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Charles Hoey

Charles Ferguson Hoey, V.C., officier de l’armée (né le 29 mars 1914 à Duncan, en Colombie-Britannique; décédé le 16 février 1944 à Ngakyedauk Pass, en Birmanie (aujourd’hui le Myanmar)). Il est parti en Angleterre, s’est engagé dans l’armée et est devenu major. En février 1944, il a mené sa compagnie lors d’une attaque contre une position japonaise sous un feu nourri de mitrailleuses et de fusils. Il a été tué au moment même où l’attaque réussissait, et il a reçu la Croix de Victoria à titre posthume pour son courage et son leadership. (Voir aussi Le Canada et la guerre de l’Asie-Pacifique.)

Charles Ferguson Hoey

Jeunesse et éducation

Charles Hoey est le fils aîné de Ferguson et de Mary Rudyerd Hoey, qui émigrent au Canada en 1911. Il fait ses études à la Queen Margaret’s School, à la Duncan Grammar School et à au Duncan High School, en Colombie-Britannique. Sa mère est la fille du major-général Charles Rudyerd Simpson, ancien colonel du Lincolnshire Regiment, auquel Charles Hoey se joint plus tard. Il a un frère, Trevor, et une sœur, Priscilla.

Charles Hoey est un athlète polyvalent et un cavalier accompli, passionné de plein air. Chef-né, il se joint au 1st Qualicum Scout Group et, en 1930, s’enrôle dans le 62e Régiment d’artillerie de campagne. En avril 1933, il s’embarque pour l’Angleterre dans l’intention de s’engager dans l’armée britannique.

Armée britannique

En Angleterre, Charles Hoey s’engage comme simple soldat dans le Queen’s Own Royal West Kent Regiment. Deux ans plus tard, il est admis au Royal Military College de Sandhurst pour suivre une formation d’officier. Il y entre en septembre 1935 et obtient son diplôme en 1936. Le 28 janvier 1937, il est nommé sous-lieutenant du 2e bataillon du Lincolnshire Regiment.

Après une courte période au sein du 2e bataillon, il est transféré au 1er bataillon du régiment déployé en Inde depuis 1936. En septembre 1937, il s’embarque pour le sous-continent, son unité étant stationnée à Nasirabad (le Pakistan depuis 1947). Le bataillon y reste jusqu’au 11 janvier 1940, quelques mois après le début de la Deuxième Guerre mondiale.

Campagne de Birmanie

En janvier 1942, le Japon envahit la colonie britannique de Birmanie (aujourd’hui le Myanmar) et, en mars, s’empare de sa capitale, Rangoon (aujourd’hui Yangon). Pour éviter que les troupes japonaises les encerclent, les troupes britanniques et du Commonwealth se retirent puis, en mai, elles traversent l’Inde, une autre colonie britannique à l’époque. Dès leur arrivée, les Britanniques entament les préparatifs pour la reconquête de la Birmanie.

Le 1er mars 1942, face à l’avancée des forces japonaises, on crée la 71e brigade d’infanterie indienne, dont fait partie le 2e bataillon du major Charles Hoey. Ce dernier se déplace sur différents terrains en Inde jusqu’en février 1943, date à laquelle la brigade est envoyée dans la région de Maungdaw, en Arakan, en Birmanie.

Le 5 juillet 1943, Charles Hoey, alors major par intérim, dirige la compagnie B lors d’un raid sur une position japonaise à proximité. Malgré de nombreux accidents qui la retardent, la force finit par atteindre Maungdaw et tue au moins 22 soldats japonais et en blesse 30 autres.

Grâce à son habileté à diriger la force, le major Hoey ne déplore que deux blessés et un mort. Son leadership exceptionnel lui vaut la Croix militaire et une citation à l’ordre du jour.

Bataille de Ngakyedauk

Du 5 au 23 février 1944, les forces britanniques et japonaises se livrent un combat intense et coûteux. Cette bataille, qui porte officiellement le nom de la bataille de Ngakyedauk, est plus communément connue sous le nom de la bataille de l’Admin (ou Administrative) Box. Elle tire son nom de la « zone administrative », une clairière de 1100 mètres de large dans la province d’Arakan, que les Britanniques utilisent comme dépôt de ravitaillement et de zone de transit.

Le 16 février, la compagnie B du major intérimaire Charles Hoey fait partie d’une petite unité ayant pour mission de capturer une position japonaise au sommet d’une colline, à Ngakyedauk. Cette opération vise à soulager la pression exercée par les Japonais qui assiègent cette zone depuis dix jours.

Après avoir marché toute la nuit à travers un territoire occupé par l’ennemi, Hoey et ses hommes arrivent au pied de la position japonaise du point 315, qui surplombe la moitié est de la zone administrative. Les Japonais y ont construit un réseau de bunkers et de tranchées fortement défendus. La compagnie B charge, prenant ainsi les Japonais par surprise.

Les Japonais se ressaisissent rapidement et ripostent par un feu nourri de mitrailleuses et de fusils. L’attaque britannique ralentit. Quoique blessé au moins à deux reprises, à la jambe et à la tête, Charles Hoey saisit une mitraillette Bren des mains de l’un de ses hommes. Il tire de la hanche et dirige sa compagnie vers le poste japonais. Ses hommes ont peine à le suivre et, malgré ses blessures, le major Hoey arrive le premier au poste japonais fortifié. Il tue tous les occupants avant d’être mortellement blessé lui-même.

Sa détermination à atteindre l’objectif se solde par la capture de la position japonaise, ce qui lui vaut la Croix de Victoria à titre posthume.

Peu après cet acte courageux en Birmanie, son frère, le lieutenant Trevor Hoey, âgé de 28 ans, débarque en Normandie et s’engage dans le Canadian Scottish Regiment. Deux jours plus tard, à Caen, il est grièvement blessé par des éclats d’obus lors d’un bombardement. Malgré des soins médicaux complets, il meurt le lendemain, laissant derrière lui sa femme et sa fille de trois ans.

Plaque commémorative au Parc commémoratif Charles Hoey, V.C.

Commémoration

Charles Hoey est initialement enterré sur le lieu même de sa mort. Son corps est exhumé et transféré au cimetière militaire de Taukkyan de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, en périphérie de Yangon, au Myanmar. Compte tenu de la chaleur intense et des précipitations abondantes de cette région, les stèles funéraires diffèrent des pierres tombales de Portland que l’on trouve dans la plupart des cimetières de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth. Chaque tombe est identifiée par une plaque en bronze fixée au sol sur un socle en pierre.

Le 16 janvier 1945, lors d’une cérémonie tenue à sa résidence, à Victoria, le lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, William Woodward, remet à la mère de Charles Hoey la croix de Croix de Victoria et la Croix militaire. La Croix de Victoria du major Hoey est aujourd’hui conservée au Museum of Lincolnshire Life, un musée situé dans une ancienne caserne militaire qui abrite le Royal Lincolnshire Regiment Museum.

Le 12 août 1991, on inaugure le Parc commémoratif Charles Hoey, V.C. au centre-ville de Duncan, en Colombie-Britannique. L’école primaire Charles Hoey de Duncan, devenue plus tard un centre d’apprentissage pour adultes, ferme ses portes en 2013.

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