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Balarama Holness

Balarama Holness, joueur de football professionnel, juriste, militant politique, entrepreneur social (né le 20 juillet 1983 à Montréal, au Québec). Balarama Holness a connu une jeunesse rebelle avant de devenir joueur de football professionnel et de remporter la Coupe Grey avec l’équipe de sa ville natale, les Alouettes de Montréal. Il s’est ensuite lancé dans une carrière de juriste et d’organisateur politique, puis s’est présenté au poste de maire de l’arrondissement de Montréal-Nord en 2017. Son implication communautaire a conduit à la publication de deux rapports (en 2019 et 2020) qui reconnaissent l’existence et l’ampleur du racisme systémique dans la province et présentent des recommandations. En 2021, Balarama Holness s’est lancé dans la course à la mairie de Montréal, mais a été défait.

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Jeunesse

Les parents de Balarama Holness, une Québécoise blanche et un Jamaïcain noir, se rencontrent à l’occasion d’un concert à Montréal en 1979. Balarama Holness et son frère jumeau, Jagannatha, naissent le 20 juillet 1983. Ses parents se séparent alors qu’il a près de neuf ans. Sa mère amène Balarama et son frère vivre dans un ashram hindou en Virginie-Occidentale. Les membres de la communauté prennent leurs repas en commun et étudient la religion et les traditions sociales hindoues. Après huit ans à peu près, la mère de Balarama Holness ramène les garçons dans un quartier à prédominance blanche de la banlieue de Montréal.

À l’école secondaire, Balarama Holness subit les persécutions racistes des autres étudiants. Un professeur juge que son prénom est trop difficile à prononcer et décide de l’appeler Steven, un prénom qu’il utilisera pendant un certain nombre d’années. Balarama Holness confiera plus tard : « J’étais trop blanc pour être accepté par les étudiants noirs, et trop noir pour être accepté par les étudiants blancs. » Il abandonne l’école secondaire et commence à consommer de l’alcool et de la marijuana.

Football

À l’âge de 18 ans, alors qu’il regarde un match de la Ligue nationale de football (NFL) à la télévision, Balarama Holness décide de changer sa vie. Il assainit son mode de vie et travaille pour devenir un joueur de football professionnel. Il est recruté par l’Université d’Ottawa et devient demi-défensif de l’équipe universitaire. Sa rapidité est remarquée par les recruteurs de la Ligue canadienne de football (LCF).

Balarama Holness joue avec les Blue Bombers de Winnipeg en 2008 et 2009. En 2010, il passe aux Alouettes de Montréal. Pendant la saison, il subit une fracture au pied. Craignant d’être abandonné par l’équipe, il ne le dit à personne et continuer à jouer malgré la douleur. L’équipe devient championne de la LCF et remporte la Coupe Grey. Balarama Holness porte toujours sa bague du championnat : « elle représente tout ce que j’ai surmonté », dit-il. Malheureusement, une suite de blessures le force à abandonner le football en juillet 2011.


Études

Balarama Holness obtient sa maîtrise en éducation à l’Université du Nouveau-Brunswick en 2015. Il travaille ensuite comme professeur d’anglais langue seconde en Chine, en Égypte et aux Émirats arabes unis. Après la mort de sa mère, Balarama Holness quitte l’enseignement et parcourt le monde pendant deux ans. En 2017, de retour à Montréal, il entre à l’école de droit de l’Université McGill. Il obtient un doctorat en droit et un baccalauréat en droit civil en 2020.

Politique communautaire


En 2017, alors qu’il est toujours étudiant en droit, Balarama Holness se présente sous la bannière du parti Projet Montréal au poste de maire de l’arrondissement majoritairement ouvrier de Montréal-Nord. Après avoir perdu l’élection, il accuse Projet Montréal ne pas avoir soutenu adéquatement les candidats non blancs.

En 2017, Balarama Holness forme un groupe d’action politique populaire appelé Montréal en Action/Montreal in Action. Par son travail d’organisation communautaire et ses conférences publiques, il sensibilise l’opinion publique aux problèmes liés au racisme, à la diversité, à l’égalité et à l’inclusion. Cependant, un grand nombre de ses membres finit par se désister, citant pour motif le manque d’organisation du groupe et le style de leadership adopté par Balarama Holness.


