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Bartholomew Roberts (Black Bart)

Bartholomew Roberts, pirate (né vers 1682, à Pembrokeshire, au Pays de Galles; décédé le 10 février 1722, en Guinée, en Afrique de l’Ouest). Surnommé « Black Bart » (Bart le Noir), Bartholomew Roberts est devenu pirate et a été capitaine de plus de 400 navires, au large des côtes d’Afrique, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, notamment de celles des Caraïbes et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Seulement trois ans après être devenu pirate, il a été tué par un coup de canon, lors d’une bataille avec un navire britannique, au large de la Guinée.

Bartholomew Roberts
Captain Bartholomew Roberts

Jeunesse

Bartholomew Roberts naît vers 1682, dans le Pembrokeshire, au sud‑ouest du pays de Galles. Ses parents le prénomment John. Son père est propriétaire terrien et le garçon passe sa jeunesse à aider à la ferme familiale.

Bartholomew Roberts quitte la maison vers l’âge de 13 ans pour travailler à bord de navires (il aurait été marin dans la marine marchande). En 1718, il devient second sur le Princess of London qui transporte des personnes assujetties à l’esclavage de la côte africaine vers la Grande‑Bretagne. (Voir aussi Esclavage des Noirs au Canada.) Lorsqu’un navire pirate, commandé par Howell Davis, capture le Princess, en février 1720, on ne sait pas si Bartholomew Roberts se joint volontairement aux pirates ou si ce sont ces derniers qui l’enlèvent. Howell Davis est tué dans une bataille avec un navire portugais au large de la côte ouest‑africaine.

Bien qu’il ne soit à bord que depuis six semaines, l’équipage choisit Bartholomew Roberts comme nouveau capitaine. Son premier ordre est d’attaquer la ville d’où le navire portugais avait appareillé. Les pirates assaillent alors le fort de l’île de Principe, lui infligeant de graves dommages et laissant la ville voisine rasée par les flammes.

Devenu capitaine pirate, Bartholomew Roberts décide de changer son prénom de John à Bartholomew pour tromper les autorités britanniques. Il devient également célèbre sous le nom de « Black Bart », sans que l’on sache exactement d’où lui est venu ce surnom, possiblement du bronzage intense de sa peau devenue sombre après des années en mer. Une autre théorie veut que ce sobriquet soit dû à sa cruauté comme pirate. On raconte qu’après avoir rencontré un navire néerlandais, il aurait ordonné que l’on coupe les oreilles des membres de l’équipage s’ils ne lui donnaient pas les renseignements qu’il recherchait.

Vie de pirate

Pour bien faire comprendre que ses navires n’appartiennent à aucun pays, Black Bart crée ses propres drapeaux. Sur l’un d’entre eux, on voit une silhouette le représentant, debout avec une épée, chevauchant un crâne, sur lequel figurent les lettres ABH, un autre crâne arborant les lettres AMH, ces deux crânes représentant respectivement les têtes coupées des gouverneurs de la Barbade et de la Martinique. Il est possible que ce drapeau soit une vantardise ou un avertissement; en effet, lors d’une de ses aventures, il avait capturé le gouverneur de la Martinique et l’avait pendu à la vergue.

Bartholomew Roberts utilise également un drapeau représentant un crâne au‑dessus de deux os croisés devenu célèbre sous le nom de « pavillon à tête de mort ». Il arbore souvent le drapeau d’un pays particulier à l’approche d’un navire, le remplaçant ensuite rapidement par l’un de ses drapeaux de pirates, lorsqu’il est trop tard pour que ses victimes s’enfuient.

Drapeau des pirates

Pour éviter d’être capturé, Bartholomew Roberts ordonne aux navires qu’il commande d’attaquer des bâtiments sur une côte, puis de traverser l’océan pour attaquer sur l’autre côte. Par exemple, en janvier 1722, il capture une flotte de 11 navires au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest. Il indique aux capitaines de la flotte qu’il les libérera tous s’il reçoit une certaine quantité d’or. Après le refus d’un capitaine, il fait brûler son navire, tuant tous ceux qui se trouvent à bord, dont 80 personnes assujetties à l’esclavage en route pour Londres. Il navigue ensuite vers les îles sous le vent des Caraïbes, où il apprend que les résidents d’une ville ont récemment attaqué et tué des pirates. Il ordonne alors de piller et d’incendier de nombreux navires qui mouillaient dans le port de la ville.

