Bonnie Henry, médecin hygiéniste en chef de la Colombie‑Britannique (2018 à ce jour), épidémiologiste, médecin (née en 1965, à Charlottetown, à l’Île‑du‑Prince‑Édouard). La docteure Bonnie Henry est surtout connue pour avoir dirigé la réponse de la Colombie‑Britannique à la pandémie de COVID‑19. Elle a également travaillé à l’éradication de la polio et à la limitation des effets du virus Ebola et du SRAS. Médecin de famille, elle est spécialisée en médecine préventive. Elle est la première femme à occuper le poste de médecin hygiéniste en chef de la Colombie‑Britannique.
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Jeunesse et formation
Bonnie Henry grandit dans une famille de militaires. Elle est la deuxième de quatre sœurs. Son père était un major du Lord Strathcona’s Horse, l’un des trois régiments blindés réguliers de l’armée canadienne. En raison de la carrière de son père dans l’armée, elle est amenée, durant sa jeunesse, à vivre dans différentes régions du Canada, ainsi qu’en Europe. Enfant, elle réalise qu’elle veut devenir médecin, en rendant visite à sa sœur, à l’hôpital, où cette dernière se remet d’une appendicectomie.
En 1986, Bonnie Henry obtient un baccalauréat en biochimie à l’Université Mount Allison, à Sackville, au Nouveau‑Brunswick. De 1986 à 1990, elle poursuit ses études à l’école de médecine de l’Université Dalhousie, à Halifax, en Nouvelle‑Écosse. Elle décroche, ensuite, une maîtrise en santé publique, avec une spécialité en épidémiologie, à l’Université d’État de San Diego, aux États‑Unis. Elle effectue également deux internats : en santé préventive, à l’Université de Californie, à San Diego, et en médecine communautaire, à l’Université de Toronto.
Carrière
Bonnie Henry s’enrôle dans la Marine canadienne, en tant qu’étudiante en médecine de troisième année. Lorsqu’elle obtient son diplôme, elle est affectée à la BFC Esquimalt (près de Victoria, en Colombie‑Britannique) en tant que médecin militaire. Elle reste dans la Marine pendant près d’une décennie, prenant sa retraite avec le grade de lieutenant. Au cours de son service, Bonnie Henry navigue à bord des NCSM Annapolis, NCSM Provider et NCSM Regina en tant que médecin militaire; elle suit également une formation spécialisée en tant que plongeuse médicale, plongeuse de bord et médecin de bord.
En 2001, Bonnie Henry est nommée médecin hygiéniste en chef adjointe du Bureau de santé publique de Toronto. En 2003, elle dirige la réponse opérationnelle de la Ville à l’épidémie de SRAS. Elle travaille également à l’étranger, dans le cadre de la lutte contre la propagation de certaines maladies. Elle prend notamment part à la campagne d’éradication de la polio au Pakistan, conduite par l’OMS et par l’UNICEF, ainsi qu’aux efforts de l’OMS pour lutter contre le virus Ebola en Ouganda.
En 2005, Bonnie Henry revient en Colombie‑Britannique, pour occuper un poste de médecin épidémiologiste au BC Centre for Disease Control. De 2007 à 2014, elle détient plusieurs postes de direction médicale au sein de cette organisation. Pendant la pandémie de grippe H1N1 de 2009, Bonnie Henry est membre du comité de coordination canadien de la pandémie. Elle dirige également les préparatifs d’urgence pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. De 2014 à 2017, elle est médecin hygiéniste en chef adjointe de la Colombie‑Britannique. Depuis 2018, elle est médecin hygiéniste en chef provinciale de la Colombie‑Britannique. Elle poursuit, en parallèle, une carrière universitaire et est également professeure agrégée à l’Université de la Colombie‑Britannique.
Bonnie Henry est l’auteure de Soap and Water and Common Sense: The Definitive Guide to Viruses, Bacteria, Parasites and Disease (2009). Le titre de l’ouvrage fait référence à une citation de sir William Osler.
Leadership pendant la pandémie de COVID‑19
La population de Colombie‑Britannique apprend à connaître le nom de Bonnie Henry, alors qu’elle dirige la réponse provinciale à la pandémie de COVID‑19, en 2020. Dans ce contexte de crise, elle se forge une réputation de dirigeante équilibrée et compatissante. Tout en étant parmi les moins restrictives au pays, les mesures qu’elle préconise sont saluées pour leur efficacité. Sous sa houlette, la Colombie‑Britannique est l’une des premières régions canadiennes à mettre en œuvre des examens de dépistage et à pratiquer la distanciation sociale. Durant cette période, la province investit également massivement dans la recherche et le suivi des contacts, tout en limitant les mouvements des travailleurs de la santé entre les foyers de soins de longue durée.
Le saviez‑vous?
Le chausseur et designer John Fluevog a créé une paire de talons roses portant le précepte de Bonnie Henry dont elle a fait une marque de fabrique : Be kind. Be calm. Be safe. (Soyez bienveillant, restez calme et protégez-vous.) Son entreprise a fait don du produit de la vente de ces chaussures à des organismes caritatifs. Des t‑shirts, des tasses, des torchons et des sacs fourre‑tout ont également été personnalisés avec ce slogan.
Les observateurs estiment qu’au‑delà des mesures qu’elle a prises, le comportement de Bonnie Henry a joué un rôle important pour maintenir le nombre de cas de COVID‑19 en Colombie‑Britannique relativement bas. Durant cette période difficile, elle est arrivée à susciter la confiance du public en adoptant une attitude à laquelle les gens pouvaient s’identifier, en délivrant des messages cohérents et en usant d’un ton calme et mesuré. Le New York Times parle d’elle comme de « l’une des responsables de la santé publique les plus efficaces au monde » et Global News la qualifie de « phare d’espoir »!