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Hugh MacLennan

John Hugh MacLennan, C.C., C.Q., FRSL, FRSC, romancier, essayiste, professeur (né le 20 mars 1907 à Glace Bay en Nouvelle-Écosse; décédé le 7 novembre 1990 à Montréal au Québec). Hugh MacLennan est surtout connu pour avoir été le premier grand écrivain canadien anglophone à tenter de dépeindre le caractère national du Canada. Il a été professeur d’anglais à l’Université McGill (1951-1981), il a remporté cinq prix littéraires du Gouverneur général (trois en fiction et deux en non-fiction littéraire). John Hugh MacLennan était également Compagnon de l’Ordre du Canada, Chevalier de l’Ordre national du Québec, membre de la Royal Society of Literature et membre de la Société royale du Canada.

Hugh MacLennan

Jeunesse et éducation

Hugh MacLennan naît à Glace Bay en Nouvelle-Écosse. Il est le fils de Samuel MacLennan, médecin, et de Katherine MacQuarrie. Son père est un calviniste strict qui a des projets ambitieux pour l’avenir de son fils. La famille passe quelque temps à Londres en Angleterre, et à Sydney en Nouvelle-Écosse, avant de s’installer à Halifax en Nouvelle-Écosse.

L’éducation de Hugh MacLennan consiste en un cercle d’expériences qui devient toujours de plus en plus large et qui commence en Nouvelle-Écosse, incluant des études classiques à l’Université Dalhousie. Une bourse de la fondation Cecil Rhodes le mène à l’Université d’Oxford en Angleterre, où il voyage à travers le continent européen. Son éducation aboutit à un doctorat en études classiques à l’Université Princeton dans le New Jersey.

Écriture

Hugh MacLennan retourne au Canada vers le milieu des années 1930 pour enseigner au Lower Canada College près de Montréal. Pendant qu’il vit à Montréal, il continue l’écriture d’un roman commencé à Princeton, dans lequel il espère transmettre son interprétation personnelle de tout ce qu’il a vu et vécu durant ses voyages à l’étranger. Le fait qu’il n’arrive pas à faire publier ce roman, de même qu’un autre écrit précédemment sur un sujet semblable, l’incite à adopter une nouvelle approche.

Les événements qui précèdent la Deuxième Guerre mondiale l’amènent à se remémorer ce dont il a été témoin à la base navale de Halifax durant la Première Guerre mondiale. À titre expérimental, il écrit Barometer Rising (1941; trad. Le temps tournera au beau, 1966), un roman qui se concentre sur l’explosion de Halifax, à laquelle il a survécu à l’âge de 10 ans. Le succès de ce passage d’un sujet international à un sujet national (mis en évidence par la critique favorable du critique littéraire américain Edmund Wilson) l’amène à théoriser sur le fait que les écrivains du Canada doivent désormais à la fois préparer la voie et raconter les drames du pays au reste du monde. Barometer Rising et son recueil d’essais Cross-Country (1949) marquent le début d’une nouvelle phase dans la littérature canadienne.

Le saviez-vous?
La première femme de Hugh MacLennan, l’écrivaine et peintre canado-américaine Dorothy Duncan, l’a encouragé à écrire sur le Canada. Dorothy Duncan était elle-même une autrice publiée, et ses œuvres comprennent Here’s to Canada! (1941) et Bluenose: A Portrait of Nova Scotia (1942). Sa biographie du Canadien d’origine tchèque Jan Rieger, Partner in Three Worlds, a remporté le prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie de non-fiction (essai) en 1944.


À partir de ce moment, Hugh MacLennan se concentre sur les aspects de la vie canadienne contemporaine; toutefois, il évite le régionalisme. « J’ai toujours considéré le Canada comme faisant partie de l’histoire du monde », maintient-il. Two Solitudes (1945; trad. Deux solitudes, 1963) traite des tensions entre les francophones et les anglophones au Québec; The Precipice (1948) parle du puritanisme dans une petite ville de l’Ontario; et Each Man’s Son (1951) dresse le portrait de la vie d’une communauté minière du Cap-Breton. Chacun de ces romans s’étend en partant de la situation spécifique et se rend au-delà pour examiner, respectivement, la transition rapide provoquée par la Première Guerre mondiale, le contraste entre les sociétés canadienne et américaine et les effets du calvinisme.

Dans ses trois derniers romans, The Watch that Ends the Night (1959; trad. Le matin d’une longue nuit, 1967), Return of the Sphinx (1967) et Voices in Time (1980), il s’éloigne de plus en plus de son cadre de Montréal (où il enseigne au département d’anglais de l’Université McGill de 1951 à 1981) pour englober les thèmes universels qui découlent des intérêts politiques, sociaux et humains locaux. Parce que ses œuvres transcendent leur cadre particulier, Hugh MacLennan devient l’un des romanciers canadiens les plus largement traduits avec succès.