Bartholomew Roberts commande plusieurs navires qu’il a volés, dont ceux qu’il a renommés Royal Rover, Fortune et Good Fortune, ainsi que quatre qu’il a baptisés Royal Fortune. Il s’agit systématiquement de bâtiments de grande taille, rapides et lourdement armés de 40 à 50 canons.

Bartholomew Roberts s’avère un leader charismatique qui ne boit pas d’alcool et partage généreusement avec ses équipages le butin volé. La mutinerie sur les navires pirates était monnaie courante, mais, lui n’en subit qu’une seule lorsque, en 1720, Walter Kennedy réussit à rassembler des partisans et à s’enfuir avec deux navires. Toutefois, le mutin sera jugé pour piraterie en Irlande et pendu un an plus tard.

Le saviez‑vous?
Bartholomew Roberts est le créateur de l’image que nous associons aujourd’hui aux pirates. Au combat, il portait une culotte, un long gilet rouge vif, un grand chapeau avec une plume rouge, des chaînes en or autour du cou et deux pistolets attachés sur sa poitrine.


Black Bart à Terre‑Neuve

Bartholomew Roberts navigue au‑delà des côtes de la Nouvelle‑Écosse en juin 1720. Avant l’aube du 21 juin, son navire, le Fortune, s’approche d’une flotte de 22 bateaux de pêche, à Trepassey, au sud de St. John’s, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Comme c’est souvent le cas, ce sont plutôt son grand navire, son drapeau pirate, ses tambours battants, ses trompettes retentissantes et sa réputation de pirate impitoyable qui intimident les victimes et lui apportent la victoire, que les tirs de ses canons. Les capitaines et les équipages de Terre‑Neuve abandonnent leurs navires, laissant le pirate et son équipage voler les fournitures dont ils ont besoin. Trepassey s’avère une ville sans défense, sûre à piller, les navires de la marine britannique déployés pour se prémunir contre la piraterie se trouvant à St. John’s et à Placentia. Parfaitement approvisionné, Bartholomew Roberts décide alors de naviguer vers le sud en longeant la côte. Après deux semaines de raids et de pillages, il fait voile vers les Caraïbes.

Décès

Le commandant naval britannique Chaloner Ogle est chargé de trouver et de capturer Bartholomew Roberts. En février 1722, le navire de Chaloner Ogle, NSM Swallow, s’approche du Royal Fortune, qui a jeté l’ancre à proximité du cap Lopez, au large de la Guinée, en Afrique de l’Ouest. Lorsque les deux navires se retrouvent côte à côte et commencent à échanger des coups de canon, le capitaine pirate est touché à la gorge par le métal de la mitraille qui pleut sur son navire. La bataille fait rage pendant trois heures et les pirates finissent par se rendre. Avant que les assaillants ne montent à bord de leur navire, l’équipage, conformément aux ordres de son capitaine, fait glisser son corps dans l’océan.

Cinquante‑deux membres de l’équipage de Bartholomew Roberts sont reconnus coupables de piraterie et de meurtre et pendus, lors de la plus grande exécution publique de pirates au monde durant la période que l’on a appelée l’âge d’or de la piraterie. D’autres membres d’équipage sont libérés et 77 membres d’équipage venus d’Afrique, que Bartholomew Roberts avait sauvés de navires transportant des personnes assujetties à l’esclavage, sont à nouveau enchaînés et renvoyés en esclavage. Chaloner Ogle est, lui, anobli.

Bartholomew Roberts meurt après seulement trois ans de piraterie et la capture de plus de 400 navires. Il avait d’ailleurs prédit sa disparition prématurée en écrivant : « Non, une vie courte et joyeuse sera ma devise! »