mineure en histoire et en sciences politiques. Durant ses études universitaires, elle s’implique activement au sein de l’Association des étudiants en sciences politiques. Cette expérience éveille chez elle un intérêt plus profond pour l’activisme universitaire et le leadership étudiant. Elle participe ensuite à diverses initiatives de justice sociale. Celles-ci sont axées notamment sur l’égalité des sexes et l’équité raciale (voir aussi Équité des genres; Racisme), la justice environnementale (voir aussi Racisme environnemental au Canada) et le droit à l’éducation.
En 2006, Ausma Malik participe à une manifestation devant le consulat des États-Unis à Toronto. Elle exhorte personnellement le premier ministre Stephen Harper à faire appel à un cessez-le-feu en réponse aux frappes aériennes israéliennes et aux pertes civiles au Liban.
En 2007, elle collabore avec le Groupe de travail sur les besoins des étudiants musulmans de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. Le rapport met en lumière la discrimination systémique dont les étudiants musulmans sont victimes sur les campus. Cette discrimination comprend un accès insuffisant aux espaces de prière, des options alimentaires limitées et un manque général d’accommodements pour les croyances religieuses. (Voir aussi Islamophobie au Canada.)
Carrière en politique
La carrière politique d’Ausma Malik commence en 2014, lorsqu’elle est élue administratrice du Conseil scolaire du district de Toronto (TDSB). Elle devient ainsi la première femme musulmane portant le hijab à être élue à une fonction publique au Canada. Durant sa campagne, elle est victime de diffamation islamophobe. Certaines personnes l’associent faussement au terrorisme et au militantisme armé.
Pendant son mandat d’administratrice scolaire, Ausma Malik milite pour le développement de la Jean Lumb Public School. (Voir Jean Lumb.) Cette école devient la première école publique à être construite dans le centre-ville de Toronto depuis plus de deux décennies. Ausma Malik milite également pour la construction d’un centre communautaire adjacent à l’école.
De 2016 à 2022, Ausma Malik est directrice du plaidoyer et de l’organisation pour la Fondation Atkinson. Elle milite en faveur de pratiques de travail équitables, dont un salaire minimum plus élevé et des congés de maladie payés.
En 2018, Ausma Malik a l’intention de se présenter aux élections municipales de Toronto. Cependant, au cours de cette année électorale, le gouvernement provincial de Doug Ford, le premier ministre de l’Ontario, réduit le nombre de quartiers du conseil municipal de Toronto de 47 à 25. Cette mesure élimine le quartier dans lequel Ausma Malik avait l’intention de se présenter (Trinity-Spadina). Elle se retire de la course, mais elle retourne à la politique municipale en 2022.
En 2022, Ausma Malik est élue conseillère municipale du quartier 10, soit Spadina-Fort York, avec 36,6 % des votes. Elle devient également la première femme musulmane portant le hijab à être élue au conseil.
Un an plus tard, la mairesse Olivia Chow nomme Ausma Malik première adjointe à la mairesse et adjointe à la mairesse de Toronto et de East York. Ausma Malik devient l’adjointe générale d’Olivia Chow.
Enjeux importants en tant que conseillère municipale
En tant que conseillère municipale, Ausma Malik défend des enjeux clés comme le logement abordable, l’amélioration des transports en commun et la lutte contre le projet de réaménagement de la Place de l’Ontario.
Elle espère résoudre la crise du logement à Toronto en priorisant l’équité, l’abordabilité et la protection des locataires. Parmi ses projets figurent la création de nouveaux logements et de logements locatifs abordables, ainsi que la création de logements à loyer contrôlé. Elle plaide également en faveur d’un règlement municipal contre les « rénovictions » afin de protéger les locataires contre les expulsions illégales en raison de rénovations. Ausma Malik réclame davantage de financement et de soutien de la part des gouvernements provincial et fédéral. Elle milite également en faveur d’un zonage inclusif afin de garantir que les promoteurs immobiliers incluent des logements abordables dans leurs nouveaux projets.
Ausma Malik soutient des initiatives visant à améliorer les transports en commun sur la rue King. Elle milite notamment pour des mesures visant à améliorer l’accessibilité et l’efficacité. Ces mesures comprennent l’installation de tapis tactiles sur la chaussée, l’ajout d’agents de circulation et la planification de nouvelles plateformes surélevées dans les transports en commun.
Son engagement en faveur de l’environnement se concentre sur la construction de communautés urbaines plus vertes, plus résilientes et plus dynamiques. Elle soutient fermement la préservation de la Place de l’Ontario en tant qu’espace public. Ausma Malik s’oppose au plan de réaménagement de 2019 du gouvernement de l’Ontario, qui vise à privatiser le site de la Place de l’Ontario à l’aide de fonds publics pour en faire un spa, un parc aquatique et un stationnement couvert. Elle exprime ses inquiétudes quant à la décision de la province de contourner le processus d’aménagement et les évaluations environnementales de la ville.