Baker Lake (Qamani'tuaq en syllabaire inuktitut), hameau du Nunavut constitué en1977, population de 2069 personnes au recensement de 2016, contre 1872 en 2011. Le hameau de Baker Lake est situé à l’extrémité nord‑ouest du lac Baker, à environ 280 km à l’ouest de l’embouchure de l’inlet Chesterfield sur la baie d’Hudson. Il se situe approximativement au centre géographique du Canada. Il s’agit de la seule collectivité inuite à l’intérieur des terres au Nunavut.
Historique
Les membres de la communauté de Baker Lake, des Kivallirmiut ou Inuits du Caribou, dépendent traditionnellement du caribou et des poissons des eaux intérieures, plutôt que des mammifères marins assurant la subsistance des autres groupes inuits. La région de Baker Lake est un lieu de rassemblement estival traditionnel des Kivallirmiut. Les réseaux hydrographiques de la région abritent leurs terrains de chasse hivernaux.
Sir Thomas Button est le premier explorateur européen à atteindre la région de l’inlet Chesterfield en 1612. En 1762, le capitaine William Christopher de la Compagnie de la Baie d’Hudson remonte l’inlet Chesterfield jusqu’à Baker Lake, qu’il baptise du nom du gouverneur de la compagnie, sir William Baker.
Les contacts entre les Kivallirmiut et les négociants européens se poursuivent jusqu’au début du 20esiècle. Des missionnaires se rendent également dans la région au cours de cette période. Les maladies importées d’Europe, associées à la famine due à la diminution des troupeaux de caribous, tuent une grande partie de la population inuite locale. Dans les années 1950, le gouvernement fédéral oblige les Kivallirmiut à s’installer dans des maisons construites par le gouvernement à l’emplacement actuel du hameau.
Le saviez‑vous?
Officiellement, le gouvernement fédéral a transféré les Kivallirmiuts pour les sauver de la famine. Mais beaucoup d’Inuits sont convaincus que ces mouvements de population avaient pour véritable objectif de peupler, et donc de pouvoir revendiquer, des régions du Nord du Canada. Au cours de ce processus de relocalisation contrainte, des communautés ont été séparées et de nombreux Inuits sont décédés (voir également Délocalisation d’Inuits dans l’Extrême‑Arctique au Canada ).
Après la Deuxième Guerre mondiale , Baker Lake, devenu une base avancée pour l’«Opération Muskox», une initiative de l’armée canadienne pour évaluer les possibilités d’expéditions en motoneiges, se développe rapidement. À la fin des années 1970, le hameau fait la une de la presse nationale dans le cadre d’un procès, qui fera date en matière de droits des Autochtones, qui voit la population locale contester en justice le droit des compagnies d’extraire de l’uranium dans la région.
Économie
Aujourd’hui, l’économie de Baker Lake repose à la fois sur les ressources traditionnelles et sur d’autres activités, telles que l’exploitation minière, les arts et l’artisanat. La mine d’or Meadowbank, ouverte à 110km au nord de Baker Lake en 2010, représente une importante source d’emplois pour la collectivité locale.
Vie culturelle
Des artistes de renom, graveurs, peintres, sculpteurs et dessinateurs, comme Jessie Oonark et Luke Anguhadluq, se sont installés à Baker Lake. Vital Makpaaq et David Ekoota Ikutaaq comptent notamment parmi les principaux sculpteurs associés à Baker Lake. Le studio et la boutique du Jessie Oonark Center présentent des gravures, des sculptures, des bijoux et des textiles (voir également Gravure inuite : Baker Lake ; Art inuit).
La région de Baker Lake offre de nombreuses possibilités d’écotourisme et d’activités de plein air. Les écosystèmes de la toundra, la faune diversifiée et les rivières Kazan et Thelon, qui font partie du réseau des rivières du patrimoine canadien, constituent certains de ses principaux attraits.