Selon la charte de Montréal, le Conseil doit tenir une consultation publique lorsqu’une question est soulevée par une pétition contenant au moins 15 000 signatures. Au début de février 2018, Balarama Holness et Montréal en Action coordonnent le travail d’une cinquantaine de jeunes leaders de groupes communautaires qui recueillent des signatures pour une pétition demandant une consultation publique sur le racisme systémique et la discrimination dans la ville. Le 27 juillet, il dépose une pétition de 22 000 signatures à l’hôtel de ville. Des consultations sont organisées par l’Office de Consultation publique de Montréal (OCPM) et sont tenues entre le 29 août 2018 et le 4 décembre 2019. Plus de 7 000 personnes, incluant Balarama Holness, viennent témoigner.

Simultanément, en décembre 2019, la Commission des droits de la personne publie un rapport de 125 pages qui reconnaît l’existence du racisme systémique dans la province. Le rapport présente plusieurs recommandations pour y remédier. Balarama Holness accueille favorablement le rapport et déclare : « Ces recommandations posent un jalon. Elles serviront de référence pour préciser ce que nous voulons réaliser à Montréal. »

En juin 2020, l’OCPM publie son rapport de 252 pages. Le rapport conclut que le racisme et la discrimination systémiques existent à Montréal et que le conseil municipal refuse depuis des années de le reconnaître et d’agir. Le rapport présente 11 constats et 38 recommandations, dont des changements aux pratiques en matière de police, de logement, de culture, d’entrepreneuriat et d’emploi. La première recommandation du rapport, sur laquelle se fondent toutes les autres, est que la Ville reconnaisse l’existence du racisme et de la discrimination systémiques et s’engage à les combattre.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, promet de mettre en œuvre les recommandations du rapport. Toutefois, Balarama Holness déclare qu’elle a reconnu l’existence du racisme systémique uniquement parce qu’une pétition a forcé la tenue d’une consultation publique. « Ce n’est pas un geste de sincérité ou de bonne volonté. C’est parce qu’elle était obligée d’en parler. Le manque de volonté d’aborder la question se reflétait dans ses propos d’aujourd’hui, qui étaient sans substance, qui ne touchaient pas vraiment le problème. »

Le succès de son travail d’organisation permet à Balarama Holness d’obtenir une reconnaissance nationale et internationale. En juillet 2020, le New York Times publie un portrait de lui, le présentant comme « l’homme qui aspire à devenir l’Obama du Canada ».

Vie personnelle

Balarama Holness a rencontré sa partenaire, Darnella Torelli, alors qu’elle étudiait en développement international. Ils ont une fille ensemble et lui ont donné le deuxième prénom d’Angélique, en l’honneur de Marie-Joseph Angélique.

Candidature à la mairie

En 2021, Balarama Holness brigue le poste de maire de Montréal. Il entre ainsi dans une course qui oppose déjà la mairesse Valérie Plante et l’ancien maire Denis Coderre. Balarama Holness forme également un nouveau parti, Mouvement Montréal. La campagne de Balarama Holness est axée sur la transformation de Montréal en cité-État et sur la tenue d’un référendum sur son statut bilingue. Il a également plaidé en faveur d’une réaffectation du financement de la police ailleurs.

Pendant la campagne, Mouvement Montréal s’associe à un autre tiers parti, le Ralliement pour Montréal, mais cette fusion cause des problèmes de cohésion. Les deux partis ont de nombreux points de vue divergents, notamment sur la politique linguistique. De nombreux candidats du Ralliement finissent par se retirer, y compris son ancien chef Marc-Antoine Desjardins.

Balarama Holness est battu dans sa tentative de devenir maire. Il obtient 7,2 pour cent des voix (30 200 votes), terminant troisième derrière Denis Coderre et Valérie Plante. Aucun des candidats du Mouvement Montréal n’est élu.