« Dans les années 1930, nous tous qui étions jeunes, nous étions unis par la colère et l’évidence de notre situation précaire; durant la guerre, nous avions été unis par la peur et l’évidence du danger. Mais maintenant, prospères sous la bombe, nous semblions tous être devenus atomisés. J’observais partout des gens qui essayaient de vivre une vie privée, pour eux-mêmes et leur famille. Plus personne ne se posait les grandes questions. Pourquoi réfléchir, quand la chose à laquelle il faudrait réfléchir est si énorme qu’il est impossible d’y penser? Pourquoi se demander où l’on va, quand on sait qu’on ne pourrait pas s’arrêter même si on le souhaitait? Pourquoi se demander pourquoi, quand il ne sert à rien de savoir pourquoi? »
Extrait de The Watch That Ends the Night (1958) de Hugh MacLennan (traduction libre)


Hugh MacLennan
Hugh MacLennan

Accueil

Hugh MacLennan bénéficie d’un respect exceptionnel au Canada. Il remporte le prix littéraire du Gouverneur général trois fois pour des romans (Two Solitudes, The Precipice et The Watch that Ends the Night) et deux fois pour de la non-fiction (Cross-Country et Thirty and Three). En 1984, il remporte le prix de la Banque Royale d’un montant de 100 000 dollars et, en 1987, il devient le premier Canadien à recevoir la médaille James Madison de l’Université de Princeton, décernée chaque année à un diplômé qui s’est distingué dans sa profession. Il reçoit également de nombreux autres prix et des diplômes honorifiques.

Malgré ce succès, des critiques remettent longtemps en question le mérite de son œuvre. Plusieurs approuvent les éloges que fait rapidement Edmund Wilson; d’autres soutiennent que l’aspect didactique de la fiction de Hugh MacLennan impose des stéréotypes aux personnages, une prédominance de la voix de l’auteur, et le recours à des techniques narratives et structurelles victoriennes dépassées. D’autres encore jugent que Hugh McLennan est trop ambitieux dans le choix de ses sujets, en particulier dans son traitement du Canada français, où son manque d’expérience directe est un inconvénient artistique. Cependant, presque tous les critiques soulignent son talent pour les descriptions, que ce soit des descriptions d’épisodes, d’action ou de paysages naturels.

Bien que Hugh MacLennan soit avant tout un romancier, ses essais (les meilleurs sont réunis dans The Other Side of Hugh MacLennan, 1978) suscitent une admiration plus constante chez les critiques. Dans ses essais, il aborde une variété de sujets avec un esprit civilisé, un humour espiègle, une humanité chaleureuse et une intuition aigüe. Robertson Davies et lui sont considérés comme étant les meilleurs essayistes canadiens du milieu du 20e siècle.

Ironiquement, les aspirations internationales de Hugh MacLennan sont généralement négligées. Avec le temps, il prend des proportions mythiques en tant que nationaliste canadien qui a été l’un des premiers à utiliser des scénarios canadiens dans les œuvres de fiction. Des écrivains comme Robertson Davies, Margaret Laurence, Robert Kroetsch, Leonard Cohen et Marian Engel doivent à Hugh MacLennan le sentiment que le Canada est un endroit qui mérite d’être transmis par l’écrit.

Hugh MacLennan

Prix et distinctions

  • Prix littéraire du Gouverneur général, fiction, pour Two Solitudes (1945)
  • Prix littéraire du Gouverneur général, fiction, pour The Precipice (1948)
  • Prix littéraire du Gouverneur général, non-fiction (essai), pour Cross-Country (1949)
  • Membre, Société royale du Canada (1952)
  • Médaille Lorne Pierce, Société royale du Canada (1952)
  • Prix littéraire du Gouverneur général, non-fiction (essai), pour Thirty and Three (1954)
  • Prix littéraire du Gouverneur général, fiction, pour The Watch That Ends the Night (1959)
  • Compagnon, Ordre du Canada (1967)
  • Prix de la Banque Royale (1984)
  • Chevalier, Ordre national du Québec (1985)
  • Médaille James Madison, Université de Princeton (1987)

Publications choisies

Fiction

  • Barometer Rising (1941; trad. Le temps tournera au beau, 1966)
  • Two Solitudes (1945; trad. Deux solitudes, 1963)
  • The Precipice (1948)
  • Each Man’s Son (1951)
  • The Watch That Ends the Night (1958; trad. Le matin d’une longue nuit, 1967)
  • Return of the Sphinx (1967)
  • Voices in Time (1980)

Non-fiction littéraire

  • Cross-Country (1949)
  • Thirty and Three (1954)
  • The Scotchman's Return and Other Essays (1960)
  • Seven Rivers of Canada (1961)
  • The Colour of Canada (1967)
  • The Other Side of Hugh MacLennan: Selected Essays Old and New (1978)
  • On Being a Maritime Writer (1984)

Les oeuvres sélectionnées de
Hugh MacLennan

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Lecture supplémentaire

  • Elspeth Cameron, Hugh MacLennan (1981).

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