Charles Yale Harrison
Charles Yale Harrison, journaliste, romancier (Philadelphie, Pennsylvanie, 16 juin 1898 - New York, New York, 17 mars 1954). Né à Philadelphie, Charles Yale Harrison passe son enfance et son adolescence à Montréal. Aspirant journaliste, il est embauché à 16 ans par le quotidien Montreal Star. Son aventure précoce dans le JOURNALISME est de courte durée, car il s'enrôle dans le CORPS EXPÉDITIONNAIRE CANADIEN en 1917 et est envoyé en Europe. Il fait d'abord partie d'un bataillon de réserve, puis est transféré au Royal Montreal Regiment et, plus tard, envoyé au Front de l'Ouest. Il est blessé le 8 août 1918, au cours de la première journée de la BATAILLE D'AMIENS, et passe le reste de la guerre à se remettre de ses blessures. Après avoir brièvement géré une salle de cinéma à Montréal, il déménage à New York, où il est romancier, journaliste et consultant en RELATIONS PUBLIQUES. Marié à trois reprises, il reste à New York jusqu'à sa mort, en 1954.
Bien que journaliste et professionnel des relations publiques, Charles Yale Harrison est surtout connu pour ses œuvres de fiction, en particulier son ROMAN antiguerre Generals Die in Bed (trad. Les généraux meurent dans leur lit). Le récit suit un soldat anonyme et s'inspire des expériences vécues par Harrison lors de la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. Le roman se concentre d'abord sur les liens forgés en temps de guerre et sur l'idéalisme de la jeunesse qui influence d'abord l'expérience. Harrison brise rapidement cette illusion lorsque le protagoniste, ses camarades et le lecteur se retrouvent sur le front. Parfois brutal, Generals Die in Bed ternit le prestige de la guerre et laisse le lecteur face au point de vue de Harrison sur la futilité des conflits.
Tout comme Charles Yale Harrison, le roman est à la frontière des identités canadienne et américaine. Les cercles littéraires des deux pays revendiquent Generals Die in Bed. Cependant, les Canadiens ont un argument convaincant : les personnages principaux du roman sont canadiens, et ce sont les expériences d'Harrison dans l'armée canadienne qui en ont inspiré le contenu.
D'abord sorti en série en 1928, son grand œuvre est publié sous forme de roman en 1930, dans la foulée d'œuvres à succès gravitant autour du même thème, comme A Farewell to Arms (1929; trad. L'Adieu aux armes) d'Hemingway et Im Westen nichts Neues (1929; trad. À l'ouest rien de nouveau) d'Erich Maria Remarque. L'hypothèse a été émise que Generals Die in Bed a influencé le classique de Remarque puisque, effectivement, des extraits du livre d'Harrison ont été publiés en Allemagne avant la publication de Im Westen nichts Neues. Selon Robert F. Nielsen, les deux romans ont en commun « des scènes où les personnages principaux font l'horrible expérience de tuer des ennemis à bout portant et d'autres scènes où ils discutent des raisons pour lesquelles ils font la guerre ».
Charles Yale Harrison publie plusieurs romans après Generals Die in Bed, notamment A Child Is Born (1931), Meet Me on the Barricades (1938) et Nobody's Fool (1948). Aucun, cependant, n'obtient le succès de son magnifique roman antiguerre. Harrison publie également des œuvres non fictionnelles, dont, en 1937, une série de brochures sur les logements à loyer modique aux États-Unis et, en 1949, Thank God for My Heart Attack, que certains considèrent comme le premier livre de développement personnel. Cette œuvre autobiographique est la dernière publication d'Harrison, puisqu'il meurt d'une maladie cardiaque cinq années plus tard.
Charles Yale Harrison a abordé quelques-unes des grandes questions sociales et politiques de son temps. Il a profondément décrit les brutalités de la guerre de tranchées et les a fait ressentir aux lecteurs dans Generals Die in Bed et il a contribué à soulever la question du logement abordable grâce à ses brochures. Mais c'est pour son premier roman, le plus connu, qu'on se souvient de Charles Yale Harrison. Son récit, proche de ceux d'Hemingway et de Remarque, est considéré comme l'un des romans antiguerre majeurs du 20e siècle.